Cela fait presque trois ans que son fils a trouvé la mort à Madagascar dans des circonstances restées inexpliquées. Une rencontre avec le commissaire de police et une réouverture de l’enquête lui redonnent un peu d’espoir… 

Elvis Eléonore, 53 ans, se bat toujours, plus de deux ans après, pour connaître la vérité sur la mort de son fils Dylan. Âgé de 22 ans, le jeune homme, qui était parti rendre visite à sa mère qui travaille à Madagascar, avait été retrouvé sans vie à Antsirabe, Madagascar, dans la nuit du 24 à 25 novembre 2017.  

La famille dit retrouver une lueur d’espoir cette année après avoir rencontré le nouveau commissaire de police, Khemraj Servansing, quelques semaines après qu’il a pris son poste. Une nouvelle équipe du Central Criminal Investigation Department (CCID), sous la houlette du Deputy Commissioner of Police (DCP) Hemant Jangi s’est saisie de l’affaire.  

«Nous avons eu une rencontre très positive avec le commissaire de police et le chef du CCID. Je tiens à remercier le commissaire de police de l’attention qu’il porte à ce cas et de nous avoir rencontrés. Je remercie aussi tous eux qui nous ont aidé et soutenu aux funérailles. C’est une douleur et une tristesse profonde que nous traversons. Nous arrivons difficilement à faire le deuil de notre fils ne sachant pas la vérité. Toutes nos questions et interrogations sont toujours vaines», confie l’habitant de Rose-Hill.

Selon les informations qui circulaient dans la Grande île, Dylan Eléonore avait été victime d’un délit de fuite mais son certificat de décès avait attribué sa mort à une maladie non transmissible. Non satisfait de ces conclusions sur les circonstances du décès de son fils, Elvis Eléonore avait formulé une demande devant la justice mauricienne pour un ordre d’exhumation.

Le corps du jeune homme a ainsi été exhumé au cimetière de Saint-Pierre, le 30 janvier 2018. L’autopsie pratiquée par le Dr Satish Boolell, en présence du Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du service médico-légal, a alors attribué le décès du jeune homme à une hémorragie sous-arachnoïdienne suivant une fracture du cou.

La thèse de foul play a donc été confirmée. La victime aurait été agressée avec un objet tranchant avant d’être projetée et traînée sur une surface rugueuse. Depuis, Elvis Eléonore se livre à une véritable bataille pour que la lumière sur la mort de son fils soit faite. Représenté par Me Assad Peeroo, il avait porté plainte à la police.

«Nous arrivons difficilement à faire le deuil de notre fils ne sachant pas la vérité.»

Le décès de son fils avait aussi fait l’objet de la Private Notice Question du leader de l’opposition d’alors, Xavier Luc Duval, le 25 mai 2018. Il dit avoir attendu en vain une rencontre avec le Premier ministre, Pravind Jugnauth. «J’ai adressé une correspondance et sollicité une rencontre avec le Premier ministre le 17 juillet de la même année. Personne n’est encore revenu vers moi. J’attends aussi toujours la Mutual Legal Assistance que les autorités avaient mentionnée. J’espère trouver la vérité cette année et enfin voir la lumière au bout du tunnel», poursuit Elvis Eléonore.

La brigade criminelle de Tananarive avait procédé à l’arrestation de deux Mauriciens soupçonnés d’être impliquées dans l’agression mortelle de Dylan Eléonore en mars 2019. Ils étaient en sa compagnie la nuit du drame et s’étaient rendus ensemble dans une boîte de nuit. Les suspects avaient nié les faits