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Affaire Mike Brasse: L’ex-CP Mario Nobin devra repartir au CCID
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Affaire Mike Brasse: L’ex-CP Mario Nobin devra repartir au CCID
• Une injonction déposée pour empêcher toute convocation rejetée en Cour suprême
Il a voulu se soustraire à son interrogatoire mais la Cour suprême n’a pas agréé à sa demande. L’actuel commissaire des prisons devra retourner au bureau du CCID dans l’affaire d’octroi d’un passeport à Mike Brasse, en 2016.
Il a été débouté. La demande d’injonction de Karl Mario Nobin déposée contre Khemraj Servansingh a été rejetée, hier, en Cour suprême. L’ex-commissaire de police (CP), représenté par l’avocate Narghis Bundhun, Senior Counsel, et le Senior Attorney Maudarbocus Feroza Moolna, demandait qu’un ordre soit émis contre le CP actuel ou ses préposés afin que la police ne procède pas à son interrogatoire under warning dans l’enquête sur l’octroi d’un passeport en urgence à Joseph Didier Mike Brasse, un présumé trafiquant de drogue. Mais la juge Jane Lau Luk Poon, siégeant en référé, estime que Mario Nobin n’a pas démontré des raisons valables pour justifier sa requête, d’où sa décision de la rejeter. L’ancien CP devra donc retourner aux Casernes centrales pour être interrogé under warning.
Un autre rendez-vous sera pris au Central Criminal Investigation Department (CCID) incessamment. Cela fait quelques jours que Mario Nobin tente de se faufiler entre les mailles du filet des enquêteurs, via cette demande d’injonction. Dans celle-ci, il mentionne qu’il avait été convoqué «under warning» pour un délit de «conspiracy and undue influence» dans l’affaire Mike Brasse.
L’ex-CP ajoute qu’il a reçu, le 7 décembre, à son bureau une convocation spéciale datée du 4 décembre, signée par le DCP Heman Jangi du CCID, l’invitant à se présenter aux Casernes centrales le mercredi 9 décembre. «Mon avocat a demandé de plus amples détails sur la lettre et le DCP a répondu que j’ai comploté avec Joseph Didier Mike Brasse et que j’ai influencé l’ASP Naren- drakumar Boodram, responsable du Passport and Immigration Office et l’ex-ACP Vinod Domah, et divisional commander de la division Nord.»
Mario Nobin explique, via son avoué, qu’il a demandé le renvoi de son interrogatoire prévu le mercredi 9 décembre à hier. Il estime que la décision de le convoquer au quartier général de la police est incorrecte, illégale, irrationnelle, de mauvaise foi et constitue un abus des procédures.
Le commissaire des prisons souligne qu’il a agi sous l’article 71 de la Constitution alors qu’il détenait un poste constitutionnel important à cette époque. «L’octroi de ce passeport relève de procédures purement administratives que j’ai entamées quand j’étais en poste. Cet acte ne peut faire objet d’une enquête criminelle ni être considéré comme un délit. Si cet acte était prouvé alors que j’étais en poste, l’affaire aurait dû être référée au président de la République pour des actions disciplinaires…»
Cette présente enquête, poursuit-il, est faite de manière déguisée pour que des actions disciplinaires soient prises contre lui. «Mais je suis déjà retraité de la force policière.»
Mario Nobin soutient être informé que la police n’a, à ce jour, pas pris de déposition de Joseph Mike Didier Brasse. «Je pense qu’il est en détention à La Réunion depuis 2016, donc on ne peut m’interroger ni demander un statement de ma part dans un délit de complot allégué.»
Ce dernier va plus loin pour dire que d’après la Passeport Act 1968, l’ASP Narendrakumar Boodhram, l’officer-in-charge du Passport and Immigration Office, est nommé par le Premier ministre et que ce dernier ne peut agir sous les instructions d’un CP. «J’envisage de saisir cette même instance judiciaire pour contester par voie d’une révision judiciaire cet interrogatoire et cette convocation.»
Mario Nobin est d’avis qu’il est plus qu’urgent d’émettre un ordre contre le commissaire de police, l’empêchant tout exercice de convocation ou d’investigation sur lui car, dit-il, cela lui causerait des préjudices irréparables. «Je risque d’être inculpé et traduit devant une cour de justice pour une affaire qui date de 2016.» D’où sa démarche de réclamer l’intervention du juge en référé.
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