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Dépenses festives: la surconsommation en baisse
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Dépenses festives: la surconsommation en baisse
Les centres d’achats et les petits commerçants notent une baisse des ventes. On ne peut encore parler de frénésie. Mais une étude de Kantar indique que plus de 50 % des Mauriciens comptent dépenser moins. Et 24 % envisagent de dépenser comme en 2019 et 18 % de dépenser plus.
Qu’est-ce qui explique ce comportement ? Selon Mosadeq Sahebdin, président de la Consumer Advocacy Platform, le coeur n’est pas à la fête pour des milliers de ménages, dont ceux qui comprennent une ou deux personnes licenciées ; des personnes qui n’auront pas travaillé depuis les neuf derniers mois, en particulier dans le tourisme et les professions annexes ; ou encore ceux dont les revenus ont été considérablement impactés par le naufrage du MV Wakashio. Ne sachant pas de quoi demain sera fait, beaucoup de consommateurs ont tendance à économiser.
«Différents facteurs, différentes situations sociales et économiques, font que la masse d’argent en circulation est moindre comparativement à l’an dernier», soutient Jayen Chellum, le secrétaire général de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM). Il ne s’attend pas à une surconsommation, comme c’est d’habitude le cas en fin d’année. Pour lui, le paiement de décembre sera pour les dépenses incontournables mensuelles comme l’alimentation, les utilités publiques, les dettes. Mais ceux qui ont eu un boni et dont l’emploi n’est pas garanti, seront plus prudents, estime-t-il.
L’on peut s’attendre à deux comportements, aux dires de Mosadeq Sahebdin, «ceux qui profiteront du bonus pour renouveler les uniformes et autres cartables et ceux qui attendront la prochaine rentrée pour le faire. Ceux-ci devront changer leurs habitudes pour s’adapter aux nouvelles exigences.» Il souligne que c’est là où le budget familial demeure indispensable car la priorité des priorités demeure l’équilibre de ce budget. «Malgré les nombreux conseils des associations de consommateurs en faveur d’une planification des dépenses, il semble que de nombreux ménages, tenaillés dans des contraintes financières, n’y portent pas attention», note-t-il.
Suttyhudeo Tengur, président de l’association pour la protection de l’environnement et des consommateurs, rétorque, pour sa part, qu’avec une visibilité du marché extérieur et local, les consommateurs 2020 sont très avisés. «Vu le manque de nouveautés, les consommateurs n’achètent pas les mêmes commodités mais pour l’achat de nourriture, je ne vois pas d’hésitations. Et il n’y a pas de consommateurs, qui achètent 100 % de ces commodités auprès d’une seule enseigne. Par rapport au nombre de points de vente dans les villes et villages, les habitudes d’achats sont diversifiées. Plusieurs études effectuées au téléphone ne reflètent pas la réalité.» Les produits destinés aux hôtels retournent sur le marché, ce qui fait qu’il y a également un surplus de commodités. Il conclut que les Mauriciens fêteront selon leurs moyens. «Nous vivons dans une société familiale, chacun a un support. De là à conclure à une précarité générale, non.»
Prix: «Il y aura toujours des commerçants qui vont exagérer»
<p>Suttyhudeo Tengur fait comprendre qu’en cette période, ici ou ailleurs, la demande et les commodités sont moindres pour des raisons d’urgences sanitaires. De facto, les prix augmentent. Mais ce n’est pas exagéré. En sus d’autres facteurs comme le coût du fret, <em>«il y aura toujours un nombre de commerçants qui vont exagérer. C’est d’ailleurs pour éviter la flambée des prix qu’on avait demandé une liste de produits à être contrôlés»,</em> relate Jayen Chellum. Il fait un appel au public pour retourner tout produit périmé non relatif à la date d’expiration indiquée. Car il reçoit des complaintes en ce sens.</p>
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