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Jumeaux «morts»: le gynécologue du privé ne reconnaît pas la jeune femme
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Jumeaux «morts»: le gynécologue du privé ne reconnaît pas la jeune femme
Cette histoire reste un mystère pour plus d’un. Cette jeune femme de 30 ans allègue qu’elle a donné naissance à des jumeaux à l’hôpital Victoria et que ceux-ci sont morts par la suite. À l’hôpital, on réfute ses dires et on déclare qu’elle n’a jamais accouché dans l’établissement.
La trentenaire a insisté, arguant qu’elle a aussi été suivie par un gynécologue dans une clinique. Elle a été encore une fois prise à contre-pied.
Ils sont catégoriques : la jeune femme n’a jamais été chez eux. Ils ne la connaissent pas. Mais ce n’est pas ce que cette habitante de Poudre-d’Or–Hamlet, âgée de 30 ans, affirme. Elle maintient sa position : elle a bien été suivie par un gynécologue du privé dans une clinique se situant à Baie-du-Tombeau. Mais affirme ne pas avoir de reçu ou de photo de son échographie pour le prouver.
«Comment cette femme peut-elle affirmer que je l’ai suivie durant sa grossesse ? C’est faux. Elle n’a jamais été ma patiente. Je ne la connais pas», martèle le médecin du privé. Ce dernier, qui a eu des démêlés avec la loi et qui a été radié, dément les dires de cette mère qui aurait accouché de jumeaux à l’hôpital Victoria à Candos. La jeune femme devait revenir sur ses propos en disant «pa li sa, enn lot dokter».
La direction de la clinique dont fait mention la jeune femme soutient également qu’il n’y a aucune donnée de cette patiente et que le médecin qui l’aurait auscultée a été mis à la porte depuis quelques années déjà.
Vrai casse-tête. Même à l’hôpital Victoria, le personnel avance que la trentenaire n’a jamais donné naissance dans cet établissement. «Elle a été admise pour des problèmes à l’oreille et elle a reçu son traitement», avance-ton. Et le fait qu’elle connaisse les repères dans la salle néonatale n’arrive pas à nous éclairer.
Une femme que nous avons contactée sur Facebook déclare qu’elle a vu l’habitante de Poudre-d’Or–Hamlet lors de son passage à l’hôpital, mais elle ne peut pas dire si cette dernière a bien donné naissance ou pas.
L’époux de la jeune femme ne comprend plus rien non plus. «J’ai senti les enfants bouger. Je ne comprends plus ce que l’hôpital raconte», lâche-t-il. Ses proches sont aussi dans le flou. Ils attendaient l’arrivée des nouveau-nés et étaient sûrs que malgré leur bref passage aux soins néonatals, les deux petits devaient rentrer bientôt. C’est d’ailleurs lorsqu’ils ont demandé que les dépouilles des bébés leur soient remises que le mystère a fait surface mercredi.
Le mardi 23 juin, l’habitante de Poudre- d’Or–Hamlet se rend à l’hôpital Victoria pour des douleurs à l’oreille. Elle était déjà suivie pour ce cas. Dans la soirée, selon les dires de la jeune femme, un gynécologue l’examine et lui explique qu’elle va devoir accoucher par césarienne, car son état peut avoir des répercussions sur les bébés. On lui administre un sérum et au bout de quelques minutes, elle commence à avoir des contractions. Et se met à saigner. «Ils m’ont amenée dans le Labour Ward. J’ai accouché d’un garçon et d’une fille à 10 minutes d’intervalle», relate la trentenaire avec précision.
Le lendemain, poursuit-elle, les infirmières l’emmènent voir les bébés qui ont été placés dans des incubateurs, car ils sont nés avant terme. Elle ne parvient pas à les allaiter car elle a des douleurs. Le vendredi suivant, elle quitte l’hôpital et rentre chez elle seule. «Je n’ai rien reçu comme médicament ou comme attestation», soutient-elle.
Accompagnée de son époux, elle se rend à l’unité des soins néonatals, samedi pour déposer des couches et du lait pour ses enfants. On lui explique qu’en raison du protocole, à cause du Covid-19, seulement la maman est autorisée à visiter les bébés. «Zot inn osi dir mwa pa vinn toulézour, vini enn zour, landémin pa vini.»
Lundi et mercredi, elle se rend à l’hôpital. Mercredi, lorsqu’elle arrive devant la porte de la salle, une infirmière lui annonce que ses bébés sont décédés il y a peu. «Zot inn dir mwa zot pa pou kapav donn mwa bann zanfan la, parski zot pou lopital vi ki pa ti ankor déklar zot mé seki kapav fer, kapav donn lasann.» Paniquée, elle commence à pleurer et ses proches lui demandent de rentrer.
Ses proches enclenchent aussitôt des procédures et ils se rendent au poste de police. Aux policiers qui les accompagnent à l’hôpital, les infirmières expliquent que cette jeune femme n’a jamais donné naissance au sein de l’établissement. «Il n’y a pas eu de naissance le 23 juin ni le décès d’un enfant le 1er juillet.» Une plainte est aussi faite au poste de police de Candos.
Au ministère de la Santé, on explique que l’affaire a été soumise à la police et qu’une enquête est en cours.
Ni traitement pour grossesse ni accouchement, dit la santé
Dans un communiqué émis vendredi 3 juillet, à la suite d’une enquête menée auprès du personnel des hôpitaux Victoria et SSRN, où la jeune femme s’est rendue à quelques reprises durant les deux mois précédents, le ministère de la Santé affirme que celle-ci s’y est présentée pour des cas autres que pour sa grossesse.
Le 13 mai, elle s’est rendue à l’hôpital Victoria et lors de la consultation, elle a précisé qu’elle était enceinte de huit mois. Les médecins devaient lui demander de rester, mais elle a refusé et a préféré rentrer chez elle.
Le 7 juin, elle devait se rendre à l’hôpital SSRN, pour des douleurs, elle a été référée au département de gynécologie et a refusé d’être admise.
Le 23 juin, l’habitante de Poudre-d’Or–Hamlet est retournée à l’hôpital Victoria, souffrant de son oreille. Elle devait accepter son admission. Durant son séjour, elle a reçu des soins pour son oreille et pour son taux de sucre élevé. Elle a été autorisée à rentrer chez elle le 25 juin.
Le ministère a souhaité souligner que la jeune femme n’a jamais été suivie à l’hôpital concernant sa grossesse, ni n’a accouché dans les deux hôpitaux mentionnés. Le personnel hospitalier a aussi demandé une enquête auprès de la police.
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