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Abus et maltraitance allégués: une collégienne de 16 ans porte plainte pour abus sexuel contre le concubin de sa mère

20 novembre 2020, 21:00

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Abus et maltraitance allégués: une collégienne de 16 ans porte plainte pour abus sexuel contre le concubin de sa mère

L’histoire d’une collégienne de 16 ans et de son frère de 14 ans, qui habitent un village du Nord , a commencé à circuler sur les réseaux sociaux mercredi. Comme dans le cas du petit Ayaan, cette fois aussi, c’est le concubin de la mère des enfants qui est accusé de les avoir maltraités et violentés.

La collégienne se retrouve depuis lundi à l’hôpital, le bras bandé. Avant cela, elle a pu se rendre au poste de police de Rivière-du-Rempart où, assistée d’une préposée de la Child Development Unit (CDU), elle a porté plainte pour abus sexuel sur mineur contre le concubin de sa mère. Quant au frère de la collégienne, il a été placé dans un foyer.

À l’heure où nous mettions sous presse hier, le suspect, un cadre commercial dans une entreprise dans le Nord qui vend des équipements de nettoyage pour la maison. Âgé de 40 ans, il n’a pas encore été interpellé. Dans l’entourage des enfants, on affirme que l’adolescente est traumatisée.

Après le décès du père des enfants en 2017, la mère, âgée de 37 ans, aurait coupé les ponts avec des membres de la famille. «On voyait à peine les enfants. Ils ne sortaient que pour se rendre à l’école», raconte un proche. La situation, dit-il, a empiré après que l’homme qui est entré dans la vie de la mère a emménagé chez elle, en septembre. «Elle a commencé à travailler dans la vente à domicile et quittait la maison à 8 heures pour rentrer à pas d’heure. On s’inquiétait pour les enfants car nous ne savions pas s’ils avaient de quoi se nourrir», raconte-ton dans l’entourage des enfants.

«(...) la traîner par le bras jusqu’à une chambre où personne ne pouvait l’entendre crier.»

À ceux à qui elle a pu se confier, la collégienne a raconté qu’en l’absence de sa mère, c’est elle qui cuisinait de temps en temps. Mais que des fois, son frère et elle «fer dile Nestum zot dormi».

À la police, la jeune plaignante a raconté que le concubin avait pris pour habitude de l’importuner et de lui parler tard la nuit et également tôt le matin quand elle dormait.

Lorsqu’elle se plaignait auprès de sa mère, le partenaire menaçait de rompre avec cette dernière. Toujours à la police, la mineure a aussi fait état de brutalités à plusieurs reprises de la part de sa mère et de son compagnon envers son frère et elle. Au point où les enfants disent craindre l’homme qui partage la vie de leur mère.

Lundi, la mère et son compagnon s’en sont de nouveau pris à la collégienne. «Elle raconte qu’il l’a frappée avant de la traîner par le bras jusqu’à une chambre où personne ne pouvait l’entendre crier.»

Plus tard dans la journée, profitant de l’absence de leur génitrice et de son compagnon, frère et sœur ont quitté la maison pour chercher secours auprès d’une proche d’une amie de la fille.

Elle a tout de suite été conduite au poste de police de Rivière-du-Rempart avant d’être référée à la CDU de Goodlands. Un Emergency Protection Order a été émis et frère et sœur ont été placés sous la responsabilité du ministère de l’Égalité des genres et du Bien-être de la famille.

Le Police Press Office a confirmé, hier, qu’un cas de «causing child to be sexually abused» a été enregistré par la police lundi. Trois jours après, la police enquête toujours.

Pour sa part, la ministre de l’Égalité des genres et du Bien-être de la famille, Kalpana Koonjoo-Shah, également députée du n°7 Piton-Rivière-du-Rempart, où habitent ces enfants, que nous avons sollicitée pour une réaction, n’est toujours pas revenue vers nous. Nous avons également essayé vainement de joindre le suspect au téléphone, hier.

Quant à la mère des enfants, jointe au téléphone, hier, elle nous a déclaré qu’elle n’est pas en mesure de dire quoi que ce soit pour l’instant, étant, dit-elle, en attente d’informations sur ses enfants. «J’attends d’avoir des informations. Après je serai en mesure de communiquer», a-t-elle affirmé.

L’une des personnes, toujours dans l’entourage de la famille, responsable du partage defrench for profiler

ce cas sur les réseaux sociaux, à qui nous avons aussi parlé, hier, affirme que l’objectif est de mettre un frein à la maltraitance envers les enfants afin qu’il n’y ait plus d’enfants martyres comme Ayaan, Fareeda, Drishtee, Manchika et tant d’autres encore.

Rita Venkatasawmy : «Il faut profiler les familles où les enfants sont à risque»

L’Ombudsperson for Children, Rita Venkatasawmy, que nous avons sollicitée hier, affirme ne pas être au courant de ce cas. Elle explique que, normalement, ce n’est que lorsqu’une affaire n’est pas prise par la police et/ou la Child Development Unit que les gens attirent l’attention de son bureau. Il n’empêche que Rita Venkatasawmy observe qu’il y a un schéma qui se dessine : celui de la famille recomposée où le concubin agresse les enfants. Sans compter que la situation du Covid-19 a mis beaucoup de femmes dans une position fragilisée où c’est le concubin qui apporte un soutien financier. L’Ombudsperson for Children estime qu’il nous faut une stratégie focalisée sur ce schéma. Et son bureau travaille dessus. Tout en faisant ressortir que toutes les familles recomposées ne sont pas instables, Rita Venkatasawmy est d’avis qu’il faut identifier les profils de familles où les enfants sont à risque. «Il y a un important travail de préparation à faire. Les services de la protection de l’enfance doivent élaborer un partenariat stratégique avec les organisations non gouvernementales de manière à ce que chacune d’elles puissent suivre dix à quinze familles dans leur localité respective.»