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Vishnu Marday: «Morisien avan tou (...) Rélizion ek politik nou kit dan lakaz»

30 août 2020, 20:48

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Vishnu Marday: «Morisien avan tou (...) Rélizion ek politik nou kit dan lakaz»

Il a été le premier à être embarqué par la «Criminal Investigation Division» de Mahébourg, vendredi dernier à 22 h 15, suivant les escarmouches plus tôt devant la cour de district de Grand-Port, après la comparution des ministres Kavy Ramano et Sudheer Maudhoo. Avec ses amis pêcheurs, skippers et plaisanciers de Mahébourg, Vishnu Marday, 46 ans, se fera un devoir de participer à la marche pacifique dans la capitale aujourd’hui.

Quinze ans depuis qu’il attend que sa situation de pêcheur soit régularisée, dit-il, n’ayant pas de «konexion ek minis». Vishnu Marday se déplace aujourd’hui à la marche citoyenne de Port-Louis non seulement parce qu’il fait partie de ces gens de la mer affligés par le drame du MV Wakashio mais aussi parce qu’il a tout plein de questions restées sans réponses autour de cette catastrophe. En l’occurrence : «Kouma enn bato ki so latet ti tas lor brizan inn kapav fer 180 dégré?»

Si nous nous sommes intéressés à lui, c’est aussi parce qu’il a eu moins de chance que Dominique Veerasamy, la Mahébourgeoise devenue symbole de la résistance citoyenne face à la politisation de la catastrophe écologique du Wakashio. Vishnu Marday, célibataire et issu d’une fratrie de quatre enfants, a également fait entendre sa voix face aux activistes du Mouvement socialiste militant massés à l’extérieur du tribunal de district de Grand-Port, le vendredi 21 août.

D’ailleurs, il a été le premier à avoir été embarqué par la Criminal Investigation Division (CID). Cela, le soir même des échauffourées après la comparution des ministres Kavy Ramano et Sudheer Maudhoo devant la justice pour «Culpable Omission». «Deux véhicules avec des policiers en civil à leur bord ont débarqué chez moi vendredi, à 22 h 15. C’était des éléments de la CID. Zot dir mwa zot pou pran enn lanket sinp lor sékinn pasé divan lakour ek ki lord inn vinn dépi lao.»

Vishnu Marday allègue qu’une fois au poste, des policiers lui ont même dicté ce qu’ils devaient dire : «C’était comme un show. Ce qu’ils disaient ne correspondaient pas à ce que j’ai témoigné de mes yeux à l’extérieur de la cour.»

«Citoyen concerné»

Au bout d’une heure passée au bureau de la CID de Mahébourg, il a été autorisé à rentrer chez lui. À ce moment-là, les frères Jonathan et Josué Dardenne n’avaient pas encore été inquiétés. C’est à 5 heures, samedi matin, que des éléments de la CID de Flacq, de la CID de Bel-Air Rivière-Sèche, ceux du Field Intelligence Office et de la Divisional Support Unit ont embarqué les deux skippers à leur résidence à Trou-D’eau-Douce. La suite, on la connaît.

Samedi toujours, deux autres Mahébourgeois ont également été convoqués par la CID de Mahébourg avant d’être autorisés à partir. Trois jours après, lorsque nous avons rencontré Vishnu Marday à son domicile, à quelques encablures du fameux «bato ros», le pêcheur maintient sa position. S’il était à l’extérieur du tribunal ce fameux vendredi, c’est en tant que pêcheur de ce village côtier «tout comme mes amis qui vivent de la mer» et en tant que «citoyen concerné». Une fois sur place, il dit avoir été pris de court en voyant «enn lamas dimounn ki pa res dan landrwa avek bandrol ki pé kriy bann slogan ‘Pa tous nou Sudheer ou swa Pravind nou lerwa».

Il poursuit que c’est lorsqu’ils ont lancé ceci : «Kouma dir Maybourzwa pé mor san manzé» que Dominique Veerasamy les a cloués au pilori. «Puis, il y a eu un cafouillage. Je suis alors intervenu pour dire que nous ne sommes pas là pour faire de la politique. Monn pran enn drapo Moris pou dir ki nou Morisien avan tou kouma isi dan Mahébourg. Rélizion ek politik nou kit dan lakaz. Kan nou sort lor lari nou enn Maybourzwa avan tou», fait-il valoir.

Avec d’autres membres de sa famille, Vishnu Marday affirme avoir aidé du mieux qu’il pouvait après le désastre écologique provoqué par le déversement de fioul du Wakashio dans cette mer nourricière pour tant de familles qui du jour au lendemain se retrouvent à broyer du noir.