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Wakashio: Le radar de la «Fisheries Division» inutilisé le week-end

7 octobre 2020, 18:02

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Wakashio: Le radar de la «Fisheries Division» inutilisé le week-end

 La révélation ne vient pas de Bruneau Laurette ou d’un membre de l’opposition. Ce sont les membres du syndicat de la Fisheries Division du ministère de la Pêche – donc des «fonctionnaires»  eux-mêmes – qui l’ont dit lors d’une conférence de presse le mercredi 7 octobre. Ces employés du gouvernement déplorent qu’un radar qui détecte les mouvements des bateaux jusqu’à 12 milles nautiques ne soit utilisé que de 9 h à 16 h du lundi au vendredi. «Le Wakashio s’est écrasé sur les récifs de Pointe-d’Esny un samedi soir. Il n’y avait personne devant les écrans de ce radar» raconte Rashid Imrith, président de la Federation of Public Sector and Other Unions, entouré des membres de la Fisheries Protection Officers Union (FPOU) . Selon lui, ce radar destiné à la Fisheries Division (qui devrait agir comme la police de la pêche), a été mis à la disposition exclusive des chercheurs d’Albion.

«Avec cet équipement, nous aurions pu remarquer la trajectoire anormale du Wakashio. Nous irons dire tout cela ‘on record’ devant la Court of Investigation, » annoncent ces «policiers de la pêche». Ils étaient face à la presse pour déplorer leurs conditions de travail, qui sont plutôt étonnantes.

 

Entourés des membres de la Fisheries Protection Officers Union, Rashid Imrith (au centre) a annoncé un rassemblement en vue d'expliquer les difficultés auxquelles font face les officiers de la Fisheries Division.

 

Vythilingum Naidu, président de la  FPOU, explique que ceux qui sont censés assurer le respect des lois régissant la pêche souffrent d’un manque de personnel et d’équipements.  «Il n’y a pas de nouvelles recrues. Nous sommes à 38 pour 16 Fisheries Stations. Comment voulez-vous qu’on effectue des patrouilles et des descentes ? Nos six pirogues de patrouille sont équipées de moteurs de 25 CV alors que devons traquer des bateaux  équipés de moteurs  de 60 CV. Le ministère n’est pas sérieux et je pense même qu’il fait exprès car nous risquons de déranger.»  

«On craint fort qu'il y ait un agenda caché derrière», avertit Rashid Imrith. Le syndicaliste fait ressortir qu'en dépit des recommandations faites en 2018 dans le rapport Lam Shang Leen, président de la commission d'enquête sur la drogue, rien n'a été fait jusqu'à présent. «Le Premier ministre se demande comment la drogue entre dans le pays alors que les frontières sont fermées. Paul Lam Shang Leen a déjà la réponse dans son rapport : par la mer. Il a même fait des recommandations sur le rôle que peuvent jouer les officiers de la Fisheries Division  pour combattre l'entrée de la drogue via la mer. Il a aussi proposé la création de 50 postes additionnels. Or, au lieu d'augmenter le nombre d'officiers, il y a eu une baisse. Par la façon de faire du gouvernement, on trouve un manque de respect envers le travail abattu par le président de cette commission», déplore-t-il. 

Face à cette situation, Rashid Imrith indique qu'un rassemblement est prévu au bâtiment Emmanuel Anquetil pour faire des révélations sur le ministère de tutelle. «On demandera au gouvernement de mettre sur pied un appraisal system pour les ministres. Cela fait presqu'un an que ce gouvernement est au pouvoir. Si atann trwa katran, gouvernman pou kase kouma Wakashio», dit-il.  

Rashid Imrith conclut, en étant très critique envers le pouvoir : «Le gouvernement semble faire exprès de diminuer le rôle et l'importance des fonctionnaires. Nous sommes les premiers remparts contre les pratiques illégales. En agissant de la sorte, ce gouvernement semble souhaiter que des affaires illégales et irrégulières deviennent choses courantes.»