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Jardin de Pamplemousses: baobab mort, nénuphars «crispés»

30 août 2020, 18:28

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Jardin de Pamplemousses: baobab mort, nénuphars «crispés»

Pamplemousses a été témoin du passage des colons français à Maurice au XVIIIe siècle. Ses lieux emblématiques, dont l’incontournable jardin botanique, attirent un grand nombre de touristes. Jadis connu pour ses arbres endémiques et nénuphars (fleur du lotus), aujourd’hui le jardin a très peu de visiteurs à cause de la fermeture des frontières.

Toutefois, ce lieu autrefois apprécié à la fois par les Mauriciens et les touristes a perdu son charme, selon des habitants. Ces derniers déplorent que ce soit le résultat d’un mauvais entretien et d’une mauvaise gestion du jardin.

Ils prennent pour exemple l’arbre Mapou, qui est endémique à Maurice. Il est connu sous le nom de «baobab mauricien» mais n’est pas lié aux baobabs d’Afrique, étant un membre de la famille des raisins… Les Français ont nommé le village Mapou d’après l’arbre Mapou. Le baobab est aussi connu comme «l’arbre de vie». L’ironie de la vie est que ces baobabs sont en train de mourir.

Dassen Valythen, retraité et ancien Regional Nursing Officer, habite en face du jardin. Il témoigne de l’horreur que le jardin botanique est devenu. Il se dit écœuré par ce qui se passe. «On a laissé un baobab dans un état délabré et maintenant ils ont fini par couper l’arbre. C’est inacceptable. Pareil pour les nénuphars. Ils ont l’air en mauvais état

Le sexagénaire fait valoir que son père était le chef du jardin botanique de 1951 à 1975. Il a passé sa vie au sein du jardin. «Mon père faisait son travail par amour. Mais aujourd’hui, il n’y pas une personne qui va travailler par amour au jardin. C’est désolant de dire cela, mais le jardin mérite des gens plus compétents sinon il sera en péril. C’est déjà le cas d’ailleurs.»

Sollicité, Premchand Tanacoor, responsable du jardin, explique qu’un baobab devait être coupé car l’arbre est mort. Tout va bien au jardin, assure-til. «Certes on a coupé l’arbre. Il est mort naturellement. Nous ne pouvons rien y faire dans un cas pareil. Mon équipe et moi, dont un botaniste et quatre Technical Officers, faisons des visites régulières au jardin. Quand il faut débrancher, on débranche. Pareil, quand il fait couper, on coupe.»

Triste sort pour ce baobab, coupé récemment. 

Il indique qu’il y a une dizaine de baobabs dans le jardin. Le plus ancien est toujours là. Mais, sont-ils en bonne forme? Au dire de Premchand Tanacoor, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Entre-temps, les arbres vont peut-être continuer de mourir.

Quant aux nénuphars, ils demandent aussi d’être réhabilités. Les feuilles arrondies sur la surface du bassin le démontrent. Mais encore une fois, Premchand Tanacoor se veut rassurant en faisant ressortir que c’est normal pour les nénuphars d’être dans un tel état en hiver. Cependant pour Dassen Valythen, «c’est comme ça tout au long de l’année pas qu’en hiver».