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Bassin: 50 pneus usagés enlevés d’un cours d’eau

20 octobre 2020, 18:05

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Bassin: 50 pneus usagés enlevés d’un cours d’eau

Cinquante au moins. C’est le nombre de pneus usés de voiture, camion et autres retirés d’un cours d’eau, dit Bassin Cresson, à Bassin, dimanche. Une trentaine de jeunes volontaires composés de riverains et de visiteurs réguliers s’y est mise pour dépolluer ce bassin qui sans doute est à l’origine du nom même de ce quartier quatrebornais.

Il avoisine le «kalimaye» qui s’y trouve mais également le fameux complexe de la National Housing Development Co Ltd, qui a été au cœur d’une polémique qui avait coûté sa place à l’ex-vice Premier ministre et ministre du Logement et des terres le 10 novembre 2017.

Des riverains ou autres qui connaissent le lieu s’y rendent pour se détendre, faire trempette ou en promenade. D’autres trouvent en ce coin paisible et retiré, un coin idéal pour s’adonner à la médiation. C’est la raison pour laquelle cela n’a pas échappé aux habitués dès qu’il a été transformé en dépotoir de pneus par un ou des criminels de l’environnement.

Des photos de ce massacre écologique ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux. Des forces vives de la région ont également été alertées par des témoins. En un rien de temps, Nitish, Parvan et Krishna, un groupe de jeunes s’est mobilisé pour enclencher le nettoyage du bassin.

D’autres jeunes se sont joints au mouvement. Parmi eux, Yanish Mohall, un habitant de Grand-Bois et Customer Service Advocate dans une firme privée. Commence alors une visite de lieu des participants. À partir de là, les échanges sur comment procéder en termes de logistique et de personnel pour débarrasser le bassin des détritus s’enchaînent.

Dimanche, la trentaine de jeunes a ainsi redonné au bassin son éclat au bassin son éclat. «Une partie des pneus sera transportée dans des centres de recyclage et ceux inservables iront au centre d’enfouissement de Mare-Chicose», indique Yanish Mohall, que nous avons sollicité en fin d’après-midi dimanche.

À la question de savoir si la mairie de Quatre-Bornes et le ministère de l’Environnement ont été contactés pour retracer ceux qui ont pollué ce bassin afin que des actions nécessaires soient prises, Yanish Mohall affirme que la mairie a donné un camion poubelle pour le transport des pneus. «Nous allons envoyer une lettre commune au ministère et également à la police de l’Environnement pour leur demander d’initier une enquête et de punir les contrevenants. La protection de l’environnement doit être la priorité de tout Mauricien. Il faut conscientiser les citoyens sur les dangers que peuvent causer les déchets non-biodégradables à notre environnement.»

Contacté hier, le maire de Quatre-Bornes, Nagen Mootoosamy, affirme que des employés de la mairie ne sont pas habilités à entrer dans des rivières et cours d’eau pour dépolluer de par leur mandat. Toutefois, il dit que la mairie n’est pas restée insensible face à la demande des jeunes volontaires pour mettre un camion de la municipalité à leur disposition.

Toujours selon Nagen Mootoosamy, la police pourra identifier le ou les contrevenants grâce aux images des caméras Safe City dans la région. Par ailleurs, il encourage le public à se manifester auprès de la municipalité si jamais il a des photos ou autres preuves d’actes de pollution.

«Récemment, nous avons pu servir une contravention de Rs 25 000 à un camionneur grâce à une photo prise par un citadin de la plaque d’immatriculation de son véhicule alors qu’il déversait des ordures dans un lieu non-autorisé. Avec l’aide du public, nous pouvons retracer les contrevenants. Bien entendu, je demande aux membres du public d’être prudents et de ne pas prendre de risque.»

 

Alvin Sohun, un des volontaires, et son berger hollandais, Stryder

<p style="text-align:center"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/gallery/parvan_kangallee_et_son_berger_hollandais_1_0.jpg" width="620" /></p>

<p>Sollicité, Parvan Kangallee, qui fréquente ses lieux depuis son enfance, relate qu&rsquo;il a vu des photos montrant cette pollution, le mercredi 14 octobre, et dès le lendemain, il a entrepris les démarches nécessaires en vue de pouvoir nettoyer ce bassin. <em>&laquo;On a sollicité l&rsquo;autorisation du camp sucrier de Médine pour pouvoir emprunter ce chemin, ainsi que la mairie de Quatre-Bornes, en vue de nous fournir une benne. Et on a lancé une invitation des volontaires pour nous donner un coup de main. Lors de notre visite des lieux samedi, on a dénombré 24 roues. Or, le jour du nettoyage, on en a sorti une cinquantaine&raquo;</em>, relate ce jeune homme de 29 ans. Cet habitant de La Marie, à Vacoas, nous confie aussi qu&rsquo;une firme les a contactés en vue de recycler ces roues.<em> &laquo;On l&rsquo;a dirigé vers la municipalité car on leur a déjà demandé de prendre ces roues&raquo;</em>, affirme-t-il. Sur place, Parvan Kangallee devait retrouver un ancien ami de collège, Alvin Sohun. Accompagné de son berger hollandais, Stryder, il comptait dépolluer ce bassin où il a appris à nager pendant son enfance.<em> &laquo;Je ne savais pas qu&rsquo;il y avait déjà une équipe sur place. Je comptais faire le nettoyage par moi-même, et y revenir un autre jour pour compléter cette tâche. J&rsquo;ai un ami que je comptais solliciter pour transporter ces roues. Vu qu&rsquo;il y avait déjà une équipe, je me suis joint à eux. Stryder aussi&raquo;</em>, raconte Alvin Sohun, un entraîneur de chiens de 27 ans. Selon lui, cela a pris au moins quatre heures pour enlever toutes ces roues.</p>