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Frontière maritime: la cinglante réplique de Maurice aux Maldives
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Frontière maritime: la cinglante réplique de Maurice aux Maldives
La riposte de Maurice n’a pas tardé sur la question de délimitation de la frontière maritime entre le pays et la République des Maldives. Hier, au Tribunal international du droit de la mer, à Hambourg, Jagdish Koonjul a tenu à mettre les points sur les ‘i’ au sujet de la position de Maurice. C’était lors du premier tour des plaidoiries devant les neuf juges chargés de statuer sur la question.
Le représentant permanent de Maurice auprès des Nations unies (ONU) a vertement démenti les accusations portées par Ibrahim Riffath, Attorney General de la République des Maldives, trois jours auparavant, devant cette chambre spéciale. Il avait, notamment, accusé Maurice d’utiliser le Tribunal international du droit de la mer pour résoudre son conflit avec le Royaume-Uni.
«Non, Maurice n’utilise en aucun cas les procédures devant le Tribunal pour régler le litige territorial avec le Royaume-Uni aux dépens des Maldives. Car il n’y a aucun litige à ce sujet. La Cour internationale de Justice (CIJ) a déjà statué que l’archipel des Chagos est une partie intégrante du territoire mauricien», a fustigé Jagdish Koonjul.
Il a avancé que c’est la République des Maldives qui insiste pour évoquer le sujet, alors que le pays a sollicité le Tribunal international du droit de la mer pour finaliser une délimitation maritime entre les deux îles. «Le litige entre Maurice et les Maldives dure depuis plus d’une décennie. Maurice n’a jamais demandé aux Maldives de prendre position dans son combat contre le Royaume-Uni. Toutefois, son représentant a déclaré qu’ils sont en faveur de la décolonisation mais pourtant ils ont voté contre la résolution de Maurice. Les actes en disent plus que les paroles.»
Jagdish Koonjul a indiqué que le ton utilisé par l’Attorney General des Maldives lors de son intervention, mardi, porte atteinte aux relations cordiales qui existent entre les deux Républiques. «Les remarques faites ne font pas honneur à l’esprit d’entente.» Jag-dish Koonjul a insisté sur le fait que la décision des neuf juges est axée uniquement sur la délimitation maritime. D’ajouter que Maurice n’attend aucune prise de position concernant l’archipel des Chagos car les Nations unies ont déjà adopté la décision de la CIJ.
Le représentant légal de Maurice, Me Philippe Sands, Queen’s Counsel, s’est, lui, appuyé sur la documentation pour confirmer les dires de Jagdish Koonjul. Il a expliqué pourquoi les cinq objections préliminaires avancées par les Maldives ne tiennent pas la route. Les deux sessions du second tour des plaidoiries auront lieu demain et lundi, 19 octobre.
Pour rappel, Maurice et la République des Maldives tentent depuis 2010 de trouver un accord sur la délimitation de leur frontière maritime. La République des Maldives avait demandé l’extension de sa zone économique exclusive (ZEE) et ne tenait pas compte des Chagos en tant que territoire mauricien.
Maurice s’était officiellement opposé au secrétaire général de l’ONU lorsque la demande pour délimiter le plateau continental entre les Chagos et la République des Maldives a été déposée. C’est finalement le 24 septembre 2019 que les deux pays ont accepté de porter l’affaire devant le Tribunal international du droit de la mer.
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