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Enquête judiciaire: la synthèse de l’audience du 14 décembre
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Enquête judiciaire: la synthèse de l’audience du 14 décembre
L’enquête judiciaire sur le décès de Soopramanien Kistnen reprend ce mardi 15 décembre en cour de Moka. L’audience devra rebondir sur ce qui a été dit hier, au sujet des caméras de Safe City.
La stupeur était de mise dans la salle d’audience du tribunal, lundi 14 décembre, dans le cadre de l’enquête judiciaire sur la mort de l’ex-activiste du Mouvement socialiste militant. Et pour cause. Alors que les images des caméras Safe City retraçant le trajet de la victime le jour de sa disparition y étaient visionnées, des incohérences dans les dates et les heures affichées sur des images ont été notées.
Dans certains cas, l’heure a été inversée de quelques minutes. Ailleurs, c’est la date du 19 août, qui est affichée à la place du 16 octobre. Pourtant, sur le serveur à partir duquel le policier Abeeram a récupéré les images en question, les heures et les dates correspondent bien aux horaires précis des déplacements de la victime.
Le policier la salle de contrôle de Safe City à Ébène a avoué ignorer les raisons de ces «modifications». Ce qui a interpellé encore plus le représentant du bureau du Directeur des poursuites publiques, Me Azam Neerooa, et les autres avocats présents.
S’agit-il d’un acte délibéré ou d’un mauvais calibrage ? Pour Mes Rama Valayden et Roshi Bhadain, il est clair que «ces images ont été manipulées». Des éléments de réponses sont attendus en cour aujourd’hui avec l’audition du surintendant Vijay Kumar Dawon, qui est à la tête de la Police Information and Operations Room et, depuis l’année dernière, aux commandes du centre de contrôle Safe City. Il sera confronté aux contradictions décelées. La magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath lui a d’ailleurs intimé l’ordre d’apporter des détails précis sur les images sauvegardées du projet Safe City. Un représentant de Mauritius Telecom sera aussi entendu.
Mensonges sous serment ?
De Govinden Kistnen, frère de Soopramanien Kistnen, et de Seeneevassen Legrand, chauffeur et ami du défunt, qui dit vrai ? Ces deux témoins ont été auditionnés sous serment hier. Toutefois, ils n’ont pas été en mesure d’accorder leurs violons et de donner précisément le jour et la date où Soopramanien Kistnen a remboursé une partie de ses dettes à Koomadha Sawmynaden.
Govinden Kistnen soutient que c’est lui qui a remis Rs 200 000 à son frère et non le ministre Yogida Sawmynaden. Sauf qu’il a eu du mal à répondre aux questions de Me Bhadain, notamment sur la source de cet argent. Par moments, il a même montré des signes d’agacement.
L’habitant de St-Pierre a été prié de présenter ses récentes déclarations fiscales, ainsi que ses documents bancaires la prochaine fois qu’il sera entendu. Govinden Kistnen a aussi affirmé qu’il a reçu un chèque de Rs 200 000 de son frère au nom de Koomadha Sawmynadhen. Il a présenté le chèque déchiré hier mais ses explications n’ont guère convaincu le panel d’avocats présents.
D’autant plus que Seeneevassen Legrand l’a contredit en déclarant que Govinden Kistnen a, en effet, reçu deux chèques et non un seul le jour où la transaction a eu lieu vers la fin de septembre. Seeneevassen Legrand, qui travaille comme vigile, a aussi déclaré qu’il craignait pour sa sécurité. «Mo per bann dimounn ki finn atak Kaya rod bat mwa osi.» Il sera à nouveau entendu aujourd’hui.
Que faisait Vinod Appadoo en cour…
Le conseiller spécial du Premier ministre, Vinod Appadoo, était en cour de Moka hier, lors des travaux de l’enquête judiciaire. Une présence, qui a eu le don d’énerver le panel d’avocats de l’épouse de Soopramanien Kistnen, dont Me Roshi Bhadain.
D’autant que ce dernier a déclaré à la cour qu’il a vu l’ancien commissaire des prisons, aujourd’hui conseiller spécial au PMO, s’entretenir avec Govinden Kistnen alors que la magistrate avait clairement demandé à celui-ci de rester dans la salle d’audience pendant la pause déjeuner.
Interrogé par «l’express», Vinod Appadoo s’en est pris à Me Bhadain. «Roshi Bhadain ek Rama Valayden menter. Zot pe rod kre dout dan latet dimounn. Mo ena 42 an servis. Mo ena drwa al ekout enn case dintéré nasional parey kouma tou dimounn. Mo konsey Premié minis lor bann zafer prizon. E zame mo pa finn koz ek temwin. Dir zot amenn prev. Dimann bann avoka-la si mo bizin zot permision pou vinn lakour aster.»
Hier soir, sur les ondes de Top Fm, sur un ton excité, Vinod Appadoo s’en est pris en direct à Mes Bhadain et Valayden, les traitant de «menteurs». Pressé de questions, le conseiller spécial a reconnu avoir quitté la salle d’audience quand Me Bhadain a évoqué le fait que le témoin était en conversation avec un conseiller du PM à l’extérieur de la salle d’audience.
Il récuse néanmoins le fait de s’être sauvé. À une question de Rama Valayden, Vinod Appadoo a révélé qu’il a un garde du corps, qui serait un membre de l’ADSU, mais n’a pas voulu confirmer que ce dernier est de l’ADSU de RoseBelle…
Par ailleurs, les avocats de la famille Kistnen et celui de Koomadha Sawmynaden ont, à l’issue de la séance d’hier, déclaré qu’ils ne reculeront devant aucune tentative d’intimidation de la part «des personnes responsables du cover-up. Pe rod servi bann zouti Léta pou met dimounn déor mé pou ena retour de manivelle», a lancé Me Valayden.
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