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Air Mauritius: des employés dans la rue scandent six mois de cauchemar
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Air Mauritius: des employés dans la rue scandent six mois de cauchemar
«Pa tous nou Air Mauritius», «Administrater deor»... C’est ce qu’ont martelé des employés d’Air Mauritius, dont des membres de la Platform Travayer Air Mauritius qui ont manifesté dans les rues de la capitale, samedi 24 octobre dernier.
Flanqués de pancartes portant des slogans comme «Pa rass nou bousse manze», «Se enn trahison koup rasyon travayer», «Govt so devwar sov nou lemploi», «Mo ena enn fami kouma twa», «San MK Pena relans ekonomik» ou encore «Pa dilapid nou pension. Pa koup nou rasion», les manifestants, le visage fermé, cachaient difficilement le drame qu’ils vivent depuis six mois, samedi à Port-Louis.
L’image d’un enfant tenant un écriteau sur lequel on pouvait lire «Kot mo papa inn fote» résume le drame que vivent les membres du personnel d’Air Mauritius (MK), syndiqués ou pas. La plupart, qui sont des mères et pères de famille travaillant pour le transporteur national depuis plus de 20 ans, sont à bout depuis les décisions drastiques qui se sont enchaînées après la mise sous administration volontaire de la compagnie aérienne, le 22 avril.
Contraints au départ anticipé à la retraite pour certains, à au moins 50 % de réduction de salaire pour ceux qui restent, droits acquis au fil des années de carrière volatilisés... leur vie a basculé du jour au lendemain. Pendant ce temps, les dépenses à encourir à chaque fin de mois comme les frais scolaires des enfants, entre autres dettes, restent les mêmes, témoignent des employés.
En plus de tout cela, l’avenir incertain est un cauchemar qu’ils vivent éveillés au quotidien. D’où la raison pour laquelle ils sont descendus dans la rue.
Ivor Tan Yan, négociateur syndical, a indiqué, face à la presse avant le début de la marche, place de la Cathédrale, qu’en sus des baisses salariales déjà appliquées, les administrateurs veulent imposer une nouvelle réduction de 50 %. «Comment ces gens qui sont déjà en difficulté vont-ils payer leurs dettes à la fin du mois ?» s’interroge le syndicaliste.
Il lance un appel pour que La Platform Travayer Air Mauritius puisse avoir un rendez-vous au plus vite au ministère du Travail, qui, rappelle-t-il, a déjà trouvé abusives les nouvelles conditions imposées aux membres de la MALPA, un des syndicats de pilotes à MK.
De son côté, le syndicaliste Naraindranath Gopee déplore les négociations et pressions exercées sur des employés par les administrateurs sans consulter les syndicats.
Ce dernier ne manque pas de fustiger les «parasites» qui, de par leurs décisions, prises dans le passé, font que des employés paient les pots cassés aujourd’hui.
Naraindranath Gopee ne lâche pas le tandem d’administrateurs Sattar Hajee Abdoula et Arvind Gokhool, qui dit-il, agissent «plis ki employer MK». «Ban administrater bizin vinn dir ki la paye zot gagné ek kot kass la sorti. Pour BAI, ti koz Rs 26 millions.»
La marche qui a démarré Place Cathédrale à 10 h 30 a pris fin devant le bâtiment Paille-en-Queue, le siège social de MK, à la mi-journée. Parmi les participants, la présence de l’activiste Bruneau Laurette a été notée. Celui-ci a demandé à ne pas vendre Air Mauritius. Arvin Boolell, également de la manifestation, a affirmé qu’il a «toujours cru dans la désobéissance civile». Le leader de l’opposition était interrogé par une manifestante qui lui a demandé :«Ena enn zafer apel désobéissance civile, tou dimounn pré pou fer sa… Lopozision pa pré pou fer sa ?»
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