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Deux membres présumés d’un réseau de transfert illégal de fonds (hawala) interpellés

25 juillet 2020, 18:20

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Deux membres présumés d’un réseau de transfert illégal de fonds (hawala) interpellés

Deux personnes soupçonnées d’être impliquées dans un réseau de transfert illégal de fonds et de devises ont été interpellées par la police. Ce système très connu en Inde,  au Pakistan, à Dubaï et même en Angleterre est connu comme hawala.

Dans le cadre de cette enquête, Rooksana Cassam, directrice de Naz Travel, a été arrêtée par des éléments de l’Independent Commission against Corruption, le vendredi 24 juillet.

Elle fait l’objet d’une accusation provisoire de blanchiment d’argent. Des documents avaient été saisis, ainsi que ses téléphones portables au cours d’une perquisition antérieure à son domicile. Ils ont été passés au crible et les fonctionnaires de l’ICAC soupçonnent que Rooksana Cassam fait partie d’un réseau d’opérateurs de système hawala ou d’underground banking.

Un Money changer de Fond du Sac, qui opère au noir, serait de mèche avec la quinquagénaire. Lui également a été arrêté, le vendredi 24 juillet. Son nom figurait dans le répertoire téléphonique de Rooksana Cassam. Une somme de Rs 21,3 millions a été saisie chez ce dernier et pour laquelle il n’a pu expliquer la provenance. Rooksana Cassam et le Money changer ont tous deux nié faire partie des opérateurs du système hawala, mais ont dit qu’ils seraient en mesure d’apporter des preuves par rapport à la source de leur argent. Ils ont été reconduits en cellule après comparution en cour.

L’ICAC avait initié cette enquête après que Rooksana Cassam, directrice de Naz Travel, avait rapporté un cas de vol à son domicile. Elle avait soutenu que des éléments de l’ADSU avaient perquisitionné chez elle et fait main basse sur la somme de Rs 9, 5 millions qu’elle gardait à la maison. Elle ajoutait avoir subi des menaces pour qu’elle ne rapporte pas l’affaire à la police. Elle avait aussi affirmé que deux avocats seraient de mèche avec les limiers de la brigade anti-drogue. Mais elle a, par la suite, changé de version en affirmant que rien d’incriminant n’avait été retrouvé chez elle lors de la descente de l’ADSU. Exercice qui s’était déroulé en présence de ses deux hommes de loi. L’inspectrice Nagiah, qui menait la perquisition, a d’ailleurs été transférée le jeudi 23 juillet.

Les fonctionnaires de l’ICAC avaient convoqué Rooksana Cassam ce vendredi 24 juillet pour qu’elle s’explique sur la provenance de la somme d’argent retrouvé chez elle, alors qu’elle n’avait pas de documents pour indiquer sa provenance. La quinquagénaire avait affirmé avoir emprunté cet argent de ses connaissances. C’était aussi l’argent remis par des clients avant la fermeture des frontières. Les enquêteurs devaient toutefois insister pour obtenir l’identité de ses connaissances. La directrice de Naz Travel s’est montrée peu coopérative. Rooksana Cassam agissait comme facilitatrice auprès des étrangers dans l’ile, qui voulaient transférer de l’argent dans leur pays d’origine. Elle prenait leur argent contre une commission et l’échangeait en devises étrangères auprès de l’habitant de Fond du Sac. Puis, l’argent passait entre les mains des étrangers opérant dans le système hawala en Inde, Dubai et les Comores entre autres. Il n’y avait aucun reçu d’établi, que ce soit pour les clients ou leurs proches. Ce système est basé sur la confiance. Sauf que l’ICAC estime qu’il est illégal car la source des fonds en circulation ne peut être retracée et que cela donne lieu à du blanchiment d’argent.

Comment fonctionne le hawala ? C’est, avant tout, un système de transfert de fonds sans que l’argent ne bouge physiquement. Il est principalement utilisé par les travailleurs immigrés souhaitant envoyer de l’argent dans leur pays. L’envoi est simple et l’administration, lorsqu’elle existe, est minime. Les fonds sont disponibles dans n’importe quel pays du monde pratiquement instantanément alors qu’à travers le circuit officiel, un transfert prend plusieurs jours, voire des semaines. Il existe une dizaine de cambistes opérant ainsi au noir.