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Mauriciens bloqués à l’étranger: le perpétuel casse-tête pour rentrer
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Mauriciens bloqués à l’étranger: le perpétuel casse-tête pour rentrer
Ils sont toujours bloqués à l’étranger, plus précisément en Angleterre. Certes les situations sont différentes, mais tous ont le même objectif : rentrer au bercail. Au niveau du ministère des Affaires étrangères, l’on parle du manque de rentabilité sur certaines destinations, d’où l’absence de vols.
Ces vacances ont un goût amer pour Sheila. Cette dernière, âgée de 67 ans, ne pensait pas qu’elle se morfondrait autant en Angleterre. Alors qu’elle devait rentrer à Maurice depuis le mois de juin, elle est toujours bloquée à Londres. «Son billet ayant été repoussé à maintes reprises, aujourd’hui, elle a obtenu un billet pour le 12 novembre», confie sa fille, Daminee. Mais cette dernière s’inquiète pour la santé de sa mère. «Diabétique, et souffrant d’hypertension, elle ne pourra supporter un vol avec escale, d’où le choix d’un ticket sur British Airways.»
Et comme un malheur ne vient jamais seul, Daminee se retrouve sans emploi en Angleterre. «Avec le Covid, la compagnie pour laquelle je travaillais m’a licenciée. Mon époux s’est également retrouvé au chômage. Nous avons deux enfants, âgés de quatre et cinq ans. Et cela sera encore plus difficile de payer une quarantaine pour ma mère.»
Lui, pourra au moins rentrer au pays. Du moins, c’est ce qu’espère Roopraj Beetun, connu sous le nom de Dodo. Ce dernier, pêcheur de Roches-Noires, devait rentrer depuis le mois de mai, mais, comme plusieurs de ses compatriotes, il s’est retrouvé coincé en Angleterre. Pour fêter ses 60 ans, il souhaitait par-dessus tout rentrer chez lui, afin d’être en compagnie de ses proches et de ses amis pêcheurs. «En septembre, nous avions été contactés pour nous informer que les frontières allaient ouvrir en octobre et que mon père pourrait rentrer. Mais seulement à aucun moment, l’on avait parlé de quarantaine payante», soutient sa fille, Reena Beetun.
Toutefois, à force de patience, elle a pu payer le billet de retour de son père et aussi la quarantaine. Mais une autre question se pose. «Nous entendons dire qu’en novembre, plusieurs vols ne pourront se faire. Est-ce que celui que prendra mon papa sera également concerné ? C’est un stress perpétuel.»
Par contre, Ananta Babajee ne sait plus à quel saint se vouer. Sa situation s’est empirée au fil des jours en Angleterre. «J’y suis allée pour suivre un cours afin d’être éligible pour travailler sur les bateaux de croisières. Mon époux, Neetin Soty m’a ensuite rejoint.» Mais la fermeture des frontières est venue tout chambouler. «Mon époux est diabétique, et comme nous devions retourner depuis la fin du mois de mars, il n’avait plus les médicaments requis en sa possession. Au fil des mois, sa santé s’est dégradée et comme nous ne pouvions contrôler son diabète, il a commencé à perdre sa vue.»
Elle raconte qu’elle a dû puiser dans leurs économies pour trouver un hôpital qui veuille opérer son époux. «Le 1er octobre, il a été opéré de l’œil. Mais les factures sont lourdes.» Ananta Babajee lance un appel à l’aide au gouvernement afin de rentrer à Maurice, le plus vite possible. «Nous avons pu trouver un logement où le propriétaire comprend notre situation et ne nous facture pas un loyer élevé. Mais, nous nous demandons encore comment nous allons rentrer et payer la quarantaine ?» Cette dernière ajoute qu’elle a entrepris des démarches pour être rapatriés depuis plusieurs mois. «On nous a dit que nous sommes sur la liste, mais jamais nous n’avons eu de retour, si ce n’est jusqu’au moment où nous devions commencer à payer pour la quarantaine.»
Par ailleurs, au niveau du ministère des Affaires étrangères, l’on s’interroge concernant les retours effectués sur les vols de rapatriement. «Pourquoi ne sont-ils pas rentrés quand il y avait des vols ? Souvent, il y avait des désistements et donc des places de libres», souligne une source avisée. «Aucun vol sur Air Mauritius n’est prévu sur l’Angleterre parce que ce n’est pas rentable.»
Toutefois, au niveau du ministère, l’on étudie chaque situation distinctement. «Pour les cas genuine, nous leur proposerons la quarantaine gratuite.» Néanmoins, deux vols sont prévus sur Mumbai (22 octobre et 26 octobre). «Ces vols doivent récupérer des médicaments mais également déposer les Mauriciens qui doivent se faire soigner à Chennai. Et quand l’avion reviendra, il rentrera avec les malades qui ont été soignés. Ces derniers bénéficient d’une quarantaine gratuite.»
En tout cas, pour l’heure, les vols effectués ne seront que ceux déjà prévus, notamment ceux de Paris, Dubaï, la Réunion et Mumbai. En ce qui concerne les autres vols commerciaux, aucune communication n’a encore été faite.
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