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L’auteur du roman «The Prisoner of Paradise» parle de non-respect des droits

22 octobre 2020, 19:01

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L’auteur du roman «The Prisoner of Paradise» parle de non-respect des droits

Les conditions pour développer le scénario du film «Prisoners of Paradise», actuellement en tournage à Maurice, n’ont pas été remplies et les droits n’ont pas été achetés. C’est du moins ce que nous a confié Romesh Gunesekera, l’auteur d’origine srilankaise du roman «The Prisoner of Paradise», publié à Londres en 2012. La version d’AMG International Film, la société de production du film qui appartient à l’entrepreneur prospère Alan Govinden, est toujours attendue.

L’île Maurice, 1925. À cette époque de tension sociale, l’île paradisiaque est le cadre d’une histoire d’amour. Orpheline, Lucy Gladwell, 17 ans, a débarqué d’Angleterre pour vivre sous la tutelle de son oncle George Huyton. L’homme bienveillant, plein d’humour et d’amour que Lucie croyait voir en son oncle au départ, s’avère être quelqu’un de violent qui veut la piéger, la dominer et l’utiliser. George a l’intention de la marier à Antoine Champney, son riche voisin et propriétaire de la plus grande plantation de l’île, et améliorer ainsi son propre statut social. Lorsque Lucy tombe amoureuse de Krishna, un ouvrier travaillant sur la plantation d’Antoine, elle se retrouve en désaccord avec son oncle.

Voici un extrait du synopsis du film Prisoners of paradise d’AMG International Film Ltd de l’homme d’affaires «producteur, producteur exécutif, co-scénariste et directeur de création» Alan Govinden (comme présenté sur le site Internet du film), qui est depuis début octobre en tournage sur notre sol. Un tournage qui a vite fait le tour de la planète, puisqu’il est parvenu jusqu’à Romesh Gunesekera, un auteur né en 1954 au Sri Lanka, ayant également grandi aux Philippines avant d’aller vivre à Londres. Pour celui-ci, le scénario du film est plus que familier puisque ce n’est nul autre que lui qui a écrit le roman The Prisoner of Paradise, publié par Bloomsbury dans la capitale anglaise en 2012. Un titre à un «s» près de celui du film d’AMG International FilmLtd, actuellement en tournage sur notre sol.

Romesh Gunesekera, avec qui l’express s’est entretenu cette semaine, confie qu’une société cinématographique a pris une option sur les droits cinématographiques de son roman The Prisoner of Paradise en 2018 et l’a renouvelée plus tôt cette année. «Cela lui a donné le droit, sous certaines conditions, de développer le scénario et d’acheter les droits cinématographiques à des conditions convenues à l’avance avant le tournage. Les conditions n’ont pas été remplies et les droits du film n’ont pas été achetés.»

Simlitudes

Toutefois, Romesh Gunesekera ne peut en dire davantage à ce stade car son avocat attend des nouvelles de la société de production. AMG International Film Ltd, que nous avons sollicitée à plusieurs reprises par écrit pour sa version de l’histoire, n’est toujours pas revenue vers nous. En tout cas, Romesh Gunesekera, auteur de cinq romans, dont Reef publié en 1994 qui a été finaliste pour le Booker Prize, pour le Guardian Fiction Prize et nominé pour le prix New Voice aux États-Unis, se dit, lui, inspiré énormément par l’île Maurice avec laquelle il a ressenti une forte affinité depuis sa première visite en 1998. «J’ai été frappé par les fortes similitudes avec mon lieu de naissance, le Sri Lanka (Ceylan), et j’ai découvert des liens historiques extraordinaires entre Maurice et Ceylan pendant l’ère coloniale britannique. J’ai eu la chance de rencontrer beaucoup de merveilleux romanciers et poètes mauriciens et de parler de nos expériences et intérêts communs dans les domaines qui alimentent nos écrits

Dès sa première visite, l’idée du roman The Prisoner of Paradise a germé et, en 2004, il a commencé à développer sérieusement l’histoire. «Les recherches pour le livre ont été fascinantes – à l’île Maurice, au Sri Lanka et à la British Library – non seulement les politiques, les dominations, les migrations, mais aussi les cultures, les bâtiments, la nourriture, le monde naturel qui font partie intégrante de l’histoire. À travers l’histoire d’une jeune Anglaise enthousiaste, Lucy Gladwell, venue vivre avec son oncle George Huyton et sa femme dans l’île Maurice coloniale, j’ai exploré les complexités et les interconnexions de notre monde. Lucy découvre l’amour au-delà des clivages raciaux, mais son histoire, sous la pression de cette dure époque coloniale, se termine en tragédie», renchérit notre interlocuteur.

Ce dernier était l’invité de Confluences à PortLouis, en 2013, et a été ravi d’y lancer le livre publié une année plus tôt à Londres. Au-delà de la situation face à laquelle il se retrouve avec la société de production de Prisoners of Paradise, Romesh Gunesekera partage avoir été consterné à la lecture de la marée noire causée par le vraquier le MV Wakashio dans les eaux mauriciennes, et de son impact humain et écologique.

«Cela a une résonance particulière pour moi : l’extraordinaire complexité et la fragilité des récifs coralliens – leur importance pour notre existence précaire – ont inspiré mon roman Reef (1994). Il est déchirant de voir les dégâts qu’une marée noire peut causer.»