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La semaine décryptée

18 janvier 2021, 18:10

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La semaine décryptée

Lundi 11 janvier

Une manœuvre d’intimidation annoncée

On s’attendait, le lundi 11 janvier, à la publication d’un nouveau communiqué de la police annonçant des mesures encore plus contraignantes contre ceux qui comptaient venir manifester leur soutien à Sakuntala Kistnen lors de la comparution en cour le lendemain, mardi 12 janvier, du ministre Yogida Sawmynaden.

C’est une espèce de police parallèle roulant pour le compte du MSM qui a plutôt engagé un exercice de communication à la place de Servansingh. Cette bande bruyante et violente a annoncé qu’elle sera présente pour soutenir le ministre Sawmynaden, demandant aux partisans du MSM de descendre à Port-Louis.

Cet exercice de police parallèle a facilité la tâche de la police officielle. Car on a annoncé à l’intention des partisans de Sakuntala Kistnen qu’ils s’exposaient à des agressions physiques s’ils venaient manifester contre Sawmynaden.

De ce fait, au MSM et aux Casernes centrales, on estimait qu’il n’était plus nécessaire pour l’armée de déployer chars blindés et tireurs d’élite. Comme si, pour faire un pied de nez à Neelkant Dulloo, la police aurait pu même s’offrir le luxe de mobiliser son orchestre et ses pom-pom girls ce mardi 12 janvier.

Mardi 12 janvier

Des ‘durs’ qui s’en prennent à une jeune fille

Ce mardi 12 janvier, beau spectacle devant le tribunal de Port-Louis. À un certain moment, une petite bande de ‘gros bras’ se présente entre les barrières de la police. D’ailleurs, le fait que la veille la police n’avait émis aucun communiqué comme le mercredi 6 janvier et que la bande annonçait pour sa part une des- cente sur Port-Louis prouvait qu’on avait concocté au haut niveau un plan pour intimider les supporters de Sakuntala Kistnen.

Finalement, deux faits viendront prouver que ces commandos étaient davantage intéressés aux ressources du Sun Trust que de mourir pour la cause Sawmynaden. En effet, comme d’obéissants écoliers, ces commandos se sont laissé guider hors du lieu alors qu’ils essuyaient insultes et jurons. Dans pareille situation, si le mythique Sylvio Dabylall, plus connu comme Cotoye, faisait face à un tel défi, il aurait renversé policiers et barricades pour s’en prendre aux méchants mais jamais, selon son code d’honneur, à un innocent.

Mais ces commandos se sentirent assez solides pour proférer des menaces à une jeune journaliste de radio et à des photographes de presse. Opération réussie quand même car ils n’auraient pas laissé insensible la caisse enregistreuse de LaKwizinn.

Mercredi 13 janvier

Entente Jangi-ICAC?

Après la convocation de Sakuntala Kistnen par la Central CID de Jangi le samedi 9 janvier, c’est au tour de l’ICAC de Navin Beekarry d’inviter ce mercredi 13 la veuve de l’activiste MSM. On lui a demandé de fournir des précisions.

Etait-ce une coïncidence que les deux mignons de LaKwizinn adoptent le même modus operandi ? À en juger par la façon dont les autorités ont réagi jusqu’ici, il était clair qu’on cherchait à créer l’impression que les institutions réagissent. Mais au fait, pour buy time pour le ministre et repousser l’échéance de la private prosecution aussi loin que possible dans l’espoir qu’un nouveau scandale détourne l’attention publique du colistier du Premier ministre.

Ces tactiques semblent avoir marché car le procès Sawmynaden a été renvoyé au 29 janvier, le temps au CCID de Jangi de ‘compléter’ ses enquêtes.

Vers le 29 janvier, on serait fixé sur la double convocation de Sakuntala Kistnen. Mise en scène ou action réelle ?

Jeudi 14 janvier

Maudhoo pour diminuer la pression sur Yogi ?

Les amateurs des théories du complot diront que le dernier scandale impliquant le ministre de la Pêche Sudhir Maudhoo ferait le jeu de LaKwizinn.

En effet, partant du principe ‘un nouveau scandale en chasse un autre’, le pouvoir a tout à gagner si l’attention des Mauriciens est subitement braquée sur le scandale protection money qui pourrait s’agripper sur le ministre de la Pêche comme les tentacules d’une pieuvre.

Idéalement, un nouveau scandale ferait diminuer la pression sur Sawmynaden. Car jusqu’ici, le principe s’est avéré correct. Soopramanien Kistnen, sa veuve, les Avengers et le carnet de campagne MSM au N°8 ont presque évacué Angus Road de l’opinion publique.

Maudhoo semble faire partie d’un solide réseau d’hommes d’affaires. Son ascension pourrait faire partie du recueil des miracles politiques du pays. Il fut recruté au dernier moment comme candidat après le désistement de l’ancien Speaker Ajay Daby. Soupçonné quand même au MSM d’être un m… (terme qui désigne une espèce de poisson) d’Anil Bachoo pour sa fidélité inébranlable envers ce dernier, il se fit élire en tête de liste pour même se faire nommer ministre d’un domaine qui couvre une superficie de plusieurs centaines de milliers de kilomètres carrés d’eaux territoriales où vivent allègrement aussi des m… parmi d’autres espèces.

Vendredi 15 janvier

Le nom du présumé assassin dévoilé à la magistrate

Développement spectaculaire ce vendredi lors de l’enquête judiciaire sur l’assassinat de Soopramanien Kistnen au tribunal de Moka. Un témoin, Pooveden Subbaroyan, a écrit sur un morceau de papier le nom de celui qu’il soupçonne d’être le meurtrier de l’agent MSM. Il remet le papier directement à la magistrate.

Ce Subbaroyan n’est pas né de la dernière pluie. Il a été proche des Jugnauth, fonctionnant même comme garde du corps de Sir Anerood Jugnauth. Mais ce Subbaroyan est loin d’être en enfant de chœur. Il a été soupçonné dans le passé d’avoir participé à un hold-up contre la MCB. Mais comme énoncé par SAJ lui-même dans le passé, «moralité pas rempli ventre», alors quel mal s’il est ‘loué’ comme bouncer ?

Autre élément majeur dévoilé ce vendredi 15 janvier, c’est l’allocation de contrats fictifs à des agents politiques. Le système mis en place par le MSM dépasse de loin ce que la mafia a pu concevoir jusqu’ici dans les républiques bananières.

Il serait fort intéressant de savoir, sur la base du témoignage de Subbaroyan, quelles actions ont été prises pour garantir sa propre sécurité et que fera-t-on par rapport à l’assassin présumé.