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Maltraitance des personnes âgées: stop au silence complice de l’entourage
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Maltraitance des personnes âgées: stop au silence complice de l’entourage
«La mort d’une personne âgée après une agression n’est que la partie visible de l’iceberg», déclare un officier de la sécurité sociale, spécialiste des cas de violences sur les personnes âgées. Il explique que blâmer le ministère sur ce fléau est injuste, car dans la plupart des cas, lorsqu’une personne âgée décède des suites d’une agression, c’est parce que son entourage n’a pas réagi à l’apparition des premiers signes de maltraitances.
«Si la famille, les proches et les voisins savent qu’une personne âgée subit des formes de maltraitances et qu’ils ne disent rien, ils sont tout aussi fautifs, si ce n’est complices.» Quant à la ministre de la Sécurité sociale, Fazila Daureeawoo, elle a répondu aux questions de la presse au J&J Auditorium le jeudi 3 décembre. Elle affirme que les lois concernant ceux qui maltraitent les seniors se sont endurcies depuis 2015.
Si auparavant, les coupables de maltraitance étaient uniquement interpellés, aujourd’hui, ils risquent des poursuites : «Mais pour que nous puissions intervenir et prendre les sanctions requises, les personnes doivent avoir le courage de dénoncer.»
L’officier précité ajoute cependant que les médecins référés au ministère de la sécurité sociale qui visitent les personnes âgées ont également un rôle à jouer. Ainsi, «ils sont sensés révéler les cas des personnes ayant des bleus sur le corps ou qui habitent des lieux insalubres, malheureusement beaucoup se taisent».
Lacunes des assistances
En effet selon un médecin, qui a voulu garder l’anonymat, il y a un formulaire à remplir dans les bureaux régionaux de la Sécurité sociale, s’ils font face à un cas suspect de maltraitance. «Lorsque nous nous rendons chez une personne pour l’ausculter, nous regardons aussi l’état de sa maison, son environnement, ses vêtements. Si nous remarquons qu’il y a maltraitance, nous allons de l’avant. Cependant, oui, nous dénonçons mais ensuite, une assistance sociale doit être établie pour prendre le relais», jugeant que des manquements administratifs existent également au niveau du ministère. Celui-ci ajoute : «Certaines assistances ne font pas leur travail correctement, mais quand cela se sait, des sanctions sont prises à leur encontre.»
Nos interlocuteurs pensent que pour éviter ces nombreux faits divers, il est indispensable que les gens s’expriment et ne taisent plus, car c’est le silence qui mène au drame. «Tout le monde doit assumer ses responsabilités. Citoyen, médecin, membres de la famille, nous sommes tous concernés. Ces personnes sont vulnérables. Un mépris minimisé peut s’avérer dangereux pour nos seniors.»
Laurence Kisnorbo: «Les proches doivent être vigilants»
Que faire après qu’une personne âgée a été victime de maltraitance, comme cela fut le cas de cette grand-mère violée par son fils ?
Cette personne, comme toute personne victime de maltraitance, aura besoin d’un accompagnement psychologique adapté. Elle doit être écoutée par un professionnel, comme un psychologue par exemple. Cependant, face à la colère, le sentiment d’impuissance, la honte, la famille peut également ressentir le besoin d’être accompagnée, car un événement comme celui-ci peut détériorer les relations familiales.
Quelles conséquences sur une personne âgée qui a été victime de viol ?
En général, la maltraitance des personnes âgées peut entraîner un traumatisme physique (blessures physiques, troubles somatiques, problèmes de santé chroniques) et psychologique (anxiété, dépression, PTSD…)
Comment reconnaître une personne âgée victime de maltraitance ?
Elle a peur, elle se méfie. Elle néglige son apparence, ne s’alimente plus et dort mal. Elle est une personne un peu trop calme et ne montre aucune émotion positive, comme si plus rien ne l’intéressait. Elle tombe souvent, et sur son corps on peut apercevoir des traces de bleus et de blessures inexpliquées. Il faut écouter, observer la personne âgée. Même une personne qui a des troubles de mémoire, peut indiquer que quelque chose ne va pas.
Est-ce qu’il conseillé qu’une vieille personne qui s’est fait agresser dans un endroit revienne dans cet endroit et fréquente les mêmes personnes par la suite ?
Bien souvent, l’agresseur est une personne de l’entourage, de la famille, une personne de confiance. Parfois, le traumatisme sera tel que le retour à domicile va entraîner la résurgence de ces souvenirs et peut être difficile. D’autres personnes âgées peuvent être attachées à leur domicile, dans lequel elles ont passé toute leur vie et ainsi préférer rentrer chez elles. Le retour à domicile dépend de chacun. Ce qui va être important, c’est que les proches soient vigilants aux signes de maltraitance. Les médecins de la sécurité sociale doivent être vigilants pour identifier des cas et les faire remonter aux autorités compétentes.
Boni de fin d’année : déploiement de la police
<p>C’est le moment de l’année où nos seniors sont le plus en danger, car ils touchent leur pension et leur boni de fin d’année. Selon l’inspecteur Shiva Coothen, depuis la fin du mois d’octobre, des policiers ont été déployés auprès des banques et des guichets automatiques pour veiller à leur sécurité. <em>«Nou osi konsey zot évite fer létalaz zot larzan dan bann plas piblik. Li mieu ki kan zot pé al rékiper zot pansion zot akonpagné ek favorise bann carte de débit.»</em></p>
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