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Conférences de presse-Boycott: Pravind Jugnauth commet-il un «contempt of court» ?

17 août 2020, 09:00

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Conférences de presse-Boycott: Pravind Jugnauth commet-il un «contempt of court» ?

Raj Meetarbhan, hier rédacteur en chef de l’express, aujourd’hui un des nombreux et obscurs conseillers de Pravind Jugnath au Prime Minister’s Office, a peut-être oublié ce noble combat du groupe La Sentinelle (LSL). Rappelons les faits pour Meetarbhan, Jean-Paul Arouff, Ken Arian et tous ces autres conseillers que nous, pauvres contribuables, payons grassement pour conseiller le Premier ministre.

Déjà en juin 2010, La Sentinelle Ltée avait saisi la Cour suprême afin que l’Etat en général, mais Pravind Jugnauth en particulier (alors ministre des Finances sous Navin Ramgoolam) ne puisse plus interdire aux journalistes du groupe d’assister aux conférences de presse officielles. Le juge Bushan Domah, siégeant en référé, avait sommé le gouvernement de s’expliquer sur les raisons qui le poussait à refuser l’accès aux journalistes de La Sentinelle. Raj Meetarbhan, représentant l’express, et le défunt Darlmah Naëck de 5-Plus avaient juré un affidavit pour exprimer leurs craintes que les journalistes du groupe La Sentinelle soient systématiquement exclus à l’avenir. Ils avaient également rappelé que les journalistes de notre groupe de presse subissaient des menaces et des boycotts de la part du gouvernement et des compagnies telles que Mauritius Telecom et Air Mauritius. Ce qui constitue une «grave entrave à la liberté d’expression, comme garantie par l’article 12 de la Constitution de Maurice». L’affidavit de Raj Meetarbhan, en 2010, contre Pravind Jugnauth et le gouvernement soutenait que «cette interdiction va causer un préjudice considérable à La Sentinelle vu qu’elle ne sera pas en mesure de recevoir et de diffuser des informations d’intérêt public.»

Le 14 juin, l’État fait marche arrière sous la pression de la Cour suprême. Il a ainsi pris solennellement l’engagement «de s’assurer que les titres de La Sentinelle soient inclus dans la liste de journaux et/ou radios qui sont invités à couvrir des conférences de presse officielles et autres fonctions officielles auxquelles la presse en général est conviée.»

Cette décision est alors perçue comme une capitulation du gouvernement – qui prend ainsi l’engagement au nom de l’État à ne pas boycotter les titres de La Sentinelle lors des fonctions officielles du gouvernement, quel qu’il soit.

Notons que le Premier ministre d’alors, Navin Ramgoolam, avait publiquement désavoué la démarche de son ministre des Finances Pravind Jugnauth de nous interdire l’accès aux conférences de presse. «Je ne suis pas comme lui. Je n’ai jamais barré la route aux journalistes», maintient Navin Ramgoolam.

Mais ce n’est pas la fin du bras de fer entre La Sentinelle et l’État. Une autre importante affaire demeure en suspens : il s’agit de la plainte que notre groupe de presse a déposée par rapport au boycott publicitaire des titres de La Sentinelle. La position de La Sentinelle est la même : un boycott de la publicité gouvernementale constitue une tentative de porter atteinte à la liberté d’expression. Affaire à suivre.