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Reportage: le Père Noël ressent aussi la crise du Covid-19

23 décembre 2020, 21:00

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Reportage: le Père Noël ressent aussi la crise du Covid-19

Noël ne serait pas Noël sans jouets. Chaque année, les magasins rivalisent d’imagination pour offrir les dernières trouvailles aux parents. Mais cette année, Covid-19 oblige, il y a peu de nouveautés. L’express a visité quelques magasins pour connaître les tendances.

De grandes peluches assises l’une à côté de l’autre font face à la route principale. C’est la scène qui s’offre à nous à Rose-Belle. On n’est pas devant un magasin de jouets en tant que tel, mais plutôt un commerce spécialisé dans la vente d’articles pour le mariage.

 
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On se trouve, en effet, devant Pursun Wedding Collection, dont la gérante Rajwantee Pursun, plus connue comme Babita, nous déclarera que ces grandes peluches se vendent comme des petits pains. «Que ce soit des bébés, des enfants, des ados, des adultes, voire des aînés, tout le monde aime les peluches. On achète pour en offrir à sa moitié ou à son enfant, ou comme décoration pour son salon ou son lit. D’ici quelques jours, toutes ces peluches seront vendues», note-t-elle.

Kavishna Govinda affirme que des classiques tels que les «joujoux ménage», sont très prisés.

Quid de la taille de ces jouets ? «Bien au contraire, les gens en cherchent d’autres encore plus grands», renchérit-elle en riant. Rajwantee Pursun souligne qu’elle vend des jouets à cette période de l’année depuis une quinzaine d’années. Elle a observé que les peluches ont la cote de tout temps. «C’est parce qu’elles sont lavables et durables, contrairement aux autres types de jouets. D’ailleurs, auparavant, je vendais d’autres jouets mais lorsqu’ils ne sont pas vendus, ils s’abîment ou se cassent. Je ne peux plus les revendre. C’est un manque à gagner pour moi. En revanche, les peluches, s’il m’en reste, je vais pouvoir les revendre l’année prochaine. Pour la St-Valentin, par exemple. Puis, il n’y a pas d’occasion pour offrir une peluche en cadeau. De ce fait, en tant que commerçante, mo larzan pa dormi. Mo travay bien ek sa», dit-elle de manière candide.

Shahana Mutty confie que les peluches Baby Shark sont très en demande.

Chercher la joie des enfants

Un peu plus loin, plusieurs types de jouets sont exposés à l’extérieur d’un magasin. Il s’agit de ZA Zouhayr Shop, un magasin de vêtements qui vend aussi des jouets pendant la période festive. On aborde l’une de ses vendeuses, Shahana Mutty. Plutôt timide au départ, elle nous confiera que les effets du Covid-19 se font ressen- tir à travers l’achat de jouets. «Pour les filles, les parents achètent des sets de cuisine, des peluches notamment le baby shark, alors que pour les garçons, les drones et les jeux téléguidés sont les plus prisés. Les années précédentes, par exemple, les poupées et les gros joujoux ménage étaient les plus recherchés. Mais tout a changé avec le Covid-19. Les gens cherchent des jouets moins chers», affirme la jeune femme. Néanmoins, malgré les habitudes qui ont changé, la vente se fait. «Zot pe get plito lazwa zot zanfan.»

Des parents ont redécouvert le plaisir des jeux de société  en famille pendant le confinement.
 D'où le penchant pour ce type de jeu, note Perry Chung Fat.

On quitte Rose-Belle pour les Plaines-Wilhems. On s’arrête à Floréal, plus précisément au magasin Chong & Sons. Kavishna Govinda, responsable du magasin, fait ressortir que cette année-ci, les parents achètent des voitures téléguidées, des drones et des jeux éducatifs pour les garçons ; ou des poupées et des dînettes pour les filles. «L’année dernière, le choix des parents était différent. Cela dépend des moyens des parents. Tout le monde ne peut pas dépenser la même somme car des gens ont perdu leur travail. Et puis, l’autre facteur qui détermine le choix de jouets, c’est la demande des enfants», souligne-t-elle.

Cap sur Trianon. Chez Lotus d’Or, le directeur du magasin, Perry Chung Fat, remarque que ce sont toujours les jeux classiques Playmobil et Lego, les puzzles et beaucoup de jeux de société qui ont la cote. «En raison du confinement, les gens ont passé plus de temps ensemble et ont ainsi eu plus de temps pour jouer en famille. De nos jours, on est tellement entouré d’écrans que le lien familial est en train de s’effriter. Les parents en sont conscients et ils investissent beaucoup dans des jeux de ce style», explique-t-il. Il avoue cependant que certaines personnes sont plus prudentes, mais Noël étant Noël, les parents mettent le pa- quet. «On essaie un peu d’oublier 2020. Mais les gens réfléchissent plus avant d’acheter. Et souvent ce sont les enfants qui ont le dernier mot», lâche-t-il.