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Amaury Rochecouste: «Le navire est en train de se casser en deux»
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Amaury Rochecouste: «Le navire est en train de se casser en deux»
Les photos de vous et des membres de votre équipe en mer, recouverts d’huile jeudi, ont fait le buzz sur les réseaux sociaux. Parlez-nous de vous.
Je suis Operations Manager à Immersub & Co Ltd. Nous sommes une compagnie de plongée professionnelle et depuis 15 ans, nous opérons dans la zone portuaire, pour ce qui est de la maintenance de navires, de la soudure et du découpage.
À quel moment avez-vous décidé de prendre les choses en main ?
Nous sommes partis sur les lieux très tôt le lendemain du naufrage, aux petites heures du matin, malgré les conditions dangereuses des jours précédents, soit des houles de plus de quatre mètres et de vent de force 4. Cela, dans le but de faire un premier constat.
L’ordre, lui, a été donné par des firmes privées comme Velogic, Rogers ou encore Smit Salvage. Nous sommes aussi engagés à PolyEco pour donner notre soutien technique pour tout ce qui concerne la fuite d’huile et le placement d’oil booms, le pompage de l’huile et la logistique sur l’eau, entre autres.
Pouvez-vous nous décrire ce que vous avez vu le premier jour ? Y a-t-il une évolution aujourd’hui (NdlR, vendredi après-midi) ?
La proue était complètement posée sur les récifs et la poupe flottait encore en pleine mer. À l’heure actuelle, le navire a son côté gauche-bâbord sur les récifs et a subi des dommages structurels importants. Il est en train de se casser en deux. Pour ce qui est du contact sous l’eau, difficile de se prononcer, nous avons l’interdiction de plonger autour du navire. Cela serait trop dangereux.
Quant à la fuite d’huile, définitivement elle est répandue dans l’eau, de plus en plus chaque jour, malheureusement.
À quoi doit-on désormais s’attendre ?
On doit se préparer au pire.
Parlez-nous, de par votre expérience, des répercussions que cela pourrait avoir à court et à long terme ?
Beaucoup de gens dépendent de la mer et, surtout dans le Sud, les conséquences peuvent être désastreuses. Beaucoup de secteurs sont concernés comme la pêche, la plongée sous-marine, les hôtels, les taxis, les restaurants et même les touristes seront impactés à la longue.
L’expertise étrangère est-elle un must ?
L’expertise étrangère serait, effectivement, la bienvenue et nous aiderait à gagner un précieux temps.
Et l’initiative citoyenne alors ?
Les gens se sont mobilisés, en grand nombre, oui, mais il faut une structure adéquate et un encadrement minutieux car on travaille ici avec de l’hydrocarbure qui peut engendrer des problèmes de santé ultérieurement.
Comment qualifiez-vous l’action des autorités concernées ? Sont-elles dépassées ?
Je ne peux vous répondre.
Selon vous, combien de temps faudrait-il patienter pour que nos lagons soient restaurés ?
Encore une question à laquelle je ne peux répondre.
Mazouté…
Cette photo de Thierry Jollivet, un des employés d’Immersub, recouvert d’huile aux alentours de Pointe-d’Esny, a fait le tour des réseaux sociaux, jeudi. Suivant la fuite d’huile, les membres d’Immersub sont à l’oeuvre…
Crédit photo: Immersub
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