«Les gènes capitalistes ont pris le dessus sur l'idéologie. Joanna Bérenger est là pour faire perdurer une tradition capitaliste et non servir le peuple comme elle le prétend. Pour moi, elle est une hypocrite...» C'est ce qu'affirmait la députée de la majorité, Subhasnee Luchmun Roy, lorsqu'elle a été interrompue par le deputy speaker, Zahid Nazurally, le mardi 10 novembre. Cela, lorsque le député mauve Reza Uteem s'apprêtait à soulever un point de droit.

Soulignons que Joanna Bérenger n'était pas présente au moment où Subhasnee Luchmun Roy s'en prenait à elle. C'était peu après la reprise de la séance parlementaire, après la pause dîner, vers 21 h 15.

Lorsque le deputy speaker a demandé à Subhasnee Luchmun Roy de retirer le qualificatif qu'elle avait utilisé à l'égard de Joanna Bérenger, la première nommée a refusé en disant que «la vérité ne peut jamais être unparliamentary».

Mais Zahid Nazurally n'a rien voulu entendre et il a demandé à la députée du gouvernement de retirer ses mots. Et elle l'a fait. Avant de permettre à Subhasnee Luchmun Roy de reprendre son discours dans le cadre des débats sur le Climate Change Bill, le deputy speaker a tenu à s'assurer que Reza Uteem n'avait plus aucun point de droit à soulever.

Visières et lunettes…

Auparavant, la députée du n°4 (Port-Louis Nord/Montagne-Longue) a cité des extraits du discours de Joanna Bérenger avant de lui donner la réplique. Notamment, «les effets de serre que nous subissons aujourd'hui ont commencé par les émissions de carbone, il y a une vingtaine d'années».

«Elle a bien raison, mais elle omet de nous dire qui sont les auteurs et les responsables qui ont contribué à l'effet de serre pendant les vingt dernières années. Et on s'interroge sur la démarche délibérée de la députée», a affirmé Subhasnee Luchmun Roy.

Autre extrait du discours de Joanna Bérenger, cité par la députée de la majorité : «(…)Qui roulent en berline et ont l'air conditionné. Il faut savoir être conscient de ses responsabilités.» Et à Subhasnee Luchmun Roy de répliquer que «Joanna Bérenger voit, semble-t-il, le gouvernement et l'administration publique comme ceux méritant ses critiques. Qu'en est-il de ces bourgeois qui bénéficient de l'argent du petit peuple à travers des compagnies listées en Bourse et roulant dans de grosses berlines avec l'air conditionné, et dont le conseil d'administration n'est pas composé du petit peuple, mais des parents à eux, et des petits copains et petites copines ? Soyons sérieux. Il faut enlever ses visières», a déclaré Subhasnee Luchmun Roy, avant de mettre ses lunettes...