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Climate Change Bill: une occasion de limiter le droit d’action des citoyens, affirme Boolell

4 novembre 2020, 10:07

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Climate Change Bill: une occasion de limiter le droit d’action des citoyens, affirme Boolell

Le projet de loi sur le changement climatique a été présenté en première lecture à la séance parlementaire de mardi. Le ministre de l’Environnement, Kavi Ramano, a introduit le Climate Change Bill, qui vise à être conforme aux nombreux protocoles d’accord et autres conventions et à faire que les engagements de Maurice aient force de loi. Maurice, dit-il, n’est pas à l’abri des effets du changement climatique avec une hausse de température de 1,2 °C et une hausse du niveau de la mer. Les effets du changement climatique se font ressentir par des phénomènes tels qu’une précipitation moyenne en baisse et des inondations subites (flash floods). De même, l’érosion a rétréci nos plages d’environ 20 mètres.

 Le ministre Ramano veut doter le pays d’un cadre basé sur les accords de Kyoto et de Paris. La création d’un département du changement climatique est envisagée pour démontrer l’engagement du gouvernement. Il a également plaidé pour une refonte des engagements envers tous les accords signés avec, comme exemples, des lois adoptées par d’autres pays. Le projet de loi veut aussi protéger les zones sensibles, tels les zones humides et les écosystèmes fragiles. Cette loi fournira un inventaire de mesures, programmes et plans d’action pour mitiger les effets du changement climatique. Selon Kavi Ramano, le département du changement climatique coordonnera les stratégies tout en renforçant la participation des parties prenantes. Une enveloppe financière a déjà été négociée avec l’Union européenne pour réduire l’empreinte carbone de 30 % d’ici 2030. 

Le leader de l’opposition, Arvin Boolell, donnant la réplique au ministre de l’Environnement, s’est demandé si ce projet de loi avait déjà été préparé avant même que Kavi Ramano ne devienne ministre. «Ce projet de loi a-t-il été révisé ? Est-ce qu’il y a eu une mise à jour ? Ou a-t-il été présenté tel quel ?» Il a souligné l’existence d’instances existantes qui peuvent être intégrées au changement climatique avec un mandat clair. Arvin Boolell est d’avis qu’avec ce projet de loi, «la montagne va accoucher d’une souris». En effet, il a mentionné qu’en cinq ans de mandat, le gouvernement n’a pas présenté un tel projet de loi et il doute donc des intentions du présent ministre de l’Environnement. Le leader de l’opposition a également souligné que ce projet de loi ne va pas forcément abolir les mesures prises pour empêcher des membres du public de saisir la justice, notamment en limitant le droit d’action des citoyens. Il trouve aussi que cette législation n’intègre pas suffisamment le public et les organisations non gouvernementales. 

Le troisième intervenant à cet item était le ministre des Infrastructures publiques, Bobby Hurreram. Il a pris la défense de son collègue en mentionnant les initiatives de la Land Drainage Authority, qui s’est dotée d’outils pour identifier des zones inondables et les endroits où les drains ont besoin de réfection. Bobby Hurreram a aussi fait une longue liste d’initiatives écologiques qui visent à réduire l’empreinte carbone. Il a critiqué le Parti travailliste qui n’a pas présenté un projet de loi similaire avant de cibler Arvin Boolell pour son discours qui ne fait aucune proposition constructive. Les débats sur ce projet de loi ont été ajournés au mardi novembre.