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Enquêtes policières en suspens: ces affaires dont la suite nous échappe…
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Enquêtes policières en suspens: ces affaires dont la suite nous échappe…
Des scandales qui se succèdent à un rythme effréné. Un ballet tonitruant de personnalités qui défilent aux Casernes centrales. Et puis, silence radio. Peu ou pas de visibilité sur les «high-profile cases». Après l’arrestation de l’activiste Bruneau Laurette, lundi, pour chèque sans provision, qu’en est-il des enquêtes qui ont régulièrement éclaboussé la sphère politique ?
St-Louis Gate : à quand la lumière au bout du tunnel ?
Dans l’affaire St-Louis, une enquête de la Banque africaine de dévelopment (BAD) a révélé des pratiques frauduleuses concernant l’appel d’offres pour le redéveloppement des turbines de la centrale électrique de St- Louis. C’était le 8 juin.
Seul un protagoniste a été arrêté jusqu’à présent. Il s’agit de Bertrand Lagesse, consultant de la société danoise Burmeister & Wain Scandinavian Contractor (BWSC), le 4 septembre. Suivant son arrestation, d’autres convocations, voire des arrestations, étaient prévues par la commission anticorruption. Or, jusqu’ici, seul Shamshir Mukoon, ancien directeur général (DG) par intérim du Central Electricity Board (CEB), a été interrogé, puis autorisé à rentrer chez lui, le 9 septembre. Rappelons que le rapport de la BAD a révélé que BWSC a graissé la patte des membres de l’administration mauricienne pour avoir accès à des documents d’appels d’offres.
Par la suite, le board du CEB a dû se retirer et le ministre des Services publics et Premier ministre adjoint, Ivan Collendavelloo a été révoqué le 25 juin dernier. Cela, après avoir refusé de «step down» lorsque Pravind Jugnauth lui a montré un papier faisant état de deux entités locales qui ont reçu de l’argent de BWSC pour le remettre à des hommes politiques.
Affaire Vijaya Sumputh : des salaires faramineux et puis s’en va
La nomination de Vijaya Sumputh comme directrice exécutif du Trust Fund for Specialised Medical Care (TFSMCC) sans passer par aucun appel à candidatures ou encore son salaire initial qui était passé de Rs 200 200 à Rs 323 200 avaient soulevé un tollé, en 2016. Si l’Equal Opportunities Tribunal (EOT) avait rejeté la motion visant à mettre hors de cause l’ancien ministre de la Santé, Anil Gayan, pour avoir approuvé cette nomination, ce dernier n’a pas été inquiété. Encore moins le board du TFSMCC qui, selon les dires de l’ancien ministre de la Santé, a approuvé une allocation supplémentaire de Rs 100 000 alors que lui n’était pas en faveur de celle-ci. Par ailleurs, un Fact-Finding Committee, présidé par Luchmyparsad Aujayeb, avait recommandé une enquête par la commission anticorruption. Pour sa part, en avril 2017, l’Equal Opportunities Commission (EOC), qui avait institué une enquête sur cette affaire, devait signifier son intention de ne plus aller de l’avant car elle n’avait plus sa raison d’être étant donné que la principale concernée avait démissionné le mois précédent. D’autre part, Vijaya Sumputh a été convoquée devant la commission anticorruption et entendue under warning presque trois ans après les faits, soit en janvier et février 2019. Aucune accusation n’a été retenue contre elle.
Saisie record de cocaïne : quelle dose de concret ?
Il a fallu une tractopelle, pour qu’une cargaison de 95 kg de cocaïne estimés à Rs 1,4 milliard soit retrouvée chez Scomat, à Pailles, en juillet 2019. Un an plus tard, soit en juillet 2020, le PM, Pravind Jugnauth, a répondu à une question parlementaire sur la question. Indiquant seulement que l’enquête est en cours. Il y avait au moins quatre interpellations dans l’affaire de la cargaison de cocaïne venue à Maurice sur le même bateau qu’une rame du Metro Express baptisée Mauricio.
Aux questions pour en savoir plus sur les stades de l’enquête, le PM a répondu que cette affaire a des ramifications internationales et que les officiers de la brigade antidrogue sont en contact avec des instances étrangères. La question : qui a importé la cocaïne reste toujours en suspens.
Dans sa réponse, le Premier ministre a ajouté que depuis cette saisie-record, 273 tractopelles sont entrées au pays. De ce nombre, 79 ont été passées au scanner, 68 ont été fouillées à la douane et 35 ont subi les deux tests. Quant aux chiens renifleurs, ils n’ont rien détecté sur ces appareils.
Yerrigadoo Gate ou l’affaire Bet 365 : faites vos jeux
Trois ans déjà depuis l’éclatement du Yerrigadoo Gate. Dans deux jours, soit le vendredi 25 septembre, cela fera trois ans depuis que la police, alors dirigée par Mario Nobin, a débarqué chez trois journalistes aux petites heures du matin. Cela dans le cadre du Yerrigadoo Gate, l’Attorney General du premier gouvernement de Pravind Jugnauth, qui s’est retrouvé impliqué dans une affaire de blanchiment d’argent allégué. Après les allégations du dénommé Husein Abdool Rahim, le Premier ministre avait demandé à l’Attorney General de step down le mercredi 13 septembre 2017. Mais le «dénonciateur» est revenu sur ses propos accusant l’express et Roshi Bhadain d’avoir initié un complot pour faire tomber Ravi Yerrigadoo. Depuis, Husein Abdool Rahim, un «self-confessed swindler», a plusieurs fois fait parler de lui dans des affaires troubles. Il y a eu un cas de non-respect du droit d’hébergement. Ensuite, il a été accusé d’avoir tabassé un enseignant autrement capable devant le poste de police de Nouvelle-France. Ou encore une affaire de sextorsion alléguée. Husein Abdool Rahim, qui a tenté de sauver Yerrigadoo en disant publiquement que son affidavit, le document qui incrimine l’ex-Attorney General, était faux, a fait de nombreux va-et-vient aux Casernes centrales. Mais il n’a pas été arrêté. Quant à Ravi Yerrigadoo, il a réapparu publiquement lors d’une cérémonie.
Youshreen Choomka: présidente, directrice, courtière et puis… rien
Fruit d’une enquête de l’express : en mai 2017, nous apprenons que Youshreen Choomka, une jeune avocate, première femme présidente du board de l’Independent Broadcasting Authority (IBA), aurait agi comme courtière.
Il est reproché à l’ancienne directrice de l’IBA Youshreen Choomka (qui était auparavant la présidente de l’organisme), d’avoir agi comme «courtière» contre paiement auprès de Jerry Brassfields,Chief Executive Officer d’Earthcore, une compagnie basée à Accra, au Ghana, en visite à Maurice, avec son partenaire coréen Su Dae Won (connu comme Randy Su). Ils cherchaient à investir dans divers projets. Soo Song Lee a été le client de l’ex-directrice de l’IBA, Youshreen Choomka. Cette dernière a été contrainte à la démission le 9 mai 2017 après les révélations de l’express sur son rôle de «courtière» entre l’investisseur coréen et le gouvernement. Le rapport d’un fact-finding committee a été déposé sur l’affaire Choomka. Depuis, plus de nouvelles.
Sherry Gate et ses revirements
L’affaire éclate peu avant les élections générales du 7 novembre 2019. Sur son site, notre confrère Top TV diffuse une enquête vidéo impliquant le Chief Executive Officer de Mauritius Telecom, Sherry Singh, dans un cas de corruption alléguée.C’était le 25 octobre 2019. Cette enquête fait partie d’une série intitulée Dans les entrailles du pouvoir. Elle porte sur des transactions louches et des faveurs autour de l’allocation de contrats pour l’installation des câbles en fibre optique. La vidéo comporte aussi des allégations contre sur le CEO de MT, Sherry Singh. C’est via des communiqués que la direction de MT indique que son réseau cuivre datant de 25 ans est obsolète et que le déploiement de la fibre optique a été accélérée. «Le réseau de Mauritius Telecom est d’environ 7 000 tonnes de cuivre, et non pas de 300 000 tonnes comme allégué par Top FM et Top TV.» Désormais, l’enquête a pris une autre tournure avec les revirements de Shameem Korimbocus et ses allégations de complot.
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