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A-t-on ouvert une boîte de Pandore ? Cover-up, corruption, fraudes, etc., tout y serait

21 novembre 2020, 14:11

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A-t-on ouvert une boîte de Pandore ? Cover-up, corruption, fraudes, etc., tout y serait

Depuis la mort mystérieuse de cet entrepreneur proche du parti au pouvoir, les indices ne cessent de remonter à la surface tendant vers une suspicion de meurtre pour faire taire un homme exaspéré dont on se serait servi pour se remplir les poches dans des transactions douteuses.

Qui a tué cet ex-agent du MSM, proche de Yogida Sawmynaden ? Au fur et à mesure des révélations qui nous parviennent, il semble de plus en plus évident que la victime aurait été empêchée d’aller faire des révélations sur des hauts placés ou alors punie pour ses menaces. Ou les deux. Ce qui est sûr, Kistnen avait été invité à fournir, entre autres, des test kits Covid-19. Déjà, les scandales révélés dernièrement sur ces achats en urgence, sous prétexte du malheur qui s’est abattu sur la population avec le Covid-19, avaient sérieusement entamé la réputation du gouvernement. Un autre de ces scandales allait lui faire beaucoup de tort.

On se souvient que le gouvernement et la State Trading Corporation ont eu recours a des bijoutiers, hôteliers et quincaillers pour fournir des équipements médicaux, au plus fort de la pandémie alors que le pays était en plein confinement. Il faudra ajouter un entrepreneur qui, même s’il n’a pas obtenu de contrat, a bien été invité à participer aux appels d'offres.

La drôle d’enquête de la police ?

Le corps de cet ex-agent du MSM dans la circonscription no 8 a été retrouvé partiellement calciné dans un champ de cannes à Telfair, Moka, le 18 octobre. Alors que les conditions entourant ce décès paraissaient de prime abord suspectes, la police dira à la famille qu’il n’y a pas eu d’acte criminel, pour ensuite parler de suicide. Ce qui a conduit les proches à incinérer le corps le lendemain même de sa découverte. Donc, pas de contre-autopsie possible. Le champ de cannes où gisait le cadavre, champ brûlé partiellement avec le corps, fut le lendemain brûlé complètement. Toutes les traces restantes ont donc disparu. La police dira aussi à la famille que les caméras de Safe City étaient en panne à l’heure du drame. Un haut gradé de cette même police est venu nous dire par la suite que les caméras sont bien opérationnelles. Mais alors pourquoi l’enquêteur a-t-il affirmé le contraire à la famille ? On ne sait pas si cette dernière pourra visionner les images…

Rendez-vous fatidique

Le jour de sa disparition, Kistnen avait rendez-vous à Réduit avec un certain Ravi qui devait lui remettre Rs 150 000 en liquide. Ce Ravi, qui conduisait un 4x4 de couleur blanche, travaillait pour le compte d’une compagnie qui a obtenu au moins deux des contrats qui devaient supposément revenir, selon la promesse d’une VVIP, à Kistnen. Mécontent qu’on l’ait utilisé juste pour faire le nombre – c’est-à-dire pour que les autorités puissent dire ensuite qu’il y avait plusieurs offres – et non pour obtenir le contrat, Kistnen a fini par en avoir marre. Et il l’a fait savoir imprudemment à gauche et à droite.

Après avoir reçu des menaces, Kistnen aurait bien reçu de l’argent en tranches, contre son silence. On ne sait pas combien il a obtenu des Rs 5 millions promises. Ce qui est sûr, c’est qu’on le faisait beaucoup poireauter. Et il aurait décidé d’aller tout déballer. C’est pour cette raison, pensent ses proches et amis, que c’est Kistnen qui a payé à la fin. De sa vie.

Fausses factures et compagnies

La victime aurait été utilisée pour d’autres «sales besognes», comme il l’a qualifié lui-même à un ami. Ainsi, on lui demandait de préparer de fausses factures pour des travaux de construction supposés du barrage autour du chantier jamais commencé de l’hôtel Clear Ocean, à Pomponnette. Ce projet, qui a fait beaucoup de vagues et continue à en faire non seulement à Maurice mais aussi en Afrique du Sud, Kistnen le connaissait par cœur. Surtout les magouilles mises en œuvre avec la bénédiction de hauts placés.

Pour rappel, ni le ministre Yogida Sawmynaden, ni la STC, et encore moins Techno-World de Vinay Appanah n’ont répondu à nos questions, usant parfois de subterfuges qui ne nous ont pas échappés. Nous reviendrons bientôt avec d’autres révélations sur la mort de Kistnen, sur l’enquête «bâclée» de la police et surtout sur des éléments graves qui se cachent derrière ce fait qui est loin d’être divers: celui de cas douteux de fraude, corruption et détournement...