Alors que certains font croire que l’entente entre le Parti travailliste (PTr), le Mouvement Militant Mauricien (MMM) et le Parti mauricien social-démocrate (PMSD) est fragilisée, les trois leaders annoncent une rencontre le lundi 12 octobre pour évoquer d’autres possibilités de coopération.

Cette décision a été prise lors de la réunion des trois partis de l’opposition le samedi 3 octobre. D’ailleurs, lors d’une rencontre avec la presse à l’issue de cette rencontre, Navin Ramgoolam n’a pas manqué de lancer une pique à ceux qui disent qu’il n’y a plus d’accord entre eux.

«L’entente de l’opposition va bien. Nous sommes toujours là. Les trois leaders ainsi qu’Arvin Boolell se rencontrent le lundi 12 octobre pour discuter de ce que nous devons parler comme un programme électoral, par exemple. D’ailleurs, je précise que c’est le PTr qui avait évoqué ce sujet en premier. Nous allons voir si nous sommes d’accord sur certains points », a déclaré le leader rouge.

Pour comprendre le contexte, au cours de la semaine écoulée, le leader du MMM, Paul Bérenger,  avait évoqué la création d’un gouvernement alternatif à proposer à la population. C’est à partir de là que les adversaires des trois partis ont commencé à parler de mésentente. D’ailleurs, après la rencontre du samedi 3 octobre, Paul Bérenger a donné quelques informations sur la réunion du
12 octobre.

«D’abord, nous avons commencé à travailler ensemble dans le contexte des travaux parlementaires. Cela continuera. Maintenant, nous allons plus loin. Les leaders vont se rencontrer chaque deux semaines pour parler d’alliance ou pas, programme électoral commun ou pas et les responsabilités aux postes constitutionnels», précise-t-il.

D’ailleurs, ces deux leaders, Xavier-Luc Duval et Arvin Boolell, sont unanimes. Ils jugent que Roshi Badhain, le leader du Reform Party, a été mal inspiré en réclamant la démission de l’opposition pour provoquer des élections générales. Pour eux, ce serait laisser libre cours à Pravind Jugnauth, le Premier ministre, d’amender la Constitution, comme bon lui semble.

Xavier-Luc Duval a donné l’exemple des amendements concernant le rôle de la Public Service Commission ou des changements aux droits dont jouit le Directeur des poursuites publiques. Les propos de Roshi Bhadain ont été qualifiés de «reckless» par les leaders du PMSD et du PTr. Arvin Boolell a ajouté que les experts constitutionnels sont d’avis que le chef du gouvernement peut même renvoyer les partielles, si l’opposition démissionne.

Commentant la situation économique du pays, Xavier-Luc Duval,  qui a présidé cette réunion, a qualifié Renganaden Padayachy de pire ministre des Finances que le pays ait connu. «La récession sera de 15 % même si c’est 13 %, comme prévu par le gouverneur de la Banque de Maurice, ce sera trois fois plus que la moyenne mondiale. Maurice est en récession beaucoup plus que la moyenne internationale à cause des mauvaises décision sgouvernementales», a-t-il maintenu. L’opposition estime que 160 000 personnes ont déjà perdu leur emploi.

Par ailleurs, le refus de la police d’octroyer la permission à l’activiste Bruneau Laurette pour tenir une manifestation devant les locaux de la MBC et de la commission anticorruption a aussi été discutée lors de la réunion. Navin Ramgoolam a précisé que c’est sous la pression du gouvernement, que la police a refusé cette demande alors que, dans le passé, il y a eu des manifestations devant le bureau de  la télévision nationale.