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Série de scandales: l’opposition peu agressive sur le terrain

6 décembre 2020, 17:00

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Série de scandales: l’opposition peu agressive sur le terrain

Angus Road, le décès suspect de Soopramanien Kistnen ou encore l’implication alléguée du ministre Sawmynaden dans un cas d’emploi fictif sans compter l’achat d’équipements médicaux. Autant de munitions à la disposition de l’opposition pour acculer le gouvernement. Cependant, d’aucuns affirment que l’opposition n’est pas assez agressive sur le terrain pour mettre à mal la majorité. 

Selon un député de l’opposition, cette remarque est presque vraie. Il affirme néanmoins que l’opposition fait déjà son travail au Parlement malgré les difficultés. «Il n’est pas évident de travailler avec un speaker qui est partial. Il sanctionne systématiquement les membres de l’opposition en les expulsant ou en les suspendant. Il travaille de concert avec le gouvernement pour nous museler. La preuve, il a suspendu le leader de l’opposition pour qu’il ne pose pas de Private Notice Question», fait-il remarquer. 
Ce député ajoute que dès qu’il y a une question qui risque d’embarrasser le gouvernement, le speaker accorde peu de temps à l’opposition pour des questions supplémentaires ou avec le concours du gouvernement, il fait tout pour que les ministres s’en sortent. 

Pour une stratégie commune 

Toutefois, ce parlementaire concède que hors de l’hémicycle, les membres de l’opposition ne sont pas assez agressifs. Il insiste pour une stratégie commune définie par les leaders de chaque parti pour expliquer à la population, surtout les habitants des régions rurales, la situation dans laquelle se trouve le pays. «On ne peut plus faire que des conférences de presse. Le gouvernement utilise à fond la télévision pour faire sa propagande et pour faire un lavage de cerveau. Il utilise aussi les corps para-étatiques pour amadouer certaines personnes. Comment expliquez-vous que plusieurs conseillers de village soient passés du rouge à l’orange en 24 heures ? Il est temps que nous ripostions», rappelle-t-il. 

D’ajouter que le gouvernement mène une campagne mensongère dans les régions rurales en faisant croire qu’un groupe en particulier veut prendre le pouvoir. «C’est vrai qu’il y a un manque de synergie. Il nous faut des meetings et autres réunions d’explication pour que cet électorat ouvre enfin les yeux. Ils sont dans un état d’hypnose. Le réveil risque d’être très difficile pour lui en 2021, mais beaucoup commencent à comprendre que le gouvernement les a bernés», soutient-il. 

Pour sa part, le leader de l’opposition, Arvin Boolell, maintient que l’opposition fait son travail et que si tant de scandales ont éclaté, c’est grâce à elle. «J’ai posé une série de PNQ sur l’affaire Angus Road. Le Premier ministre lui-même a dit que je le harcelais. Ils ont trouvé le moyen de me faire taire au Parlement en me suspendant alors que j’ai une série de questions, mais cela ne m’a pas empêché de faire des conférences de presse. On m’a même expulsé de mon bureau. J’ai même été aux côtés de la société civile pour manifester», insiste Arvin Boolell qui rappelle que le Parti travailliste a tenu un meeting vendredi dernier. 

Le leader de l’opposition annonce que prochainement, l’opposition développera une stratégie pour les élections municipales et malgré la période festive, elle organisera une manifestation en janvier. Au Mouvement militant mauricien, Ajay Gunness, le leader-adjoint de ce parti, affirme que lors de la réunion des chefs des partis, ils ont commencé à planifier une stratégie pour des actions concertées. Ce seront des congrès et des manifestations. Ce sujet sera à l’agenda de leur prochaine réunion.