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2021 pour les syndicats: une année de relance et d’attentes
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2021 pour les syndicats: une année de relance et d’attentes
2020 restera gravée dans les annales comme l’année où tout a basculé. L’aviation à genou ainsi que le tourisme. Mais ce qui inquiète le plus les syndicalistes, c’est l’avenir. Surtout que le spectre du licenciement plane sur bon nombre d’employés.
Tous tiennent à peu près le même langage. Que le Covid-19 a secoué le monde, et les emplois en ont pâti. «Que ce soit pour les Mauriciens que pour les travailleurs étrangers, cette année n’a pas été facile», souligne Fayzal Ally Beegun.
Le président de la Textile Manufacturing and Allied Industries Worker’s Union (TMAWU) met également le doigt sur le fait que, selon lui, le gouvernement, dans certains cas, n’a pu relever le défi. «La classe des travailleurs, c’est le pilier de l’économie, et elle n’a pu être protégée. Aujourd’hui, les travailleurs ont même peur de prendre un jour de congé ou encore un congé maladie. Ils appréhendent les répercussions que cela peut avoir sur leur emploi.»
Confinement trop long
Pour lui, le confinement de 72 jours a été trop long. «On a fermé de nouveau les frontières avec les pays où une nouvelle variante a été découverte comme l’Angleterre et l’Afrique du Sud. Est-ce que l’Inde connaîtra le même sort ?»
En tout cas, 2021 sera une année de challenge, soutient-il. Surtout pour les travailleurs et la relance de l’économie. «Même avec l’apport du vaccin contre le Covid-19, cette maladie ne va pas disparaître du jour au lendemain. Et les secteurs qui vont encore en pâtir sont la zone franche, le tourisme et le secteur de la pêche.»
Le syndicaliste va encore plus loin dans ses idées. Pour Fayzal Ally Beegun, le Workfare Programme n’aidera pas les travailleurs. «Il y a eu des fermetures d’usines, des licenciements, certains travailleurs n’ont toujours pas empoché leur boni de 2019 ou encore leur salaire sur les quatre derniers mois. On espère que le gouvernement apportera de nouvelles mesures comme un plan de pension pour éviter une crise sociale dans le pays.»
PRB repoussé
De son côté, Rashid Imrith, président de l’All Employees Confederation et la Federation of Public Sector, s’insurge contre le fait que plusieurs droits acquis des travailleurs leur ont été enlevés au courant de cette année. «Dans le privé, on pense aux 15 jours d’annual leaves qui leur ont été enlevés. Et pour le secteur public, le rapport du Pay Research Bureau (PRB) a encore été repoussé et il y a aussi eu le non-paiement des congés maladie. Le gouvernement a trop écouté ceux du secteur privé. Et, du coup, pour pallier ces manquements, l’Etat a donné une compensation salariale de Rs 375 à partir de janvier 2021.» En tout cas, plusieurs leçons doivent être prises en considération après l’épisode 2020.
Et pour 2021, la bataille sera menée pour que les travailleurs puissent regagner leurs droits acquis. «En février, les travailleurs du secteur public ont l’habitude d’obtenir un refund de leurs congés maladie non utilisés. Nous allons chercher une ‘win-win situation’ afin que les travailleurs puissent obtenir leur dû. Et aussi nous allons batailler pour le PRB, que tout semble indiquer que sa mise en opération sera à partir de mars 2021.»
Autre sujet d’intérêt pour le syndicaliste est la sécurité des travailleurs. «Plusieurs personnes sont mortes durant l’exercice de leurs fonctions comme la policière à Beau-Vallon, ou encore la personne décédée lors du Nomination Day des élections villageoises. Il y a aussi plusieurs bâtiments où le public a accès tout comme les employés, comme ceux de l’éducation, soit 273 sur 280, qui n’ont pas de fire cleareance.» Il compte suivre cette situation de près cette année afin que toutes les mesures préventives soient respectées.
Violence au travail
Par ailleurs, la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé a tenu une conférence de presse le 22 décembre pour justement dresser le bilan de cette année. Pour Jane Ragoo, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a pris l’engagement de revoir les amendements apportés à la loi du travail suivant le Covid-19.
«Il a dit que ce sera fait avant la fin de son mandat. S’il peut le faire avant, c’est bien. Au cas contraire, on ne l’oubliera pas à l’approche des prochaines élections générales.» Par contre, le président de cette instance, Reeaz Chuttoo, s’est, lui, réjoui à l’idée d’avoir pu convaincre le gouvernement de ratifier la convention ayant pour but de stopper la violence sur le lieu de travail, entre autres réussites.
De son côté, le président de la Fédération des travailleurs unis, Atma Shanto, tiendra un point de presse, au courant de la semaine prochaine, pour faire le bilan de cette année écoulée, et donner son point de vue sur les perspectives de 2021.
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