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Covid-19 et Wakashio: toute une famille écrasée par le poids des dettes
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Covid-19 et Wakashio: toute une famille écrasée par le poids des dettes
Normalement à partir de 11 heures les vendredis, La Belle Créole est bondé de monde. Mais depuis mi-mars, le restaurant qui se vante d’avoir une note à quatre étoiles sur le site Tripadvisor fait grise mine. Les tables sont vides. Seul le bruit de la rivière La Chaux qui se déverse juste à côté transcende le silence presque inconfortable qui règne à l’intérieur. Pandémie oblige, Chris Vayavery, qui gère l’établissement, a dû fermer pendant plusieurs mois. Focus sur une famille, mais elle n’est pas la seule à connaître de telles difficultés.
Malgré le déconfinement, les affaires n’ont toujours pas pu reprendre, les frontières étant encore fermées et ses clients étant majoritairement des touristes.
Avec l’échouement du MV Wakashio et l’interdiction de consommer les poissons de la région, le restaurateur a encaissé un nouveau coup dur car les menus phares proposés sont à base de fruits de mer. Son fils aîné Niko, chef cuisinier de La Belle Créole, se retrouve aussi dans une détresse financière d’autant plus que la famille est contrainte de payer le bail.
Stratégie pour les PME
Le frère de Chris, Nelson Vayavery, n’est pas épargné lui non plus. Avec son père Gérard, il gère un bureau de location de voitures et de scooters juste en face du restaurant familial situé sur la route côtière menant à Pointe-d’Esny. «C’est la première fois de ma vie que j’accumule des dettes à ce point. Nous ne pouvons plus payer le bail, ni rembourser l’emprunt en privé que j’ai pris pour lancer ce commerce et encore moins les autres factures mensuelles. Nous n’avons aucun revenu sur lequel nous pouvons compter et chaque jour qui passe, nous nous enfonçons encore un peu plus dans une crise financière sans précédent. Nous sommes dans un dilemme inexplicable et nous demandons au gouvernement et surtout au ministre des Finances de revoir sa stratégie pour les petites et moyennes entreprises. Il n’y a pas que des établissements hôteliers qui souffrent des récents événements.» Ce père d’un fils de cinq ans se dit même prêt à retourner les actifs en sa possession. «Il n’y a pas d’autre issue.»
La famille déplore aussi le manque de soutien des élus de la majorité de la circonscription. Face à la situation dans laquelle ils se trouvent, toute la famille a répondu présent à la marche organisée à Mahébourg hier après-midi. Histoire de laisser échapper la frustration et la souffrance qu’elle accumule depuis maintenant six mois.
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