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Collèges d'État: transfert de dix recteurs

20 septembre 2020, 21:00

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Collèges d'État: transfert de dix recteurs

Changement de cap pour dix recteurs de collèges d’Etat ce lundi  21 septembre. Cela, à la suite d'un exercice de transfert dont les principaux concernés ont pris connaissance le vendredi 18 septembre. Un exercice qui ne manque pas de causer des contestations dans certains collèges. Notamment au Sir Leckraz Teelock SSS, à Flacq où les étudiants prévoient une manifestation lundi matin.

«Il aurait dû y avoir une consultation avec l'union des recteurs et des assistants recteurs avant de procéder à cet exercice de transfert. L'on déplore le manque de communication de la part du ministère de l'Éducation. Puisqu'on prône la bonne gouvernance, ce serait bien que les critères de transfert soient clairs. Ce qui n'est malheureusement pas le cas,» affirme le président du syndicat, Preetam Mohitram.

D'ajouter que, compte tenu de la situation causée par le Covid-19, ce n'est pas le moment opportun pour procéder à un remaniement. «N'est-ce pas la philosophie du gouvernement de ne pas affecter la psychologie et déranger la stabilité des étudiants qui ont été affectés en raison du confinement ? Le transfert soudain de ces recteurs a aussi dérangé l'arrangement et la confiance qui doivent être maintenus entre l'établissement scolaire et les étudiants pour la préparation de leurs examens,» estime-t-il.

Sans compter le fait que des recteurs ont été transférés de collèges appelés à devenir des académies, sans prendre en considération le travail qui est en cours afin d'assurer cette transition, affirme encore le syndicaliste.

C'est, d'ailleurs, le cas au Sir Leckraz Teelock SSS à Flacq où les étudiants envisagent de tenir une manifestation dès aujourd'hui. Ce, pour réclamer le retour de leur recteur, Yugesh Panday, muté au collège Sookdeo Bissondoyal à Rose-Belle.

«On ne va pas entrer en classe pendant toute la journée. Si besoin est, on va s'absenter du collège aussi longtemps que notre recteur ne sera pas de retour. Depuis son arrivée , notre collège a beaucoup progressé, que ce soit au niveau infrastructurel, académique ou extracurriculaire. Il s'est battu pour que Sir Leckraz Teelock atteigne le statut d'académie. Il ne mérite pas un tel traitement», déplore le head boy, Vikrantsingh Subrun. Il fait ressortir que ce sera difficile de travailler avec un autre recteur, surtout au beau milieu de l'année scolaire car «on travaillait déjà sur plusieurs projets initiés par le recteur en partance».

Même son de cloche du côté de l'association des parents d'élèves. «On a été pris de court. C'est mauvais car on est en train d'enseigner aux étudiants, des adultes de demain, comment traiter leur prochain comme un pion que l'on bouge quand l'on veut», décrie son président, Rooben Maran. Pour lui, cet exercice de transfert survient au mauvais moment où l'on passe par l'après-Covid-19. «Puis, quand quelqu'un fait du bon boulot, on ne le fait pas remplacer. Le travail de Yugesh Panday est apprécié de tous. On demande au ministère de revenir sur cette décision. Celui-ci peut remettre cet exercice de transfert à plus tard dans un contexte normal», soutient-il.

Ce sentiment de mécontentement est présent dans d'autres collèges concernés par ce changement. «Il y a une frustration généralisée. Certains recteurs ont été mutés à des endroits très loin de leur résidence. Ce qui fait qu'ils vont perdre beaucoup de temps en route. D'autres ont été mutés à des futures académies alors qu'il y a des recteurs qui sont plus méritants de se retrouver à la tête de ces établissements. Pire, il n'y a pas eu de consultation avec les principaux concernés avant de procéder à cet exercice. C'est un manque de considération», déplore-t-on. On apprend que certains recteurs ont envoyé des missives au ministère  pour demander l'annulation de leur transfert pour diverses raisons.

Au niveau du ministère de l'Éducation, l'on soutient qu'il s'agit d'un exercice de transfert qui se fait sur une base régulière selon des critères établis et dans la transparence et la méritocratie. «Un recteur sait déjà qu'il ne sera pas affecté à un même collège pour toujours. Cela dit, si certains ont des éclaircissements à demander, ils peuvent se tourner vers le département des ressources humaines du ministère. Celui-ci prône une politique de porte ouverte" , laisse-t-on entendre.

 

 

Meetooa a une autre lecture…

<p>Le président de l&#39;<em>Education Officers Union</em> (EOU), Sooryadanand Meetooa, a une toute autre lecture de cet exercice de transfert. &laquo;<em>Il n&#39;y aura pas de grande différence dans la gestion des collèges concernés&nbsp;à la suite de ces transferts. D&#39;ailleurs, ceux-ci surviennent aussi en raison de la promotion de quatre recteurs au poste d&#39;administrateur au sein des zones. De ce fait, il faut bien les remplacer. Puis, il n&#39;y a pas d&#39;examens en octobre et novembre, donc il n&#39;y aura pas d&#39;impact négatif</em>&raquo;, déclare-t-il.</p>

<p>D&#39;ajouter que cet exercice permettra à ceux qui font un bon travail de partager leur expérience dans d&#39;autres collèges, alors que ceux qui gèrent mal l&#39;établissement auront la chance de commencer à zéro dans un autre.</p>

<p>Sans oublier que l&#39;inspectorat suit aussi le travail des recteurs. &laquo;<em>Certains ont fait l&#39;objet de plaintes de la part des enseignants, des parents et des élèves</em>,&raquo;&nbsp;explique Sooryadanand Meetooa.</p>