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Vacances contrariées: les Mauriciens se réadaptent

31 décembre 2020, 21:00

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Vacances contrariées: les Mauriciens se réadaptent

2021, les Mauriciens ont le cœur qui vacille. D’autant que durant cette période, beaucoup aimeraient fêter le passage d’une année à une autre dans un autre pays, histoire de changer d’air. C’est justement ce que raconte Amrish Oozageer. Cela fait dix ans qu’il célèbre Noël en Grande-Bretagne avec ses amis avant de rentrer au pays le 31 décembre, pour accueillir la nouvelle année en famille. Mais cette année, Covid-19 oblige, c’est à Maurice que l’avocat de 34 ans a célébré les festivités de la Nativité. «D’habitude, je quitte Maurice vers mi-décembre. Je vais notamment visiter des proches en Ecosse ou encore m’adonner à des activités équestres à Wimbledon. Le 24 décembre, on fait une sortie entre amis; le 25, on déjeune chez un ami, et le 26, on profite du Boxing Day, ainsi de suite. Cela me manque de n’avoir pas pu y être cette fois-ci, surtout pour l’ambiance londonienne et la nourriture», confie cet habitant de Vacoas. Avec la pandémie qui fait rage en Europe, le trentenaire a préféré éviter ce voyage. Sans compter la quarantaine obligatoire à son retour à Maurice… «J’ai hâte de pouvoir célébrer la Noël en Angleterre l’année prochaine», confie-t-il.

Un autre qui en a gros sur le cœur, c’est Irfaan Bissessur. Le jeune homme de 33 ans a aussi l’habitude de passer ses vacances au pays de sa Majesté, depuis au moins cinq ans. Il s’y rend avec ses parents, ses deux frères et sa sœur. «On prend l’avion au plus tard le 20 décembre, faisant un saut à Dubaï pour quelques jours avant de continuer la route. On rentre à Maurice le 15 janvier de l’année suivante. Cela me manque de ne pas pouvoir, cette année, rencontrer des proches installés en Grande-Bretagne ou encore profiter du Boxing Day et de la nourriture», raconte cet importateur de voitures. Il ajoute qu’en février, soit quelque temps après son retour de l’Angleterre, il a profité d’une promotion pour acheter des billets pour décembre 2020. Mais le Covid-19 s’est manifesté. «Du coup, pour le Nouvel an, on a prévu de sortir en famille. Il n’est pas question d’effectuer un séjour à l’hôtel. Il y a trop de monde en ce moment. En fait, on voulait se rendre à Rodrigues, mais il n’y a plus de billets. On va remettre ce voyage à la deuxième semaine de janvier, probablement», nous dit cet habitant de Port-Louis.

Irfaan Bissessur pose à côté du fameux Tower Bridge, en décembre 2019.

Mais nos trentenaires ne sont pas les seuls à avoir les yeux qui pétillent en parlant de leur voyage en Europe. C’est aussi le cas de Pradeep Soorojebally. Cet enseignant, à la retraite, ne pourra malheureusement pas rencontrer son fils, cette année. Ce dernier, médecin, exerce en France, plus précisément à Paris. «Le White Xmas, c’est quelque chose d’inoubliable. Marcher sur les Champs-Elysées en cette fin d’année, c’est tout simplement féerique.» Mais il ne se laisse pas abattre pour autant. L’essentiel, c’est de se retrouver en famille. Du coup, quoi de mieux qu’une petite virée à Rodrigues. «C’est la deuxième fois cette année que nous nous y rendons.» En effet, en octobre, la famille y est partie. Et rebelotte, du 21 au 25 décembre. «On a résidé au Domaine Les Rosiers à Grande-Montagne. C’est vraiment bien de se retrouver dans un endroit où il fait bon alors qu’ici à Maurice, il fait chaud actuellement.» Pradeep Soorojebally a surtout été touché par la gentillesse et l’honnêteté des Rodriguais.

Rodrigues a aussi enchanté Caroline Chen, directrice de l’agence Atom Travel, qui y a effectué son premier voyage cette année. «Et dire que cette belle île est près de nous. J’ai adoré mon séjour là-bas.» Les chiffres parlent d’eux-mêmes en ce qui concerne les voyages organisés dans cette île par son agence. «En 2019, nous avons eu 4 800 voyages pour un mois. Par contre, de juillet à décembre, nous en avons organisé 5 800.» Les clients réguliers de l’agence, avance Caroline Chen, ont tenu à leur faire confiance malgré la pandémie de Covid-19. «Nous organisons leur voyage sur Rodrigues et leur séjour dans les hôtels.» Toutefois, malgré cela, l’année demeure très dure pour cette industrie. «Rodrigues ne fait que 10 % de notre chiffre d’affaires. Heureusement que nous avons eu le Wage Assistance Scheme ; sinon cela aurait été catastrophique.»

Amrish Oozageer a immortalisé les beaux moments qu’il a passés au «Glasgow Christmas Market», en Écosse, en décembre dernier.

Qui dit vacances, dit aussi évasion autour de l’île Maurice. Pour Naser Poomun, gérant de SaadN-Zia, une agence de location de voitures, le sourire est affiché. «Toutes nos voitures sont ou seront louées durant cette période.» Dans ce secteur depuis de nombreuses années, il dit avoir plus de clients mauriciens qu’étrangers. «J’ai toujours fait confiance aux Mauriciens et aujourd’hui, c’est payant. Il est vrai qu’actuellement, c’est très compliqué de faire le même chiffre d’affaires qu’avant, mais au sein de notre entreprise, nous y arrivons. Il faut certes travailler deux fois, voire trois fois plus qu’avant.» En tout cas, les Mauriciens pourront effectuer le tour de l’île, histoire d’oublier les voyages à extérieur en cette fin d’année.