«Mon père n’était pas d’accord qu’il habite chez une femme et qu’il vienne nous demander de l’argent. Il vivait à nos crochets.» C'est la raison qui aurait poussé Jimmy Perigord, 34 ans, à agresser son père, Remon Perigord, 75 ans, le mois dernier. Le septuagénaire, qui était hospitalisé depuis le 7 novembre, a rendu l’âme jeudi. La fille de la victime, témoin de l’agression, revient sur le drame.

Une dispute a éclaté entre père et fils un matin. «Mon père l’a injurié et a balancé ses savates dans sa direction. Jimmy est devenu vert de rage. Il a projeté mon père par terre et l’a tiré par les pieds. Linn riss bolom-la et linn fer li fer kat tour lakaz. Il l’a ensuite frappé plusieurs fois à la tête. Je suis partie chercher de l’aide chez les voisins mais il n’y avait personne. Quand je suis retournée, mon frère était déjà parti», raconte la jeune femme rencontrée aux funérailles, hier, à Sébastopol. Remon Perigord a ensuite demandé à sa fille de révéler l’agression à la police.

Selon la jeune femme, Jimmy Perigord s’est senti rejeté par son père depuis son jeune âge. «Il a vécu au foyer Père Laval. Mo pansé linn gard enn vanzans. Mon père ne lui a rien légué comme bien matériel. Il voulait hériter des terres. Mon frère s’en est pris plusieurs fois à mon père. Il l’avait déjà agressé au sabre.» Elle ajoute : «À chaque fois qu’ils se disputaient, mon père allait dormir dans une maison abandonnée non loin de chez nous.»

Malgré ses 75 ans, Remon Perigord était en bonne santé. Sa fille confie que son père a travaillé dur pour subvenir aux besoins de sa famille. «Il travaillait dans la plantation. Il pêchait également des chevrettes. Il a tout fait pour soigner ses enfants. On n’arrive pas à croire qu’il est parti dans de telles circonstances, car c’était un homme bon.»

Jimmy Perigord répond d’une accusation provisoire de meurtre et comparaîtra en cour de Flacq, lundi.