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Pour les responsables d’autobus: 2021, année de réflexion

4 janvier 2021, 22:07

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Pour les responsables d’autobus: 2021, année de réflexion

Impactées par la situation après le confinement, les compagnies d’autobus ont souffert. Et avec la venue du métro qui va rallier QuatreBornes à Port-Louis, l’heure est à la réflexion pour les responsables de ces différentes compagnies. D’autant plus que ces derniers ont à cœur la planète et l’environnement en recherchant des autobus écolos.

Depuis l’introduction du Metro Express, le quotidien des usagers de la route de Rose-Hill à Port-Louis a évolué. Et ce n’est pas Sidharth Sharma, CEO de la compagnie d’autobus Rose-Hill Transport (RHT) qui dira le contraire. Il a même qualifié l’année écoulée comme «la plus difficile» en 66 ans d’existence. «Le métro et aussi le Covid-19 ont fait que 2020 soit clairement difficile. Les opérations ont roulé au ralenti pendant au moins trois mois.» Et le résultat a fait qu’«on n’arrive pas à rentrer dans nos coûts.» Toutefois, il soutient qu’il ne faut pas pour autant baisser les bras. «Je pense que cela nous a poussés à une réflexion sur l’avenir. Il est temps de se réinventer

Et justement, une opportunité s’est ouverte à la compagnie rose-hillienne. Il s’agit d’une ouverture sur l’Afrique. «On est content de cette opportunité.» En effet, la compagnie Tondeka Metro Company de l’Ouganda compte s’appuyer sur l’expérience de la compagnie mauricienne, notamment pour la gestion de flotte incluant les dernières localisations GPS et les cashless and contactless payment systems à bord du bus avec les derniers aspects de sécurité entre autres. Même à Maurice, Sidharth Sharma envisage des innovations. «Pourquoi ne pas lancer des bus à hydrogène et électriques. J’ai pris position sur la question car il s’agit de l’avenir du pays. C’est moins cher à opérer et c’est bon pour l’environnement.» Cependant, le futur ne peut se faire seul. Selon lui, il faut que tous ceux concernés dans le monde du transport public se réunissent pour discuter de l’avenir. «Avec les Terminals qui prennent forme, les personnes pourront se connecter avec le métro, les taxis et les bus. Il y a une révolution qui se fait, il faut se préparer…»

C’est également la ligne de pensée de la Compagnie Nationale de Transport (CNT). Pour le responsable de communication, Sunil Gopal, une réflexion est importante. «2020 a été assez éprouvante. Le manque à gagner après le confinement était assez conséquent. Il y a eu une reprise à plusieurs étapes. Le retour des passagers s’est fait au fil des mois. Il faut dire qu’avec ceux qui travaillaient de la maison et la perte d’emploi des autres, le transport public a été impacté.» Une réorganisation et une réinvention ont été nécessaires pour tout remettre sur les rails.

Toutefois, au niveau de la CNT, une nouvelle direction a pris les rênes. Et les responsables ont de nouvelles idées et comptent réorienter les affaires. «Avec l’arrivée du métro à Quatre-Bornes, il y a une réflexion qui se fait pour savoir comment on va s’organiser. Et en interne, il y a la question du renouvellement de la flotte, il faut penser aux bus écolos et confortables. Le personnel a aussi des perspectives sur cette nouvelle année.» Et comme la CNT est une institution para-étatique, elle suivra de près les direc- tives du ministère de tutelle, en termes de stratégie.

Le gouvernement aura encore son rôle à jouer pour aider les compagnies de transport public. Même le directeur de l’United Bus Service, Swaleh Ramjane, reconnaît que sans l’apport de l’État, il aurait même pu mettre la clé sous le paillasson. «Après le confinement, les gens ont boudé le transport public. On a perdu entre 20 à 25% de nos recettes.» À présent, avec l’arrivée imminente du métro à Curepipe prévu d’ici 2022, un autre casse-tête se profile pour cette compagnie. «Le nombre de voyages reste le même et le métro mangera dans la même assiette que nous. Néanmoins, le métro et les autobus peuvent définitivement travailler ensemble. Il suffit d’une bonne synergie.» Il soutient que les autobus peuvent débloquer la situation au cas où le métro rencontre un quelconque problème. «Je suis sûr que le gouvernement est conscient que nous sommes là pour aider également et qu’au fil des réunions, nous allons pouvoir colmater tout cela.»

En tout cas, c’est une année sous le signe du challenge qui se présente aux différents acteurs de cette industrie ô combien essentielle.