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Il poignarde sa grand-mère: «Li deklar fou…»
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Il poignarde sa grand-mère: «Li deklar fou…»
Il a 22 ans. Jean Noé Giovanni Lutchiah est accusé d’avoir poignardé sa grand-mère, Sita Devi Lutchiah, 67 ans… Les faits se sont produits mercredi dernier. Le mobile ? Elle aurait refusé de lui donner Rs 200 pour acheter sa dose de synthé… Mais depuis le drame, les langues se délient et d’autres hypothèses apparaissent… Le suspect en avait-il après l’héritage de sa grand-mère ? Souffrait-il de problèmes mentaux ?
Le jeune homme est soupçonné d’avoir prémédité son acte car un couteau, bien aiguisé, a été retrouvé près du corps. En tout cas, après l’arrestation de Jean Noé Giovanni Lutchiah, son père et sa mère ont été entendus par les enquêteurs de la CID des Casernes centrales. Ces derniers veulent comprendre ce qui a bien pu pousser le jeune homme à commettre un acte d’une telle barbarie. Son père a expliqué à la police que son fils était un patient psychiatrique qui faisait le va-et-vient entre la maison et l’hôpital Brown Sequard. Quant à sa mère, elle a confié qu’elle s’est séparée du père alors que son fils était encore enfant. Le suspect a donc grandi chez Sita Devi Lutchiah, sa grand-mère paternelle.
Cette femme au grand cœur – c’est ainsi que ses voisins et ses proches la décrivent – a pris son petit-fils sous son aile. Elle souhaitait par-dessus tout qu’il emprunte le droit chemin. «Li pann abandonn so ti zanfan», lâche-t-on de part et d’autre à Cité Mauvillac, Grande-Rivière-Nord-Ouest.
«Ki kalité dimounn sa ?»
Mal lui en a pris. Car elle a fini par périr aux mains de celui qu’elle a élevé comme son enfant. Depuis quelque temps d’ailleurs, Sita Devi Lutchiah en avait assez du comportement de son petit-fils. Kurcy Dilpaul, l’autre petit-fils de la victime, qui était également le confident de la sexagénaire, en sait quelque chose. «Elle disait qu’elle était fatiguée de la façon dont Giovanni se comportait envers elle. Elle m’a dit qu’elle voulait venir faire un tour dans mon snack le matin du drame. Monn dir li to pou fatigué Ma. Linn dir mwa li anvi distraire li impé, sanz impé lidé. J’ai senti qu’elle n’allait pas bien…»
Giovanni aurait plongé dans l’enfer de la drogue alors qu’il n’avait que 13 ans. «Son père a essayé de l’aider à s’en sortir mais en vain. Il était devenu dépendant de la synthé. Mwa depi mo konn li li violan. So prop mama inn abandonn li, imazinn ou, mo grandmer inn get li, zordi linn touy li ! Ki kalité léker li éna ? Linn kraz télévizion, mo grandmer ti pe dir mwa li ti pé bat li… J’ai été choqué.» Qui plus est, Giovanni estimait que l’héritage de sa grand-mère lui était dû, affirme Kurcy Dilpaul.
Par ailleurs, apprend-on, Giovanni s’est marié à 18 ans. Mais il battait son épouse, selon les dires de notre interlocuteur. «Il a une petite fille mais il avait commis un acte indécent sur sa personne. Ki kalité dimounn sa ?» Ne pouvant endurer ce calvaire, son épouse a fini par plier bagage.
Qui plus est, même à l’hôpital Brown Sequard, le personnel soignant ne supportait plus les agissements de ce «patient». «Ziska dokter dir vinn pran li, akoz li pé bar place dans mental sa. Li ti pé déklar fou…» Et il ne l’était pas, insiste Kurcy Dilpaul. «Il n’a pas hésité à tuer de sang-froid la personne qui le nourrissait. Je demande qu’il soit puni comme il se doit, et qu’il ne soit pas considéré comme ayant agi par folie…»
La justice en décidera.
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