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Sous administration volontaire - Air Mauritius: Turbulences en cockpit
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Sous administration volontaire - Air Mauritius: Turbulences en cockpit
Air Mauritius (MK) s’est retrouvée en manque de pilotes début décembre avec l’augmentation des vols cargo en cette fin d’année. Cette situation survient après le licenciement de certains pilotes par la compagnie aérienne nationale en juin. Puis, de ceux qu’il restait, une bonne partie a été mise en congé sans solde depuis octobre et novembre après s’être vu proposer en août/septembre un nouveau contrat altéré comportant une série de clauses, dont une qui les contraint d’accepter justement d’être mis en leave without pay pour une période de trois à 18 mois. Ce qui signifie, disent-ils, zéro revenu pendant cette période. Puis, il y a des pilotes qui n’ont pas été licenciés mais qui sont désormais rémunérés à 30 % de leur salaire, étant donné qu’ils ne volent plus.
Toutefois, face au manque de pilotes pour opérer les vols cargo en cette fin d’année, c’est à ces derniers et non à ceux qui ont été mis en congé sans solde que les preneurs de décisions à MK ont fait appel. Sauf que pour être opérationnels, ces pilotes qui sont payés 30 % de leur salaire d’origine sont obligés d’être «réactivés», ce qui veut dire avoir une licence valide.
Une démarche coûteuse dont aurait pu se passer une MK sous administration volontaire, où les administrateurs ne cessent de marteler que chaque roupie compte, font valoir des pilotes qui se disent des laissés pour compte. Ce qui crée des tensions au niveau des opérations à l’aéroport de Plaisance. «Nous sommes choqués car nous pensions que le fait d’avoir été offert un nouveau contrat voulait dire que MK nous garderait. Là, la compagnie a «réemployé» des pilotes sans contrat et dont les licences doivent être renouvelées. Pendant ce temps, nous, les pilotes qui avons été mis en congé sans solde, avons une licence à jour puisque nous avons volé jusqu’à septembre et octobre et pouvons assurer des vols demain sans aucun coût additionnel à la compagnie», s’insurgent-ils.
Ils n’arrivent pas à digérer le fait que MK ait décidé de réactiver à grands frais la licence de ceux qui étaient à l’origine sur des contrats à courte durée, à savoir jusqu’en avril 2021. Cela, avec deux Recency Flights la semaine dernière, moins cher que de les envoyer sur le simulateur à l’étranger, conviennent-ils, mais coûteux malgré tout. «L’administrateur a avoué ne pas faire de distinction entre Mauriciens et expatriés. Mais ce qui est dégueulasse, c’est que le malheureux Mauricien n’est pas traité correctement dans son propre pays. Si l’administrateur a vraiment les intérêts de MK en priorité, comment tant de commandants et copilotes expatriés volent encore alors que leurs collègues mauriciens qualifiés sur les mêmes avions et touchant Rs 100 000 en moins à cause de leur Company seniority ne volent pas?» s’interrogent-ils.
De demander si les administrateurs craignent de perdre la face en rappelant des pilotes récemment mis en congé sans solde, ou est-ce un ancien responsable des opérations suspendu, licencié et réemployé en tant que consultant qui fait un excès de zèle vis-à-vis de ses anciens collègues? Il nous revient que ces doléances, qui ont déjà été rapportées officiellement au ministère du Travail, au bureau du Premier ministre, entre autres instances, par le syndicat des pilotes mauriciens, n’ont pas eu de suite jusqu’ici.
De notre côté, nous avons sollicité les administrateurs de MK, hier. Leur explication: «Les pilotes, mauriciens et expatriés inclus, travaillant à temps partiel ont été invités à voler suite à un besoin de vols cargo. Les pilotes qui remettent en cause cette décision sont actuellement en congé sans solde pour une durée de trois mois et ont accepté d’être en congé sans solde dans leur nouvelle offre d’emploi.»
Donc, pour le besoin de transparence, nous leur avons alors demandé le nombre de pilotes mauriciens et expatriés respectivement à temps partiel qui ont été sollicités jusqu’ici pour opérer les vols cargos. Sauf que nous n’aurons aucun chiffre car «l’évaluation des besoins et du nombre n’est pas encore finalisée», nous fait-on comprendre.
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