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Jean-Claude Barbier: «Ils veulent offrir le parti à Pravind Jugnauth»

7 décembre 2020, 21:30

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Jean-Claude Barbier: «Ils veulent offrir le parti à Pravind Jugnauth»

Jean-Claude Barbier insiste qu’il est toujours le président du Mouvement patriotique (MP). Il affirme qu’il y a un complot du MSM pour s’approprier son parti en faisant des promesses à ses membres. Il affirme qu’il entamera des procédures en cour contre certaines personnes. Et finalement, qu’il ne compte pas retourner au MMM.

Vous nous avez sollicité pour vous exprimer et vous êtes en colère. Pourquoi ?
Je suis en colère parce que des politiciens, ayant abandonné le MP et fait fi de la décision de la direction du parti pour rejoindre Pravind Jugnauth, veulent aujourd’hui récupérer le parti et ils utilisent même le nom ‘Mouvement patriotique’ pour leurs activités. Alan Ganoo, lui-même président du MP à l’époque, avait accepté avec d’autres membres de faire alliance avec le PTr et, deux heures plus tard, il s’était retrouvé dans les bras de Jugnauth. D’ailleurs, dans sa bio-data disponible sur la page de l’Assemblée nationale, il se présente comme un membre du MSM. C’est logique, mais Tania Diolle s’identifie comme membre du MP si l’on se fie à sa bio-data. Elle a été désignée best-loser, mais tout le monde sait que le MP n’a pas participé aux élections. Si elle était membre du MP, elle n’aurait jamais été nommée députée corrective. Ce n’est pas tout. Elle a animé deux activités à Quatre-Bornes utilisant l’emblème et le nom du parti. Nous allons prendre des actions légales prochainement contre eux.

Ont-ils hérité du nom et du symbole du parti ?
Alan Ganoo a essayé de tout récupérer, mais la cour a rejeté sa demande. Les membres fidèles au parti ont continué à occuper les locaux. Nous avant payé la cotisation et nous avons eu trois trésoriers juste après son départ. L’un d’eux a un beau jour fermé notre bureau en laissant quelques mots d’explication que nous n’avions plus de droit d’accès à notre siège. Bien sûr, nous lui avons servi une mise en demeure. La vérité, c’est qu’il y a des personnes qui veulent prendre contrôle du MP pour l’offrir à Alan Ganoo ou au MSM ; mais lors d’une réunion, la majorité de nos membres ont rejeté cette idée.  Un ancien membre a ensuite fait son retour en nommant un secrétaire général et d’autres membres à la direction de ce parti. Son frère occupe un poste très important à la tête du pays grâce à Pravind Jugnauth. Bien sûr, lui aussi a voulu prendre le parti pour l’offrir à Alan Ganoo.

Donc, il y a deux MP ?
Non, il n’y a qu’un seul MP, mais le frère de cette personnalité a voulu faire un coup d’Etat. Je demeure toujours le président du MP. Dès cette semaine, nous allons entamer plusieurs actions judiciaires contre ceux qui utilisent le nom et le symbole du parti. Je vous rappelle qu’Alan Ganoo a été expulsé du MP, selon la constitution du parti, car il n’a pas respecté une décision de la direction. D’autres sont partis, mais ils veulent récupérer le nom et le symbole.

Il semblerait qu’il ne reste que vous au MP puisqu’Atma Bumma a également démissionné…
Nous avons une bonne équipe, mais un petit groupe fait malheureusement pression pour rejoindre Alan Ganoo et le MSM. Vous n’avez pas idée du nombre des choses que le MSM a promis à nos membres pour soutenir le gouvernement. Cela vous donne une idée de la culture du MSM avec son Sun Trust.  Il y a eu une offre pour l’ouverture d’une boulangerie, des contrats et des nominations. C’est étonnant, mais c’est triste que beaucoup de jeunes se laissent influencer par l’appât du gain. Leur intérêt passe avant le pays. J’ai peur pour mon pays. Nous comptons beaucoup sur les jeunes pour renouveler la classe politique, mais ils pensent à leur poche avant la patrie. Il n’y a pas cette idéologie que nous avions. Cela fait très mal de voir que des jeunes se laissent berner par des promesses. Ils sont prêts à vendre leur conscience.

Êtes-vous tenté de retourner au MMM comme d’autres l’ont fait ?
C’est l’occasion pour moi de faire comprendre à la population que ce n’est pas moi qui ai quitté le parti. J’ai été expulsé sur un mensonge. On m’a accusé d’avoir tenu je ne sais pas quelle réunion chez moi alors que c’est faux. Il y a aussi l’interview que j’ai accordée à un quotidien pour dire certaines vérités. Il n’est pas dans mon habitude de me taire. Donc, il y a eu un complot pour m’expulser. Un cadre du MMM m’a conseillé d’envoyer une lettre d’excuses à Paul Bérenger. Je ne l’ai pas fait. Je n’étais pas d’accord avec certaines choses et je sentais que mon parti allait droit dans un mur. Je me suis donc exprimé. Comme je n’ai pas démissionné, mais qu’on m’a expulsé, il m’est difficile de retourner au MMM. Je n’y retournerai pas donc.

Ancien lord-maire, quelles sont les conclusions que vous tirez des élections villageoises ?
C’est étonnant et triste. Des personnes élues par le peuple se courbent devant des ministres. Le peuple leur a donné des responsabilités et eux se prosternent. Ils font de l’aplaventrisme. Pire, j’ai entendu un président de district ou de village dire qu’il a trois priorités. Balayer les rues, réparer les lampadaires, et asphalter les routes. C’est grave. D’autres ont pratiquement les mêmes projets. Comment osent-ils se limiter à ces choses-là ? Que font-ils du développement culturel et artistique ? Et l’éducation et le sport ? Ils ne parlent même pas d’activités littéraires. Tout ça montre à quel niveau les administrations régionales sont tombées. Ce n’est pas étonnant que tout va mal dans le pays…