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Solidarité et enthousiasme au-delà des frontières
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Solidarité et enthousiasme au-delà des frontières
Même Bruneau Laurette n’aurait pas imaginé l’ampleur internationale de cette marche. «En plus, c’était en même temps à travers le monde. Je dois dire un grand merci à la diaspora qui a suivi la cadence.» Du Canada à l’Australie, en passant par la Grande-Bretagne, la France, la Suisse, et La Réunion, des milliers de Mauriciens se sont réunis pour exprimer leur solidarité. Même de loin, ils ont tenu à apporter leur pierre à l’édifice en dépit du Covid-19 qui ne permet pas des assemblées de personnes dans un même lieu.
Au Canada, ils étaient au moins 300 à manifester. À Montréal au Québec et dans la région de Toronto dans la province d’Ontario, au Canada, à Celebration Square, à Square One, dans la localité de Mississauga.
En France, quelque 200 Mauriciens se sont rassemblés au pied de la Tour Eiffel. Petits et grands, pancartes en main, ont fait flotter le quadricolore. À Genève, en Suisse, environ 400 Mauriciens ont dénoncé et crié leur colère face au gouvernement. Plus près de nous à La Réunion, des centaines de personnes ont manifesté au son de la ravanne.
Cette dimension, même des Mauriciens peinent encore à réaliser ce qui s’est passé en quelques heures. C’est le cas de Frédéric Labutte à Perth en Australie. Sur la place Forest, plus de 200 Mauriciens se sont regroupés. «Nous avons apporté notre aide pour dire “non” à la corruption et au communalisme.» Il avoue que la place aurait pu accueillir plus de Mauriciens mais que ces derniers étaient retenus par leurs obligations professionnelles. «Mais ils ont envoyé des messages pour appor- ter leur soutien.» Ils étaient au moins 500 à Perth, car Melbourne et Sydney sont en lockdown, à emboîter le pas avec la chanson Jérusalema. En Grande-Bretagne, ils étaient plus de 500 à faire le trajet jusqu’au haut-commissariat mauricien à Londres, jusqu’à Elvaston Place, dans le quartier huppé de Kensington. C’était probablement la plus importante manifestation jamais tenue devant le haut-commissariat de Londres.
En Irlande, une cinquantaine se sont regroupées à Dublin devant le consulat. Parmi, Ben Govinden, directeur d’une compagnie d’événementiel, qui a quitté Maurice, il y a une décennie, pour un meilleur avenir. Même loin des siens, le trentenaire continue de suivre l’actualité locale. Il a vu le désastre du Wakashio et il a voulu faire entendre sa voix. «C’est dû à la négligence du gouvernement qu’une quarantaine de mammifères marins sont morts. Nous pensons qu’ils auraient été tués à cause de l’huile qui s’est déversée dans notre lagon. Nous avons pris contact avec des associations qui protègent la faune et agissent contre la cruauté envers les animaux, en Irlande. Nous comptons organiser une autre marche cette semaine à cet effet.»
Un peu plus loin, Reshma Ramjeet a marché dans les rues de Glasgow en Écosse pour témoigner son soutien à son pays natal. «It’s now or never. Nous en avons marre que l’on nous prenne pour des idiots. Nous sommes des Mauriciens avant tout et quand le pays a besoin de nous, nous répondons présent.» Elle ajoute que, lors de la marche, plusieurs Écossais lui ont demandé quels sont ses griefs et elle leur a parlé de la situation à Maurice. «Ces derniers nous ont apporté leur soutien également.»
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