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900 employés de PAD CO licenciés: la détresse des mères et pères de famille
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900 employés de PAD CO licenciés: la détresse des mères et pères de famille
«Zoli travay !» Le slogan jadis porteur de PAD CO s’est soldé, hier, lundi 24 août, par un déchirant clap de fin pour les 900 employés de la firme de construction. Ils sont tombés des nues en recevant hier leur lettre de licenciement au siège social de l’entreprise située près de l’autoroute à Riche-Terre, où ils avaient été convoqués.
L’atmosphère est pesante. Les visages fermés. La feuille que tient chaque ex-employé à la main marque un tournant abrupt dans la vie de tous ces pères et mères de famille. «Jamais je n’aurai cru qu’un jour mon employeur me mettrait à la porte. Avant cela, j’ai dû supplier pour avoir mon salaire. Je suis triste pour mes collègues dont certains sont endettés et doivent repayer des emprunts. Une société, qui brassait des milliards de roupies, n’a plus un sou dans la caisse aujourd’hui ? Comment l’expliquer ? Inn fer nou rinté koumma bef. Ki travay pann fer pou li!» pleure Mourandee Seevayen, dans la cour de la société.
Ce laboureur voit ses 11 années de service chez PAD CO s’écrouler comme un château de cartes. «PWC nous a informés qu’elle met fin à notre emploi à partir du lundi 24 août. Nou éna enn lakwizinn pou roulé, nou éna det, zordi nou péna travay. Li pa fasil», ajoute sa collègue Tashvinee Gungabissoon. Dhunraj Jhupsee, un autre licencié, qui compte 14 ans de service, renchérit : «Si l’employeur a fauté, nous, les travailleurs, nous ne pouvons pas être tenus pour responsables.» Un cadre administratif, qui a souhaité témoigner sous le couvert de l’anonymat, exprime son chagrin.
«C’est très chagrinant de voir après toutes ces années la société se diriger vers la mise en liquidation. Ki nou pou kapav fer?» Ainsi, après deux mois d’incertitude, dont un marqué par un retard dans le paiement des salaires, ces travailleurs se retrouvent officiellement au chômage. Si les Mauriciens, dont certains comptent plus de 20 ans de service dans la société des Hao Thyn Voon, ont été appelés au bureau, il est prévu que les ouvriers étrangers, dont des Malgaches et des Bangladais, reçoivent leur lettre de licenciement à leur dortoir respectif en présence d’un représentant du ministère du Travail. Si les licenciés se sont vu proposer l’option d’entrer dans le Workfare Programme, ils espèrent vivement pouvoir toucher leurs indemnités en termes de temps de service. Sauf qu’aucune garantie ne leur a été donnée en ce sens. Dimanche, ceux qui sont syndiqués au sein de la Confédération des travailleurs du secteur privé se sont réunis dans les locaux du syndicat à Rose-Hill pour un survol de ce qui les attend et de leurs droits selon les lois du travail. La possibilité qu’ils puissent être absorbés par d’autres firmes de construction a aussi été évoquée.
Peu de temps après les démêlés des Hao Thyn Voon dans le St.-Louis Gate, projet où PAD CO était le principal sous-contracteur, l’entreprise a été placée sous administration volontaire. De BDO, elle est par la suite passée sous la responsabilité de PricewaterhouseCoopers (PWC). Aujourd’hui, tout semble indiquer que l’entreprise fondée par Philippe Hao Thyn Voon avec quatre employés à la fin de 1975, et officiellement enregistrée sous le nom de Phil Alain Didier & Co Ltd le 17 décembre 1987, sera mise en liquidation le 1er septembre.
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