Nouveau rebondissement dans cette affaire qui dure depuis bientôt deux ans. Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a rendu sa décision dans le cadre de l’appel engagé par la Fédération mondiale de badminton (BWF) contre la joueuse mauricienne Kate Foo Kune en relation avec la décision rendue par le panel d'audience antidopage de la BWF le 21 octobre 2019. Et c’est une mauvaise nouvelle pour le badminton mauricien puisque le TAS a décidé de bannir la joueuse pour deux ans pour violation des règles antidopage.

Dans un communiqué du TAS paru ce mercredi, son panel a confirmé la violation des règles antidopage mais, contrairement à la décision contestée, a conclu que Kate Foo Kune n'avait pas réussi à établir, selon la balance des probabilités, comment la substance interdite était entrée dans l’échantillon et a décidé de la sanctionner par une suspension de deux ans à compter du 15 décembre 2020.

Le 28 avril 2019, Kate Foo Kune avait subi un contrôle antidopage lors des Championnats d’Afrique de badminton à Port Harcourt au Nigéria. L'échantillon a renvoyé un résultat positif pour «1-androstènedione», un stéroïde anabolisant androgène exogène inclus sur la liste des produits prohibés par la World Anti-Doping Agency (WADA). À la suite d'une enquête, le comité d’audition de la BWF a donc émis cette décision contestée déclarant que l'athlète avait enfreint l’article 2.1 du règlement antidopage de la BWF et avait commis une violation des règles antidopage pour laquelle elle n'avait commis aucune faute ou négligence et pour laquelle aucune sanction serait imposée. Les résultats obtenus par Kate Foo Kune lors de ces championnats africains n’avaient toutefois pas été validé.

Le 11 novembre 2019, la BWF a fait appel auprès du TAS de cette décision affirmant que même s'il croyait que la badiste mauricienne n'avait pas ingéré intentionnellement une substance interdite, il n’y avait aucune preuve de la façon dont la substance interdite est entrée dans son corps et, par conséquent, elle ne pouvait pas bénéficier des dispositions de «No Fault or No Significant Fault» (non-faute ou de négligence significative) et devait être sanctionnée par une période d’inéligibilité. Au contraire, la badiste mauricienne a affirmé que la décision contestée devrait être confirmée car elle avait été victime d’un sabotage et que son eau avait été dopée par un individu mal intentionné lors de l’événement en question.

Le panel du TAS chargé de cette question a noté que, selon les règles applicables, un athlète doit démontrer, selon la balance des probabilités, comment la substance interdite est entrée dans son organisme pour soutenir un plaidoyer de non-faute ou de négligence significative. Sur la base des éléments de preuve présentés par les parties et par un expert indépendant, le panel du TAS a trouvé que l’affirmation de l’athlète selon laquelle un sabotage intentionnel avait été fait lors de ces championnats d’Afrique 2019 ne reposait sur aucune preuve, et manquait aussi une explication convaincante sur comment la substance interdite est entrée dans son corps.

N’ayant pas satisfait à la charge de la preuve requise, le comité a rejeté la théorie du sabotage de Kate Foo Kune et a ainsi imposé une période de suspension de deux ans. Les résultats obtenus par Kate Foo Kune lors des Championnats d’Afrique 2019 restent disqualifiés.