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NHDC: maisons new-look, problèmes anciens

8 septembre 2020, 20:00

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NHDC: maisons new-look, problèmes anciens

La National Housing Development Company (NHDC) a dévoilé hier une soixantaine de maisons neuves à Camp Levieux, tombant sous l’appellation Résidence l’Oiseau du Paradis et destinées à ceux au bas de l’échelle. Au coût de plus de Rs 1,5 million par maison, la subvention gouvernementale pour chacune est d’environ Rs 900 000. Parmi les bénéficiaires, plusieurs handicapés. Une inauguration qui n’a pas fait que des heureux, notamment une dame en fauteuil roulant qui s’estime lésée et l’a fait savoir aux responsables présents.

Elles sont une soixantaine de familles à faibles revenus à avoir bénéficié de ce logement new-look de la NHDC à Camp-Levieux. Ce corps parapublic a réussi à faire la démonstration qu’il pouvait éviter les erreurs de ses constructions antérieures. On est en effet loin des petits appartements du genre boîte d’allumettes, de ceux du style habitats à loyers modérés ou encore des maisons mal agencées, sans aire de stationnement. Hans Dwarka, l’architecte, qui a travaillé sur ce projet, a gardé en tête la convivialité en faisant ses plans. «Nous avons prévu une salle à manger, une cuisine, une chambre avec salle de bains et toilettes au rez-de-chaussée. L’étage abrite deux chambres à coucher, en sus de toilettes et d’une salle de bains, avec un espace vide, qui peut être converti en chambre si besoin est. L’aire de stationnement peut accueillir deux voitures.»

L’écologie a également été considérée avec l’aménagement d’un espace vert, d’un coin potager pour chaque maison, des facilités de collecte d’eau de pluie, un système de tri de déchets et un entrepôt pour les bouteilles en plastique. Les loisirs n’ont pas été oubliés car un jardin d’enfants a été installé, de même qu’un terrain de pétanque.

Pour Bélinda Brunchault, bénéficiaire d’une de ces maisons, qui habitait jusque-là à la rue Hugnin, c’est un bonheur que de savoir que son mari, sa fille et son gendre vivront dans un tel appartement. «La conception est parfaite. Elle tient compte de nos besoins fondamentaux.»

Il faut dire que cette fois, le gouvernement n’a pas lésiné sur les moyens. La réalisation de la Résidence l’Oiseau du Paradis a coûté près de Rs 100 millions. Si chaque maison revient à plus de Rs 1,5 million, la subvention de l’État tourne autour de Rs 900 000. Le bénéficiaire ne paiera donc que Rs 600 000, soit un remboursement mensuel de Rs 4 700 sur une période de 15 ans ou un remboursement mensuel de Rs 4 000 sur une période de 20 ans. «Parmi la soixantaine de bénéficiaires, plusieurs ont un handicap. Cela montre la volonté manifeste du gouvernement d’être aux côtés des personnes les plus vulnérables de la société», a expliqué Steven Obeegadoo, vice-Premier ministre et ministre du Logement et du Tourisme. Il a précisé que 900 nouvelles maisons seront inaugurées incessamment.

Le président de la République, Prithvirajsing Roopun, a rappelé aux bénéficiaires qu’il était de leur devoir de transformer ces maisons en foyers et «de développer le concept du vivre ensemble dans le respect d’autrui.»

Pour Fazila Daureeawoo, ministre de la Sécurité sociale, la Résidence l’Oiseau du Paradis montre la volonté du gouvernement de trouver «un juste équilibre entre les développements économique et social.»

Ivan Collendavelloo, député de la circonscription, a invité les bénéficiaires à ne pas se contenter «d’exiger la jouissance de leurs droits mais également de prendre conscience de leurs obligations dont celles de la discipline et de l’ordre».

Une voix discordante s’est fait entendre lors des interventions des ministres du Logement et de la Sécurité sociale, celle de Marie Joëlle Geneviève Éléonore, 40 ans, qui s’est retrouvée en fauteuil roulant à la suite d’une intervention chirurgicale. Cela fait dix ans, alors qu’elle était encore mère célibataire, qu’elle a fait une demande pour une maison de la NHDC. Son mari, store attendant, a, de son côté, fait une application depuis très longtemps. L’an dernier, lorsque ce couple vivant ensemble, a décidé de se marier, ils se sont rendus à la NHDC pour le signaler et demander qu’une seule demande soit considérée.

Après la levée du confinement, le couple Éléonore qui loue une maison à Rs 4 500 à la Cité Barkly, a dû se rendre à la NHDC pour montrer qu’ils possédaient bien la somme de Rs 300 000 comme dépôt pour l’obtention d’une maison. «Et c’est le cas et nous le leur avons montré», a-t-elle raconté hier soir au téléphone. Au début du mois d’août, Marie Joëlle Geneviève Éléonore dit avoir reçu un appel téléphonique d’une préposée de la NHDC qui lui a demandé de conserver son téléphone à portée de main car on l’appellerait pour qu’elle vienne verser son dépôt. «Puis, je n’ai rien entendu jusqu’à vendredi lorsque j’ai appris que les maisons de la Résidence l’Oiseau du Paradis allaient être inaugurées. J’ai donc décidé de m’y rendre pour protester. J’avais expressément demandé une maison là car j’ai des parents qui habitent Camp-Levieux. Mon mari travaillant et vu mon état, je me retrouve seule à la maison jusqu’à ce qu’il rentre et avoir des parents non loin aurait été un avantage en cas de besoin. J’ai donc exprimé ma déception lors des interventions des ministres Obeegadoo et Daureeawoo. Quand ils m’ont entendue, ils ont dit que certaines personnes n’y étaient pas éligibles car ne répondant pas aux critères requis. Or, je réponds aux critères. J’ai répliqué à haute voix qu’ils n’avaient qu’à terminer leurs discours et venir en discuter avec moi».

À l’issue de la partie officielle, une préposée de la NHDC l’a approchée pour lui demander pourquoi elle n’était pas venue la consulter. «Je lui ai dit que je ne veux pas avoir une maison par backing mais sur les mérites des critères requis. Elle a photographié ma carte d’identité et m’a dit qu’elle consulterait mon dossier le lendemain. J’espère qu’il y aura une suite à cela car, sur la base de tout ce qui m’a été dit, j’ai informé mon propriétaire que j’allais lui rendre la maison à la fin de septembre. J’aurai à aller chercher une autre maison à louer. C’est très décevant.»