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Maurice n’est plus “Covid-free”: Don’t Panic

13 novembre 2020, 09:07

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Maurice n’est plus “Covid-free”: Don’t Panic

Après plus de six mois sans cas local de Covid-19, la donne a changé hier. Un homme de 29 ans a été testé positif après avoir été infecté par son père, qui est revenu d’Australie, en passant par Dubaï, le 24 octobre. Ce nouveau cas a été confirmé lors de la conférence de presse du National Communication Committee (NCC) dans l’après-midi au bureau du Premier ministre. Hormis le Dr Zouberr Joomaye et le Dr Catherine Gaud, le ministre de la Santé, le Dr Kailesh Jagutpal, et le représentant de l’Organisation mondiale de la santé à Maurice, le Dr Laurent Musango, étaient présents. Voici les points importants de cette conférence :

Comment le patient a-t-il été infecté ?

Selon le Dr Kailesh Jagutpal, il s’agit du fils d’un homme de 60 ans qui a été testé positif au Covid-19 à son arrivée à Maurice le 24 octobre. Le patient sexagénaire, qu’il qualifie de «cas atypique», avait été transporté à l’hôpital ENT, à Vacoas. «Inn donn li tou swin ki bizin lorski linn admet ENT. Lé 1er ek lé 2 Novam inn fer dé test ki ti négatif é nou’nn les li al so lakaz», a expliqué le ministre de la Santé. D’ajouter que le patient ne présentait aucun symptôme de son arrivée à son départ de l’ENT. D’ailleurs, le ministère faisait son suivi par téléphone.

Toutefois, 16 jours après son arrivée, il a commencé à avoir des symptômes. Deux jours après, le sexagénaire s’est rendu à la clinique. Soit le mercredi 11 novembre. Mais entre-temps, pendant ces dix jours qu’il était chez lui, il a infecté son fils de 29 ans, qui travaille de la maison.

Pourquoi l’homme de 60 ans a-t-il pu rentrer chez lui après sept jours ?

Selon le Dr Kailesh Jagutpal et le Dr Catherine Gaud, il ne faut pas confondre quarantaine et traitement. Ils expliquent que les patients qui doivent rester 14 jours en quarantaine sont ceux qui sont testés négatifs à leur arrivée à Maurice. «…parski viris-la pran 14 zour pou montré li», a déclaré le ministre. Toutefois, dans le cas du patient de 60 ans, comme il a été testé positif au Covid-19 dès son arrivée, il a reçu un traitement. Et deux tests effectués par la suite se sont révélés négatifs. D’où la raison pour laquelle, a soutenu le Dr Catherine Gaud, le sexagénaire a été autorisé à rentrer chez lui.

«Selon le protocole, après avoir reçu un traitement et avoir fait deux tests qui se révèlent négatifs, un patient qui a eu le Covid-19 a le droit de rentrer chez lui. C’est pour cela que l’on consi- dère ce patient comme atypique car après le traitement et les deux tests négatifs, il a été testé positif à nouveau. C’est au 16e jour qu’il a commencé à avoir les symptômes.»

What’s next ?

Selon le NCC, le confinement n’est pas envisagé pour le moment. «Tout a été fait selon les protocoles», a affirmé le Dr Zouberr Joomaye. L’exercice de contact tracing a déjà débuté et «l’on connaît exactement l’historique du patient local». Les gestes barrières ont été respectés, selon le porte-parole. Le ministre Jagutpal a ajouté qu’à l’heure où se tenait la conférence de presse, les cinq équipes de contact tracing avaient déjà approché la moitié des proches du patient de 60 ans et de son fils. De poursuivre qu’aucun autre cas local n’a été décelé. En tout, 13 personnes ont été placées en quarantaine. Le contact tracing se poursuit. Cependant, le NCC demande à la population de rester vigilante, en respectant les gestes barrières.

 

 

Dr Vasantrao Gujadhur : «il faut remonter au 2 novembre pour savoir qui le patient a rencontré»

<p>Le cas du patient positif au Covid-19 après le16e jour ressemblerait au patient zéro, car il serait sorti pour côtoyer des gens. C&rsquo;est ce que pense le Dr Vasantrao Gujadhur, ex-directeur des Services de santé, interrogé hier par l&rsquo;express. Raison pour laquelle, selon lui, il faut retracer tous les gens qu&rsquo;il a côtoyés depuis qu&rsquo;il a quitté l&rsquo;hôpital ENT. <em>&laquo;Sa ler la li ti kapav ankor infektue. Pou pa gagn problem dan kominoté bizin rétourn néviem zour</em>&raquo;, a-t-il aussi affirmé à la radio.</p>

<p>Le Dr Gujadhur estime que le plus gros travail est le contact tracing. <em>&laquo;Depuis le 2 novembre, tout le monde est en contact avec lui. Tant que les résultats ne sont pas connus, chacun doit s&rsquo;isoler chez lui.</em>&raquo; L&rsquo;équipe qui effectue le contact tracing au ministère de la Santé a fait ses preuves. &laquo;Minister pé réazir bien.&raquo; Les tests du personnel médical de la clinique Muller se sont révélés négatifs. Il estime, toutefois, que les staffs qui ont côtoyé le patient positif doivent s&rsquo;isoler.</p>

<p>Concernant le protocole mis en place par les autorités, le Dr Gujadhur dit qu&rsquo;il fonctionne bien mais qu&rsquo;il faut le revoir et venir avec des mesures supplémentaires. Par exemple, un test de sérologie pour déceler des anticorps. &laquo;<em>Si on a fait deux tests et au 9e jour il est négatif, on doit faire un test de sérologie. S&rsquo;il n&rsquo;a pas encore développé d&rsquo;anticorps, cela veut dire que ce n&rsquo;est pas normal. Les patients guéris doivent avoir des anticorps.&raquo; </em></p>

<p>Le Dr Gujadhur s&rsquo;interroge également sur la patiente de 21 ans, qui se trouvait à l&rsquo;hôpital ENT, mais qui est rentrée chez elle après trois jours.<em> &laquo;Elle est rentrée à Maurice dimanche, elle a été testée positive et a été admise à l&rsquo;hôpital ENT. Elle a fait un test le lendemain. On ne sait pas à quel moment elle a obtenu sa décharge. Voilà que la patiente a été de nouveau admise. Il faut voir pourquoi on n&rsquo;a pas suivi le protocole.&raquo; </em></p>

<p>L&rsquo;ex-directeur de Santé demande à la population de se ressaisir et d&rsquo;adopter les gestes barrières pour prévenir toute contamination. Est-il prêt à aider si le ministère de la Santé fait appel à lui ? <em>&laquo;Je fais mon travail. Personne n&rsquo;est indispensable. La relève est là. L&rsquo;équipe du contact tracing fait son travail correctement. Si on a besoin de mon aide, je serais là.&raquo;</em></p>

<p><strong>Dr Deoraj Caussy : &laquo;le danger est là&raquo;</strong><br />
	Le nouveau cas positif de Covid-19 est considéré comme atypique, fait ressortir le Dr Deoraj Caussy.<em> &laquo;Il y a une fluctuation du virus dans le corps du patient ou fluctuation dans les tests&raquo;</em>, constate l&rsquo;épidémiologiste. Cela démontre que Maurice est toujours vulnérable et le risque de contagion est toujours présent, tant que le virus est dans le monde. Autre constat : les 14 jours ne sont pas une garantie qu&rsquo;une personne est négative. &laquo;<em>Des gens peuvent sécréter le virus après 30 jours.</em>&raquo; S&rsquo;il n&rsquo;y a aucune raison d&rsquo;avoir peur, il faut toutefois revenir avec les gestes barrières et de rester vigilant. &laquo;<em>Nous ne pouvons être Covid safe et Covid free si le monde ne l&rsquo;est pas.&raquo;</em></p>

<p><strong>Respirateurs : deux techniciens de Pack &amp; Blisters arrivés hier</strong></p>

<p>Ils sont arrivés hier pour installer 50 &laquo;<em>ventilators&raquo;</em>. Eux, ce sont les deux techniciens de la compagnie espagnole <em>Pack &amp; Blister</em> qui avait fourni le ministère de la Santé en mars, alors que le Covid-19 faisait rage dans l&rsquo;île. Selon le Dr Catherine Gaud, les deux techniciens sont déjà dans l&rsquo;île et seront chargés d&rsquo;installer le logiciel pour le fonctionnement des respirateurs. Quid du protocole ? Elle affirme que leur tests PCR effectués à l&rsquo;aéroport sont négatifs. Les deux techniciens auront le droit de faire le va-et-vient entre leur hôtel et les hôpitaux où seront installés les respirateurs, mais sous escorte d&rsquo;un officier du ministère de la Santé, qui les surveillera à distance.</p>

<p>Pour rappel, <em>Pack &amp; Blisters</em>, qui est au centre de controverses en Espagne et à Maurice, a décroché deux contrats publics, l&rsquo;un de Rs 476 329 362,30, le 3 avril, pour fournir cinq millions de masques chirurgicaux, un million de masques N95, 100 000 équipements de protection et 50 respirateurs artificiels, qui, acquis sous procédure d&rsquo;urgence, ne sont toujours pas opérationnels, presque cinq mois après le confinement. Quelques semaines plus tard, soit le 20 avril, la compagnie a fourni 29 000 équipements de protection au ministère pour Rs 1 282 500. Rappelons que le deal entre le gouvernement mauricien et <em>Mediteranean Healthcare Supply Network </em>(MHSN), dont<em> Pack &amp; Blister </em>est une filiale, s&rsquo;est quasiment concrétisé en 22 minutes.</p>