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Divali: et la lumière illuminera... malgré tout

14 novembre 2020, 08:00

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Divali: et la lumière illuminera... malgré tout

La fête de Divali n’est pas la même cette année pour bon nombre de familles mauriciennes. Raison? Le Covid-19. Si certains n’ont pas nécessairement les moyens de célébrer la fête de la lumière comme il se doit, pour d’autres, le coeur n’y est pas, tout simplement. 

Chez la famille Mahadew de Union-Park, on a préparé moins de gâteaux, comparativement aux autres années. «D’habitude, on prépare beaucoup de gâteaux et en grande quantité. Cette année, on en a préparé essentiellement pour les besoins des prières, et pour partager avec des proches et des démunis. On s’est dit à quoi bon dépenser du temps, de l’énergie et de l’argent à préparer beaucoup de gâteaux alors qu’on ne pourra pas tous manger. Autant en préparer une quantité juste pour distribuer à des personnes ciblées», confie Lakshita Mahadew. 

En ce qui concerne les vêtements, si d’habitude sa mère en achète lors de ses fréquents déplacements en Inde, Covid-19 oblige, cette année-ci, la famille a dû se contenter des vêtements achetés à Maurice. «On s’est, toutefois, fixé un budget afin de ne pas dépenser de grosses sommes. À Maurice, les habits coûtent cher, comparés à ceux qu’achète ma mère en Inde», souligne cette jeune fille de 20 ans. 

La famille de Lakshita Mahadew a préféré réduire ses dépenses et venir en aide aux familles démunies.

Si, à l’accoutumée, cette famille orne sa maison de petites lumières, cette fois-ci, ce ne sera pas le cas. «On va mettre uniquement des lampes de terre. C’est sur une base humanitaire qu’on a pris cette décision, car beaucoup de personnes à travers le monde ont perdu des proches en raison du Covid-19. Dieu a protégé notre famille contre cette maladie, et nous lui sommes très reconnaissantes, d’où la décision de célébrer la fête de la lumière en toute modestie», explique Lakshita Mahadew. 

Elle ajoute que seules quelques lampes de terre neuves ont été achetées en vue des prières. La famille se servira des lampes déjà utilisées autrefois, et lavées. Une fois n’est pas coutume, en ce jour du Divali, la famille va partager des denrées alimentaires et des gâteaux à des personnes défavorisées. «On a préféré ne pas faire de dépenses inutiles, mais venir en aide aux autres», dit-elle. 

C’est le même esprit de modestie qui anime la famille Gunesh de Nouvelle-France. Tout comme les Mahadew, cette famille ne va pas préparer beaucoup de gâteaux afin d’éviter le gaspillage. «Surtout que le prix des denrées alimentaires a pris l’ascenseur. Ainsi, on va préparer quelques variétés de gâteaux chez nous tandis que d’autres ont été commandés», relate Girisha Gunesh. Idem pour les lampes. 

Sa famille se servira de celles dont ils disposaient déjà. «Normalement, on orne notre maison de lampes décoratives. Cette année-ci, il n’y a pas une grande variété sur le marché. Quand on trouve de jolies lampes, on a tendance à céder à la tentation», souligne-t-elle. Cette dernière ne peut s’empêcher de constater que «la fête du Divali, cette fois-ci, est différente, bien qu’on souhaite la célébrer comme il se doit». Cela dit, la nouveauté chez elle c’est que les gâteaux seront distribués dans des plats en papier, recouverts de papier cellophane et accompagnés d’une carte qu’a réalisée cette jeune femme de 24 ans. 

«Auparavant, on achetait des boîtes ou des sacs en plastique. Le moyen auquel on aura recours cette année est non seulement économique, mais aussi créatif et unique. Pendant le confinement, j’ai appris à réaliser des cartes, et on a décidé d’en offrir pour la fête du Divali», affirme celle qui travaille pour le compte d’une compagnie privée. Pour ce qu’il est des habits, au lieu de s’acheter un vêtement en magasin et risquer de voir une autre personne porter le même, Girisha Gunesh a été choisir un tissu puis a demandé à une couturière de confectionner son habit. «Encore une fois, ce sera unique. Quant à mes parents, ils n’ont pas dû s’acheter de nouveaux habits car ils avaient toujours ceux qu’ils s’étaient procurés l’année dernière. Ils ne les avaient pas utilisés car on n’avait pas célébré la fête du Divali en raison du décès d’un proche», raconte-t-elle. 

À la place d’offrir des gâteaux dans des boîtes ou des sacs en plastique, Girisha Gunesh (en médaillon) a opté pour des plats en papiers et une carte de voeux qu’elle a réalisée.

Chez la famille Mulleea qui habite dans les Plaines-Wilhems , Ourvashi , timide, nous confie que contrairement aux années précédentes, l’on a préparé un maximum de variétés de gâteaux à la maison, et ainsi réduit le nombre de ceux qui sont commandés. Histoire de pouvoir faire un peu d’économie. Pour ce qui est de sa tenue vestimentaire, elle ne s’est pas acheté de vêtement neuf mais elle en a plutôt recyclé un. C’est sa tante maternelle, couturière de profession, qui s’en est occupée. En ce qui concerne l’illumination, tout comme les Mahadew et les Gunesh, la famille Mulleea ne va qu’allumer des lampes. «On a acheté une dizaine de lampes neuves. Et comme j’aime bien faire de la décoration, j’ai peint les anciennes lampes qu’on a déjà utilisées», relève-t-elle. 

Et puis, il y a des familles qui vont célébrer la fête de la lumière comme elles le font chaque année. C’est le cas de le dire pour ce couple d’enseignants, Kajal et Shravan Kumar Sultoo, qui habite à Ecroignard. «Je vais aider ma belle-mère avec la préparation des gâteaux. Mon époux s’est occupé de l’achat de nos vêtements neufs. Comme chaque année, on offrira un cadeau aux petits neveux et nièces. Cette année encore, on ne pourra pas mettre d’illuminations car il y a de la construction en cours. Ce sera, encore une fois, dans la simplicité, avec les lampes uniquement», nous confie Kajal Sultoo, mère de deux enfants d’un et trois ans, respectivement.