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Parlement: pas de PNQ, ni de questions sur les sujets brûlants

14 décembre 2020, 12:00

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Parlement: pas de PNQ, ni de questions sur les sujets brûlants

Les sujets ne manquent pas. La mort suspect de Kistnen Soopramanien, l’accusation d’emploi fictif fait à l’égard du ministre Sawminaden, l’affaire d’Angus Road ou encore le bond de plus de Rs 400 000 que les Mauriciens doivent signer avant de visiter Agalega. Cependant, les ministres sont sauvés par… deux budgets supplémentaires. Aucun ministre ne sera interrogé au parlement demain, mardi 15 décembre alors que c’est probablement la dernière séance parlementaire de l’année. Et il ne sera étonnant que le parlement ne reprend qu’en mars 2021.

De plus, le leader de l’opposition, Arvin Boolell, fera son retour au Parlement mais ne pourra adresser une Private Notice Question (PNQ) à un membre du Cabinet. Les votes de deux budgets supplémentaires sont inscrits à l’ordre du jour de la séance de mardi. Selon le Standing order de l’Assemblée nationale, on ne peut avoir de PNQ, ni de Prime Minister’s Question Time ou de Parliamentary Questions quand un Supplementary Appropriate Bill est à l’agenda. L’opposition affirme que c’est une stratégie pour éviter des embarras aux ministres. Elle estime que le Parlement aurait pu être appelé un autre jour qu’un mardi (seul jour autorisé pour les questions) pour voter ces dépenses. Pourtant, mardi dernier, les élus de la minorité avaient déjà envoyé leurs questions à 9 heures pour la séance de demain.

 Le président du Parti travailliste, Patrick Assirvaden, avait déposé une question sur l’enquête de la commission antocorruption sur l’affaire Angus Road. Une question adressée à l’Attorney General, Maneesh Gobin. «Pourra-t-il dire si l’ancien Attorney General, Ravi Yerrigadoo, avait écrit à la Central Autority du Royaume-Uni pour annuler la demande du mutual assistant en 2015?» De son côté, Joanna Bérenger souhaitait avoir des informations sur l’enquête initiée par la police après la découverte du cadavre de Soopramanien Kistnen, décès survenu dans des circonstances douteuses. L’épouse de la victime a d’ailleurs fait de graves allégations à l’encontre du ministre Yogida Sawmynaden.

«Violation de la constitution»

 Aadil Ameer Meea déplore, lui, que les Mauriciens vou- lant visiter Agalega doivent signer un bond de plus de Rs 400000 avant tout déplacement. D’ailleurs, toute l’opposition s’inquiète de ce qui se passe dans l’île. D’autant plus que la presse indienne n’a pas manqué d’affirmer que l’armée indienne y aménage un centre de surveillance.

Ces questions, tout comme les autres envoyées par les députés de l’opposition, ne seront pas répondues. De plus, le whip de l’opposition, Shakeel Mohamed, ne sera pas présent, étant toujours suspendu. «Tout cela démontre que le Premier ministre a peur d’être transparent face aux questions de l’opposition avec ses réponses qui ne tiennent pas la route. Son refus d’affronter les questions et sa stratégie d’éviter les interpellations ne sont qu’un aveu d’échec sonore de son gouvernement.»

D’ailleurs, le whip de l’opposition a saisi la cour suprême la semaine dernière pour contester sa suspension par le speaker Sooroojdev Phokeer. Dans sa plainte, il a notamment déclaré que sur les 36 séances parlementaires depuis le mois de novembre 2019, les élus n’en ont eu que 12 pour poser des questions. «C’est une violation de l’article un de la Constitution qui dit que Maurice est un État souverain et démocratique. Empêcher les parlementaires de poser des questions est une entorse grave. En Angleterre, la Cour suprême s’est déjà prononcée quand le Premier ministre avait tenté de museler l’opposition. Eux, ils n’ont pourtant pas une Constitution écrite ; alors qu’à Maurice nous l’avons.»

 Le député de l’opposition estime que le jugement de la cour servira d’exemple à ceux qui seront élus à l’avenir. «Je pense qu’il est temps que toute l’opposition saisisse la cour suprême pour empêcher la façon de faire du Premier ministre avec la complicité du speaker.»

Deux budgets supplémentaires de Rs 1,4 m et Rs 17 mds

<p>Les deux budgets supplémentaires qui devront être approuvés s&rsquo;élèvent à Rs 1 435 000 et Rs 17 milliards. Dans le premier cas, ce sont les dépenses encourues par le ministre des Finances pour l&rsquo;année financière 2018-2019. Des Rs 17 milliards représentant le budget supplémentaire pour l&rsquo;année financière de 2020-2021, une bonne partie de l&rsquo;argent a été dépensée pour l&rsquo;organisation des élections villageoises du 22 novembre. L&rsquo;État a versé la somme de Rs 175 millions à la Commission électorale alors que les dépenses de l&rsquo;imprimerie du gouvernement s&rsquo;élèvent à Rs 190 millions. La police chargée de la sécurité et du bon déroulement de ces élections a eu un budget de Rs 195 millions. Toutefois, la plus grosse dépense, soit Rs 15 milliards, se retrouve sous l&rsquo;item <em>&laquo;Centrally Managed Initiatives of Government</em>&raquo;. Ce sont les dépenses générales du gouvernement. Il y a également les <em>&laquo;Centrally Managed Expenses of Government&raquo;</em> (Rs 325 millions). Ce n&rsquo;est qu&rsquo;aujourd&rsquo;hui que les députés prendront connaissance des dépenses classées sous ces deux items. Ainsi, le ministère du Logement et des Terres a bénéficié d&rsquo;un budget de Rs 400 millions ; celui de la Sécurité sociale Rs 375 millions ; l&rsquo;Éducation, Rs 150 millions ; et la Santé, Rs 190 millions.</p>

<p><strong>Sept projets de loi à l&rsquo;agenda</strong></p>

<p>Outre les deux budgets supplémentaires, les élus débattront sur sept projets de loi qui ne seront probablement pas tous votés. Au cours de la matinée, les débats sur le &laquo;<em>Children&rsquo;s Bill</em>&raquo;, le &laquo;<em>Children&rsquo;s Court Bill&raquo; </em>et le &laquo;<em>Child Offender Tegister Bill</em>&raquo; reprendront et seront passés aux votes. Le <em>&laquo;Land Lord and Tenant (Amendment) Bill&raquo; </em>est aussi en deuxième et troisième lectures. Par la suite, il devrait y avoir des débats sur le &laquo;<em>Central Electricity Board (Amendment) Bill</em>&raquo; et l<em>&rsquo;&laquo;Electricity (Amendment) Bill&raquo;.</em></p>

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