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Affaire Kistnen: où est passée la protection pour la famille ?

9 décembre 2020, 10:30

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Affaire Kistnen: où est passée la protection pour la famille ?

Bien que la famille Kistnen ait bénéficié de la protection de la police, cette dernière aurait arrêté la patrouille depuis hier, mardi 8 décembre.

Cela inquiète d’autant plus la famille de la victime qu’un des leurs a aperçu une voiture ralentir devant le lieu où elle habite, prendre des photos et s’enfuir à toute vitesse. «Les occupants de la voiture ne semblaient pas être des journalistes», dit le témoin.

Contacté, un haut gradé de la police a promis de remédier à cette situation au plus vite.

La magistrate chargée de l’enquête judiciaire avait en effet demandé, vendredi que la famille de Soopramanien Kistnen, dont son épouse et son fils, bénéficie de protection policière.

Deuxième incendie

Quant à la suite de cette enquête, hier, il a été question d’un deuxième incendie après l’enlèvement du corps de l’activiste du MSM.

La thèse de crime maquillé en suicide et de cover-up devient de plus en plus évidente dans le décès de Soopramanien Kistnen. Un des deux témoins qui ont découvert le corps de l’activiste du Mouvement socialiste militant (MSM) est formel : il y a bien eu un deuxième incendie allumé le mardi ou mercredi suivant la découverte du corps, qui a eu lieu le dimanche 18 octobre.

Il a fait cette déclaration en cour de Moka, dans le cadre de l’enquête judiciaire sur cette affaire. Ce deuxième incendie a pris dans tout le carré restant de la plantation. Chose curieuse, les cannes aussi ont été coupées. Même brûlées, elles restent normalement debout.

Traces disparues

D’ailleurs, lors du premier incendie, probablement le vendredi 16 octobre, qui aurait brûlé le corps de Kistnen, les cannes sont restées sur pied. Qui les a coupées ? On le saura sans doute bientôt. Ce qui est sûr, c’est que cet incendie aurait réduit toutes les traces restantes en cendres.

L’autre révélation de cette troisième audience, venant de la bouche du même témoin, concerne l’heure de l’incendie du vendredi 16 octobre, qu’il se rappelle avoir eu lieu à la tombée de la nuit, entre 19 et 20 heures. Donc, au moins pour cet incendie, ce ne sont pas des coupeurs de cannes qui étaient à l’œuvre. Il ajoute que ce premier incendie n’a affecté qu’une superficie d’environ 2 à 3 m2 autour du corps. Le témoin raconte aussi qu’il a remarqué de grosses pierres installées sur les sentiers pour empêcher l’accès au lieu de la découverte du corps. Seule la déposition du propriétaire du terrain pourra éclairer l’enquête sur ce point et celui du deuxième incendie ainsi que la coupe des cannes.

Papiers brûlés

Le témoin confirme également les dires d’un précédent témoin, qui a parlé de restes de papiers brûlés trouvés dans une main de Kistnen. Selon le témoin d’hier, le malheureux semblait bien serrer quelque chose dans sa main droite.

La troisième audience de l’enquête d’hier sur la mort de Soopramanien Kistnen a débuté tard car la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath s’est rendue le matin sur les lieux où a été retrouvé le cadavre, à Telfair,

Moka. À l’issue de l’audition, le témoin et son épouse qui l’avait précédé vendredi, ont été chaleureusement remerciés par Me Rama Valayden. Pour l’avocat de la famille, tous les espoirs sont permis tant qu’il y aura des citoyens comme ce couple qui n’a pas hésité à venir témoigner pour que la vérité éclate au grand jour.