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Une planque nommée Ripailles

4 novembre 2020, 20:22

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Une planque nommée Ripailles

Avec 833 électeurs inscrits, Ripailles est le troisième plus petit village après Bananes (550 électeurs) et Chamarel (574 électeurs). Visite guidée.

Foot de rue et «meilleurs chouchous»

Ramesh Seesahye, 61 ans, natif du village, est affirmatif. Sans l’autoroute Terre-Rouge–Verdun, Ripailles serait aujourd’hui toujours une petite agglomération planquée entre Nouvelle-Découverte et Crève-Coeur.

Beaucoup ne connaissaient pas l’existence de Ripailles avant la construction de l’autoroute. «Lontan telman pa ti ena mouvman ki nou ti zwe footbol lor semin. Nou ti mem kapav konte komie masinn pase», se remémore ce caporal affecté au poste de police de la Mauritius Broadcasting Corporation et rencontré un mercredi matin dans une boutique de la localité. Ce village, composé principalement de planteurs, compte également quelques fonctionnaires dont sept policiers, confie notre interlocuteur.

Ripailles a beau paraître figé dans le temps mais dans cet endroit, arrosé la plupart du temps et où il fait frisquet même en cette matinée de début d’été, poussent les «meilleurs chouchous, les plus goûteux du pays», s’exclame, fièrement, Ramesh Seesahye. En effet, dans cette bourgade, le chouchou pousse çà et là en abondance.

Carottes, pommes d’amour et «gro ros»

Ripailles rime avec nature luxuriante. Des sentiers battus bordés de champs de carottes et de pommes d’amour mènent sur des flancs de collines cultivés mais aussi au «gro ros». Cet énorme rocher, du moins ce qu’il en reste après la construction de l’autoroute Terre-Rouge–Verdun, fait la fierté des villageois. L’incursion entre les champs de même que les kilomètres à pied à arpenter une piste en pente au cœur d’une végétation abondante pour y accéder valent largement le coup ! La vue sur les montagnes, dont le Pieter Both, et le bas-côté de cette région agricole est épatante.

Yudish, 24 ans, boutiquier et coiffeur

Après la Forme V, il a suivi des cours pour se perfectionner comme coiffeur. «Aujourd’hui, au village, j’ai des clients de tous âges», indique Yudish Jokhoo, fier.

À 24 ans, le jeune homme gère également la boutique familiale. D’ailleurs, en cette matinée, c’est là, entre deux clients, que nous sommes allés à sa rencontre. Toutefois, Yudish Jokhoo regrette que son village qui fait partie du no 8, Quartier-Militaire–Moka, soit la circonscription du Premier ministre, Pravind Jugnauth, «pena developman, pena narnien», avec un terrain de foot «inapproprié». Au point qu’il faut se rendre à Beau-Bois pour taper dans le ballon rond, précise le jeune Ripaillois.