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Lotus Fund: les investisseurs font une sortie contre l'administrateur Georges Chung
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Lotus Fund: les investisseurs font une sortie contre l'administrateur Georges Chung
Pluie d'accusations contre l'administrateur Georges Chung de la firme BDO. Les investisseurs de Lotus Fund l’accusent d'abus de pouvoir. Ces derniers lui reprochent aussi de ne pas agir dans leurs meilleurs intérêts. Ils ont logé une plainte au Central Criminal Investigation Division (CCID) durant la semaine écoulée.
D'où leur demande pour que les autorités lui enlèvent les responsabilités d'administrateur. C'était lors de la tenue de leur assemblée générale à Port-Louis, samedi 25 juillet.
Toute cette histoire commence en 2010 lorsque le directeur d’A & A Construction Limited, Gyan Kessewnath, met sur pied une nouvelle compagnie au nom de Nirvi Management Limited. Celle-ci crée alors le plan d'investissement, Lotus Fund, qui permet aux investisseurs de toucher des intérêts variant entre 9 % et 13 %.
Sauf que deux ans plus tard, l'entreprise n'arrive plus à honorer ses engagements auprès des investisseurs. Ces derniers se tournent alors vers la Financial Services Commission (FSC) qui trouve qu'il y a des maldonnes. Avril 2013, la licence de Nirvi Management Limited est révoquée, et feu Xavier Koenig de CK Insol. Services Ltd est retenu comme administrateur.
Liquidation
Lorsqu’il trouve qu'il n'y a pas d'argent dans la compagnie, il se tourne alors vers la cour pour la mise en liquidation de la compagnie. L'argent investi dans le Lotus Fund ayant été transféré sur les comptes d’A & A Construction Ltd. La Cour suprême nomme alors la firme BDO comme administrateur.
Pour leur part, les 83 investisseurs du Lotus Fund se regroupent au sein d'une association. Tout ce qu'ils savent à l'époque c'est que, selon le Deed of company arrangement (DOCA), ils seront remboursés 75 % de leurs investissements. Dans le courant de ces sept dernières années, ce pourcentage ne cessera de baisser.
Aux dernières nouvelles, ils ne percevront que 18 %, sans garantie. Cela, suivant la vente d'un dernier bâtiment aux coûts de Rs 55 millions. Le paiement de ces 18 % devrait être effectué en deux tranches, étalées sur trois ans. Comment le remboursement de 75 % est descendu à 18 % ? A cette question, les investisseurs disent n'avoir jamais eu de réponse de Georges Chung, en dépit de leurs multiples sollicitations pour des explications.
Offre pas prise en considération
Lors d'une réunion tenue en début de juillet, ils apprendront, toutefois, que le dernier projet, un complexe comprenant cent appartements à Goodlands (il y en avait treize au départ) sera vendu à Rs 55 millions. De cet argent, seules Rs 23 millions iront aux investisseurs car, l'autre partie du montant servira à payer les frais administratifs. Pis, les investisseurs devaient aussi apprendre qu'un offre de Rs 65 millions ayant atterri sur la table de l'administrateur, pour le même projet, n'a pas été prise en considération.
«Cette affaire dure depuis sept ans. Les investisseurs, dont la plupart sont des retraités, n'ont toujours pas reçu d'argent. Entretemps, quelques-uns d'entre eux sont aussi décédés, et plusieurs sont souffrants. Georges Chung opère dans l'opacité», affirme Dhurmaraj Hurrynundon, président de l'Association des investisseurs.
Également sollicité, Gyan Kessewnath qui a logé une plainte au CCID, la semaine dernière, laisse entendre que c'est «injuste» que les investisseurs n'ont toujours pas été payés après toutes ces années.
Georges Chung explique
Sollicité, Georges Chung explique qu'en tant qu'administrateur d’A & A Construction Limited, il ne parle qu'au liquidateur (en août dernier, la FSC a nommé Reaz Emambocus suite au décès de Xavier Koenig). «A l'époque, il n'y avait pas d'argent. On a proposé deux choix à ceux qui ont réservé les appartements concernés : de refinancer la construction impartiale ou de mettre en vente les appartements réservés. Certains des projets initiés par la firme immobilière n'avaient pas de titre de propriété ou de permis de construction. Dans d'autres cas, c'était difficile d'avoir des gens à qui vendre des appartements dont la construction n'avait pas été complétée. Il n'y a pas que ces investisseurs à rembourser mais plusieurs autres dépenses. Par exemple, il y avait un projet à Pereybère où on a dû injecter Rs 12 millions pour le système d'égout. Au départ, on avait prévu que les investisseurs allaient être remboursés à la hauteur de 75 % mais au fil du temps, en raison des diverses dépenses, on est arrivé à 18 %,» explique-t-il.
Quant au dernier projet qui sera vendu à Rs 55 millions, Georges Chung confie qu'il a eu du mal à trouver un acheteur. Et lorsqu'il a eu l'offre de Rs 55 millions, il a accepté. «Si j'avais eu l'offre de Rs 65 en premier lieu, je l'aurai bien sûr acceptée. Une fois qu'on a pris un engagement dans une situation pareille, on ne pouvait pas revenir sur notre position», dit-il.
D'ajouter qu'on lui a même accusé d'être un «voleur.» «Or, ces gens-là doivent réclamer des explications aux personnes à qui ils ont donné leur argent. Pour ma part, je prépare un dossier que je soumettrai en cour. C'est le judiciaire qui décidera de ce qu'on fera du dernier projet,» souligne Georges Chung.
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