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Coups de feu mortels: Manan Fakhoo tué quatre jours après une altercation à Grand-Baie
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Coups de feu mortels: Manan Fakhoo tué quatre jours après une altercation à Grand-Baie
Ils sont les deux seuls suspects à avoir été entendus par les enquêteurs depuis les coups de feu tirés sur Manan Fakhoo dans la soirée de mercredi à Beau-Bassin. Nitish Yerukanaidoo, un habitant de St-Pierre, âgé de 36 ans, qui était en compagnie de son cousin Antish Gowry, 26 ans, ont été interpellés alors qu’ils se trouvaient dans leur localité dans la journée d’hier, vendredi, par des éléments de la Major Crime Investigation Team (MCIT) menée par l’assistant surintendant de police Seebaruth et du Deputy Commissioner of Police (DCP) Jangi, en collaboration avec ceux de la Criminal Investigation Division de l’Ouest sous le commandement du surintendant de police Bansoodeb et de l’assistant commissaire de police Bhunnoo.
Conduits aux Casernes centrales, Nitish Yerukanaidoo et Antish Gowry ont été pressés de questions. Les enquêteurs sont remontés jusqu’à eux sur la base d’informations recueillies. Une caméra de CCTV de la region (voir plus loin) a pour sa part capté deux hommes portant des casques intégraux et prenant la fuite à moto juste après les coups de feu vers 20 h 18, mercredi.
Ainsi, il y a tout juste une semaine, aux petites heures du matin 17 janvier, Manan Fakhoo et sa bande ont eu une violente altercation avec Nitish Yerukanaidoo à Grand-Baie. Manan Fakhoo était dans sa voiture avec trois personnes alors que Nitish Yerukanaidoo se trouvait dans le sien avec son cousin, Antish Gowry.
Les deux véhicules ont failli entrer en collision à proximité de l’aire de stationnement d’une boîte de nuit à Grand-Baie. Les deux parties en sont alors venues aux mains. Le St-Pierrois Nitish Yerukanaidoo est ensuite remonté dans sa voiture et aurait foncé sur Manan Fakhoo et sa bande.
Face aux enquêteurs, hier, chacun s’est renvoyé la balle et s’est défendu d’avoir été au volant de la voiture impliquée à Grand-Baie. Sauf que des témoins ont dit à la police avoir vu Nitish Yerukanaidoo occupant la place du conducteur.
Après cet incident, la police, privilégiant la piste d’un règlement de comptes, pense que les deux jeunes hommes pourraient être mêlés aux coups de feu tirés à Beau-Bassin mercredi soir. Sauf que les deux cousins qui ont été placés en détention et qui devront repondre d'une accusation provisoire de tentative de meurtre, nient en bloc toute implication dans cette affaire qui a provoqué mort d’homme. Nitish Yerukanaidoo et Antish Gowry comparaîtront devant la Bail and Remand Court aujourd’hui.
En effet, Manan Fakhoo, 56 ans, est mort aux petites heures, vendredi matin, après que son état de santé s’est détérioré alors qu’il était admis aux soins intensifs de l’hôpital Victoria à Candos. Un médecin de service a certifié son décès à 01 h 40, hier.
Importante mobilisation policière
Dès l’annonce de son décès aux petites heures hier, la sécurité a été renforcée à l’hôpital avec une importante mobilisation policière. L’accès à l’hôpital était également contrôlé. Une sécurité étendue pendant l’autopsie.
L’examen post-mortem effectué par le médecin légiste en chef de la police, Sudesh Kumar Gungadin, et le Dr Prem Chamane ainsi que le Dr Satish Boolell à la demande des proches, a attribué la mort de Manan Fakhoo à une blessure par balle à la nuque. Selon les médecins, la balle n'avait pas pu être enlevée.
Mercredi soir, peu après 20 h 30, Manan Fakhoo se trouvait au volant de sa voiture, une Hyundai de couleur gris foncé, à l’angle des rues Martindale et Swami Dayanand, soit à quelques mètres de son domicile lorsque deux individus à moto ont ouvert le feu sur lui.
Le quinquagénaire, blessé et saignant à la bouche notamment, s’est tout de suite rendu au poste de police de Beau-Bassin sans avoir pour autant eu le temps de détailler la tentative de meurtre dont il venait d’être victime. Alors que des policiers faisaient appel au SAMU pour le transporter à l’hôpital, Manan Fakhoo a pris sa voiture pour se rendre à l’hôpital Victoria à Candos. Il a tout de suite été admis aux soins intensifs où il a subi une intervention chirurgicale dans la soirée.
D’autre part durant l’examen de la voiture de la victime, jeudi, une balle de calibre .25 mm et trois douilles qui proviendraient d’un pistolet y ont été retrouvées. Un pistolet a priori illégal puisque les détenteurs d’armes à feu dûment enregistrés auprès de la police en possèdent de calibre .38 mm. Quant aux membres de la police régulière, ils se servent de pistolet démarrant à partir du calibre .22 à .32 mm.
Des membres de la Very Important Person Unit sont pour leur part équipés d’armes de calibre .35 et .38 mm.
À son domicile à Beau-Bassin
<p>À l’arrivée de la dépouille de Manan Fakhoo à son domicile, hier après-midi, plusieurs personnes étaient rassemblées chez lui. L’atmosphère était lourde. Des voisins questionnés n’osent pas trop parler de l’affaire. Ils disent avoir appris l’incident dans la presse. Une équipe policière a aussi été déployée aux alentours de la résidence de Manan Fakhoo à Beau-Bassin. Les funérailles de ce père de deux enfants – une fille et un fils, sont prévues à 10 heures aujourd’hui samedi. Le convoi mortuaire sortira de sa résidence au no 14, Brunet Street, Beau-Bassin pour se rendre au cimetière de Saint-Louis à Petite-Rivière.</p>
Qui est-il ?
<p style="text-align:center"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/article/manan_fakoo.jpeg" width="620" /></p>
<p>Feu Manan Fakhoo, l’un des gros bras ayant défilé lors de la dernière comparution en cour de Yogida Sawmynaden, le 12 janvier, était un proche du Parti travailliste avant de prendre ses distances et de travailler pour d’autres. Il a fait parler de lui en 2006 quand il s’est enfui pour ne pas purger une peine d’emprisonnement. Il a été condamné pour possession d’armes à feu et de troubles à l’ordre public. L’incident avait eu lieu en 1998 quand il avait demandé au Dr Dinesh Ramjuttun de mettre fin à un meeting, lors de la campagne pour l’élection partielle au n°9 (Flacq-Bon-Accueil). Il avait été condamné à trois ans de servitude pénale. Après avoir fait appel, sa condamnation avait été ramenée à un an de prison le 12 septembre 2006. Il avait demandé à faire appel au conseil privé de la Reine mais sa demande a été rejetée par l’ancien <em>«Senior Puisne Judge»</em> Bernard Sik Yuen. Fakhoo a aussi fait parler de lui en février 2006, quand il a été pris à partie par des vigiles du casino <em>Ti Vegas </em>pour avoir refusé de déplacer sa voiture mal garée. Il avait rapporté à la police avoir été menacé au moyen d’un revolver par un vigile pendant que les autres vigiles lui faisaient les poches lui volant la somme de Rs 100 500...</p>
Vishal Shibchurn attristé de la perte d’«Un homme qui se battait contre l’injustice»
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<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/article/manon_fakoo_3.jpeg" width="620" />
<figcaption><strong>L’une des dernières photos de presse de Manan Fakhoo prise aux abords du tribunal de Port-Louis le 12 janvier.</strong></figcaption>
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<p>Vishal Shibchurn s’est rendu aux Casernes centrales vendredi matin pour la suite de l’enquête concernant l’agression sauvage de l’internaute Fardeen Okeeb. Il s’est confié sur le décès de Manan Fakhoo et a présenté ses sympathies aux proches du défunt. <em>«Bhai Manan kouma zot koné li ensam ar mwa dan asosyasion nou fer social. Sé enn ‘fighter’ enn lamin drwat ki mo finn perdi. Li ti pé lager kont linzistis»</em>, confie Vishal Shibchurn. Il a aussi évoqué une conversation qu’il a eue avec Manan Fakhoo avant son décès. </p>
<p><em>«Il y a quatre jours Manan m’a dit que soit lui soit moi serons la cible de tireur. Mo ti dir li to koné nou lor terin nou pa pé fer narnien pa bon. Si éna pou mor nu pou mor kouma enn éro. Li dir mwa li parey kouma mwa. Li maléré séki finn arivé. Sé lapé ki pou sov nou péi»</em>, a déclaré Vishal Shibchurn.</p>
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