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Financement de la campagne électorale: plus de Rs 100 000 pour certains groups

14 novembre 2020, 09:51

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Financement de la campagne électorale: plus de Rs 100 000 pour certains groups

Si pour faire campagne, la majorité des équipes dispose d’un budget inférieur à Rs 50 000, pour d’autres, il est supérieur à Rs 100 000. Vinay Manick, ancien conseiller de Piton, soutient l’équipe Ensam Lepep et selon ses prévisions budgétaires, les dépenses se situeront à hauteur de Rs 90 000. Mais il avance qu’une des équipes adverses disposera du double, ne voulant lésiner sur les moyens pour cette campagne. Vinay Manick rappelle que quand il était candidat entre 1997 et 2002, les dépenses ne dépassaient pas Rs 10 000. Certes, il reconnaît que les affiches, les pamphlets coûtent plus cher aujourd’hui, mais certains mettent tout de même de gros moyens. «Où trouvent-ils l’argent ?» Cela reste un mystère, d’autant que dans ces groupes, certains candidats ne travaillent pas. 

Ashil Ramkissoon candidat à Grand-Gaube déclare, lui, que son groupe ne dispose pas de gros moyens pour ces élections. «Chacun des candidats a fait une contribution, dont le total tourne autour de Rs 75 000.». À Goodlands, par exemple, il nous revient qu’un groupe a réclamé entre Rs 20 000 et Rs 30 000 pour obtenir un ticket. L’un des responsables du groupe nie qu’il y a eu du marchandage pour une investiture, mais concède que pour la validation des participants, une contribution a été demandée uniquement pour financer les dépenses du groupe. Le montant de la contribution ne nous a pas été précisé. 

Mais il y a également le soutien des partisans. Soudesh Khadawoo, leader du Mouvement Action Liberal, à Bois Chéri, souligne que ce sont les proches des candidats qui, pour les encourager, leur donnent les ressources nécessaires. «Nous n’avons pas investi beaucoup. Nous n’avons aucune source de financement, car nous ne faisons que du social», indique-t-il. Il ajoute que les moyens de transport, la nourriture ou encore les lieux de réunion sont en partie sponsorisés. «Ena zour, sa candida la so fami pou prêt so van, lot zour enn lot. Pou manzé, saken pe amen enn ti kari, ek hall, bann la pe met a nou disposition.» 

Quant à Nitin Jeeha de St-Hubert, leader du parti Pour un Vrai Changement du Village, dont l’emblème est un cheval, il prévoit un budget de Rs 60 000 à Rs 70 000. «Je tiens à préciser que, bien que je sois membre du MMM, nous sommes un parti apolitique. Nous ne mélangeons pas politique et social», précise-t-il. Il explique également suivre l’exemple du MMM pour effectuer un «travay prop» car il n’y a ni base ni «manzé-boir» dans le village : «Nous faisons dans la simplicité, des petites réunions, du porte-à-porte. La plus grosse dépense reste la nourriture pour nos membres et les petits pamphlets que nous avons faits pour l’occasion.» 

Distribution de jus par des membres du groupe Unity et de l’équipe Ciseaux à Plaine-des-Papayes.

À Poste-de-Flacq, Nilkant Singh Hurday du groupement Parti Social et l’Unité fait ressortir que les candidats eux-mêmes contribuent pour cette campagne à raison de Rs 10 000 chacun. «Nous n’avons pas cherché de sponsors car nous leur aurions été redevables par la suite», déclare-t-il. 

John Anseline, candidat du Groupement civique de Bambous, partage la même philosophie. Il affirme que chaque candidat a contribué Rs 5 000. «Il y a aussi ceux qui marchent avec nous. On nous donne un peu de pain et des boissons quand nous sommes sur le terrain. Nous ne voulons pas d’argent d’origine douteuse. C’est pour cette raison que nous n’avons sollicité personne, de manière à pouvoir agir librement plus tard. Même si nous étions amenés à perdre ces élections, ce sera en tout honneur.»

Ils font «Labous dou» 

Tous les moyens sont bons pour avoir les faveurs des électeurs. Si dans les villages on voit les candidats déferler chaque après-midi, à faire du porte-à-porte, par contre d’autres moyens sont également utilisés pour attirer des électeurs. Des distributions de ballons, jeu de carrom, de jus, gâteaux et la même l’organisation de fêtes culturelles. À Plaine-des-Papayes, des candidats du groupe Unity ont récemment distribué des jus. Ashish Kumar Lulith, leader du groupe, soutient que ses amis et lui ont l’habitude de distribuer du jus et des gâteaux lors des fêtes religieuses. D’ailleurs, une photo circule sur Facebook sur laquelle on peut voir des candidats portant des T-shirts Unity à l’oeuvre, lors d’une récente fête religieuse. Dans le même village, le Mouvement pour le Progrès du village a organisé une fête pour la célébration de Divali vendredi soir. Deoraj Ramdowar, leader du groupe, a précisé que son groupe organise souvent des activités pour les fêtes. «Pour Divali, nous avons organisé une fête pour tout le monde, même ceux qui généralement ne célèbrent pas cet évènement, car il n’y a rien de politique.» Toujours est-il que des affiches au nom du groupe représenté par l’emblème d’une paire de ciseaux ont été placardées dans le village pour cette fête.

 


Comment sont réparties les dépenses :

<p><strong>Banderole :</strong> entre Rs 700 et Rs 1 200 l&rsquo;unité<br />
	<strong>Drapeau : </strong>(70 cm x 70 cm) Rs 1,50 l&rsquo;unité<br />
	<strong>Pamphlets :</strong> Rs 2.00 l&rsquo;unité<br />
	<strong>Coût pour une réunion :</strong> Rs 5 000<br />
	<strong>Rallyes à la veille des élections :</strong> Rs 1 000 par voiture<br />
	<strong>Véhicules mis à la disposition des électeurs :</strong> Rs 1 000 par voiture<br />
	<strong>Frais des agents : </strong>Rs 300 par personne</p>