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Gérard Sanspeur, ex-président du conseil d’administration de Landscope: «La CEO Naila Hanoomanjee nous a tous tenus à l’écart de sa machination»
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Gérard Sanspeur, ex-président du conseil d’administration de Landscope: «La CEO Naila Hanoomanjee nous a tous tenus à l’écart de sa machination»
Deux terrains appartenant à l’État valant quelque Rs 8 milliards ont été illégalement transférés à deux sociétés au profit d’une poignée d’autres par Landscope, soutient l’ex-président de l’organisme. Il invite le PM à réagir.
Gérard Sanspeur, vous avez sur votre page Facebook demandé au Premier ministre de révoquer le «board» de Landscope et la présente «Chief Executive Officer» (CEO) pour les irrégularités de nature criminelle d’une extrême gravité ayant trait à une fraude déclarée à Rs 8 milliards. Pourquoi dénoncer cette fraude maintenant que vous n’êtes plus le président de Landscope ?
J’ai tout le temps prôné une totale transparence dans le projet de la ville nouvelle Côte-d’Or. Pour ce faire, j’ai été en contact régulier avec les parties prenantes dans ce projet national. D’ailleurs, j’ai écrit plusieurs articles publiés dans la presse écrite pour expliquer la transparence dont faisait l’objet ce dossier. J’ai aussitôt alerté le Premier ministre et le secrétaire financier, Dev Manraj, lorsque le board de Landscope a pris la décision manifestement illégale en juin 2019 de transférer à deux sociétés des terrains de Landscope d’une valeur de Rs 8 milliards contre les principes énoncés dans un appel d’offres.
«J’avais voté contre la proposition de la CEO et expliqué pourquoi celle-ci était contraire à la loi.»
Vous étiez bien le président de Landscope ?
La CEO avait présenté un petit bout de papier au conseil d’administration pour demander l’autorisation d’émettre des lettres d’intention à deux développeurs uniquement, alors qu’une bonne trentaine avaient été pressentis comme investisseurs potentiels avec des projets de développement bien ficelés qui répondaient aux critères de l’appel d’offres. Les membres du conseil avaient soutenu la proposition de la CEO. En revanche, j’avais voté contre la proposition de la CEO et j’avais longuement expliqué aux directeurs présents pourquoi la proposition de Naila Hanoomanjee était contraire à la loi et constituait un crime contre l’État.
La discussion du conseil ainsi que les arguments que j’avais avancés et mes objections à cette décision illégale, d’une part, et injuste envers les autres soumissionnaires ont été fidèlement consignés dans le procès-verbal de cette réunion du conseil. Le Premier ministre ainsi que le secrétaire financier ont une copie de ce procèsverbal. J’ai dû mener une bataille en solo pendant trois mois pour faire suspendre la décision du Conseil des ministres en demandant que le dossier soit soumis au Parquet pour avis légal. Vous n’êtes pas sans savoir que le Parquet m’a donné raison.
Mais n’est-ce pas le Conseil des ministres qui a pris la décision d’allouer ces terrains à deux développeurs ?
Lors de la réunion du conseil d’administration, la CEO avait prétendu qu’elle agissait sur les instructions venant «d’en haut», selon la formule derrière laquelle se trament les pires turpitudes. Mais personnellement, je n’ai jamais, je répète jamais, eu de telles instructions. Quant à la décision du Conseil des ministres, le public doit savoir que la CEO a délibérément induit en erreur le Conseil des ministres, car ni moi et ni les autres directeurs avions, au préalable, eu connaissance du document envoyé au cabinet par Naila Hanoomanjee, ni de ses recommandations qui ont dû être utilisées pour la rédaction du «Cabinet memo».
Donc, le président ainsi que les directeurs ont été bassement court-circuités concernant une décision portant sur une transaction illégale de l’ordre de Rs 8 milliards ?
Effectivement. La CEO nous a tous tenus à l’écart de sa machination. Il est clair que le transfert illégal de terrains de l’État valant presque Rs 8 milliards à deux sociétés ne peut être classé comme une infraction mineure. Alors que les autorités sont en présence des tenants et aboutissants de ce dossier, le public est en droit de savoir comment et pourquoi une intention réfléchie d’une fraude de cette envergure, je rappelle environ Rs 8 milliards, n’a pas encore été promptement sanctionnée ? Et pourtant, le Premier ministre tente de s’auto-octroyer la noble appellation d’homme de principe !
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