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Jeab, 63 ans, guérie du cancer et championne thaïe de longboard

28 septembre 2020, 06:30

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Jeab, 63 ans, guérie du cancer et championne thaïe de longboard

Lancée à toute allure sur sa longue planche, Nongluck «Jeab» Chairuettichai, 63 ans, dévale une rampe d'autoroute fermée de Bangkok, son entraînement quotidien. 

Diagnostiquée d'un cancer du sein il y a 10 ans, cette membre de l'équipe nationale de Thaïlande, qui a subi une intervention chirurgicale et une chimiothérapie, a trouvé son salut dans la pratique du longboard.

«Quand vous pratiquez la glisse tous les jours, vous sentez votre corps devenir plus fort et en meilleure santé ... cela a énormément aidé à la récupération», explique Jeab à l'AFP, en serrant ses genouillères et ses coudières.

«Plus important encore, on s'amuse!», sourit-elle.

Amatrice de sensations fortes, Jeab est montée la première fois sur une planche par curiosité, après avoir vu son fils Soteera tournoyer dans le parc à côté de chez eux.

«Elle a toujours été du genre aventureux, donc je n'ai pas du tout été surpris qu'elle veuille faire du longboard», raconte son fils de 37 ans.

Mère de deux enfants, Jeab est devenue «accro» à ce sport, généralement dominé par des ados ou des jeunes adultes, et s'est rapidement fait connaître dans le petit monde du longboard de Bangkok, participant à des compétitions après seulement quelques mois de pratique. 

«Elle est une source d'inspiration pour beaucoup de gens, en particulier pour les filles», explique à l'AFP le directeur de l'équipe nationale Apichat Rutnin. 

«On voit de plus en plus de jeunes filles et même des femmes adultes commencer à se mettre aux sports de glisse.»

Etre cool n'attend pas

Chaque jour, Jaeb cherche de nouveaux endroits où pratiquer sa passion dans l'une des métropoles les plus encombrées d'Asie et offrant peu de terrains consacrés aux sports de glisse.

Sur un tronçon fermé entre deux autoroutes, elle et son fils font des étirements avant d'attacher leur équipement de sécurité, et de s'élancer, le corps profilé à la recherche de la plus grande vitesse.

«Quand je suis à fond, je me sens libre», dit-elle, en montrant un tatouage sur son avant-bras qui dit «amoureuse du longboard». 

«J'ai l'impression de tout laisser derrière moi, tous les problèmes et les combats de la vie.»

La regarder combattre le cancer a fait réaliser à Soteera à quel point sa mère était forte.

«Elle me fait un peu peur parce qu'elle n'est plus toute jeune, mais s'inquiéter en permanence n'est pas une bonne façon de prendre soin de quelqu'un», explique-t-il à l'AFP.

«Elle doit vivre sa vie.»

Aujourd'hui, Jeab semble suivre la philosophie tatouée sur son mollet: «Etre cool n'attend pas». 

Chaussée de baskets à la mode, elle grimpe à pied la rampe d'autoroute, planche à la main, pour une prochaine descente.

«Je roule pour mon bonheur», dit Jeab. «C'est tout et c'est suffisant.»

 

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