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Légumes: la fermeture des hôtels pas seule responsable de la baisse des prix

16 septembre 2020, 20:30

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Légumes: la fermeture des hôtels pas seule responsable de la baisse des prix

Lundi, au marché de Rose-Hill, on pouvait s’offrir une livre de pomme d’amour à Rs 10. Les prix oscillaient entre Rs10 et Rs 30. S’il est vrai que la fermeture des hôtels avec la pandémie du Covid-19 a fait baisser la demande pour la pomme d’amour, des marchands rencontrés sur place attribuent cette baisse à d’autres facteurs tels que des conditions climatiques favorables à la culture de la pomme d’amour et une hausse du volume de production. 

En fait, le Covid-19 a suscité un intérêt grandissant des familles pour l’auto-suffisance avec toute une panoplie de légumes fins. Ceux qui ont subi une baisse du prix de vente sont notamment la pomme d’amour, les queues d’oignon, les carottes et les salades. 

Saleem Auckloo, marchand de légumes, affirme que le prix des carottes a chuté de Rs 100 à Rs 15 la livre. Tout en concédant que la fermeture des hôtels a eu un impact négatif sur la vente de légumes, il soutient que l’aménagement de potagers familiaux a contribué à faire dégringoler le prix de certains produits agricoles. 

Saleem Auckloo, marchand de légumes, n’a pas d’autre choix que de
 vendre ses carottes à un prix inférieur, soit à Rs 15.

Un autre marchand, Odal Ramchurn, a son explication pour la chute du prix de la pomme d’amour. «Les consommateurs préfèrent acheter des boîtes de conserve qui ne contiennent pas plus de quatre pommes d’amour alors que je vends moi-même les pommes d’amour à des prix variant entre Rs 10 et Rs 30 la livre. C’est malheureux de le dire, mais la pomme d’amour est un légume maltraité.» Il ajoute que les planteurs ne font plus de profits depuis quelque temps. Jusqu’à décembre, le prix des pommes d’amour ne sera pas élevé. 

Drame des planteurs 

Même son de cloche chez Mehdi Rahimbaccus, planteur hydroponique. Il intervient sur le drame des planteurs. Ce père de famille déplore l’absence d’une politique visant à conserver et à transformer des produits tels que la pomme d’amour. «Il y aura une hausse du prix des légumes au début de l’année prochaine. Un système de transformation et de conservation à grande échelle aurait contribué à atténuer la tendance à la hausse.» 

Ancien responsable d’un centre informatique, il a quitté son travail pour poursuivre sa passion, qui est la culture de légumes. Toutefois, il se demande si c’était une sage décision. Selon lui, les planteurs voient de toutes les couleurs ces temps-ci. Le coût de production a augmenté avec la hausse du dollar et de l’euro et les Mauriciens ont commencé à cultiver leurs propres légumes. 

«On doit respecter le travail de chacun. Si tout le monde se met à la production de légumes, les planteurs vont chômer. Il faut que le ministre de l’Agro-industrie, Maneesh Gobin, vienne de l’avant pour régulariser l’abondance actuelle des légumes.»